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Mort de l’académicien Marc Fumaroli à l’âge de 88 ans
©Thomas COEX / AFP

Disparition

Professeur au Collège de France, l’académicien Marc Fumaroli est décédé à l’âge de 88 ans ce mercredi 24 juin. Marc Fumaroli avait été élu le 2 mars 1995 à l’Académie française puis en 1998 à l’Académie des inscriptions et des belles-lettres au fauteuil de Georges Duby.

Marc Fumaroli est mort ce mercredi 24 juin à l'âge de 88 ans. Le docteur ès lettres était professeur des universités, historien, essayiste et académicien. Il est élu au Collège de France en 1986 dans une chaire intitulée "Rhétorique et société en Europe (XVIe-XVIIe siècles)", à l'Académie française en 1995, où il succède à Eugène Ionesco et à l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1998.

Né à Marseille le 10 juin 1932, Marc Fumaroli avait passé son enfance au Maroc avant de se consacrer à une carrière universitaire après une agrégation de lettres classiques et un doctorat à la Sorbonne, où il deviendra professeur.

Il a notamment reçu le prix de la fondation Pierre Lafue en 2002 ("Quand l'Europe parlait français"), le prix de l'essai ("L'État culturel, essai sur une religion moderne") et le prix Monseigneur Marcel de l'Académie.

En 1991, il avait publié un essai avec une portée pamphlétaire, "L’État culturel. Essai sur une religion moderne", où il dénonce la "politique culturelle" française contemporaine qui puiserait, selon lui, ses racines lointaines dans le régime de Vichy et se poursuivrait tout au long de la seconde moitié du XXe siècle, jusqu’au ministère de Jack Lang, en passant notamment par l’épisode Malraux.

Selon des informations du Figaro, en réalité, ce qu'il visait dans "L’État culturel" était "la tendance de certains hiérarques du ministère de la Culture, sous le noble prétexte de "démocratisation culturelle", de vouloir se prendre pour des mécènes d’avant-garde, alors que la limite des moyens budgétaires aurait dû cantonner l’État à veiller sur la conservation du patrimoine national dont il a la responsabilité".

Marc Fumaroli considérait que "cette débauche de subventions publiques aboutit à une farce culturelle niveleuse où le ministère se mit à soutenir le rock, le rap, le tag "et autres emprunts à la culture de masse américaine", autant de productions commerciales n’ayant nullement besoin de l’appui des finances publiques puisque le succès de ces "variétés" était déjà bien assuré par les puissants diffuseurs privés". 

Marc Fumaroli avait également dénoncé les opérations menées par l’ancien ministre de la Culture de Jacques Chirac, Jean-Jacques Aillagon, qui invitait Jeff Koons ou Murakami à exposer leurs œuvres à Versailles. Marc Fuamroli avait dénoncé "cette abdication de l’État, au sens européen, au profit du marché". Cette démission, manifeste dans le mélange des genres entre privé et public, signait selon lui la fin de l’idée même qu’on pouvait se faire de la notion de "patrimoine culturel national", d’après des précisions du Figaro.

Le Figaro

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