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Les îles Blasket présentent l'avantage de ne pas grouiller de touristes...
Les îles Blasket présentent l'avantage de ne pas grouiller de touristes...
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Grand large

Terre charmeuse, l'Irlande est aussi une contrée poétique, entre les écrits des chantres dublinois et la beauté sauvage des îles Blasket, archipel isolé de l'océan Atlantique.

Quentin Desurmont

Quentin Desurmont

Président fondateur de Peplum, créateur de voyages sur-mesure de luxe, Quentin Desurmont agit activement pour l’entreprenariat. Il a fait partie de la délégation du G20 YES à Moscou en 2013 et  à Mexico en 2012, est membre de Croissance + et des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens. Quentin contribue aussi à l’émergence du tourisme de luxe en Europe, il est membre de Traveller Made.

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Dublin, sur les traces des écrivains

Pour en savoir plus sur l’Irlande, rendez-vous sur le site de Peplum.com.

Foyer international de pubs, Dublin est avant tout une pépinière d'écrivains célèbres. De George Bernard Shaw à Samuel Beckett en passant par William Butler Yeats et Seamus Heaney, cette petite capitale a donné naissance à non moins de quatre Prix Nobel. Pourquoi prendre la littérature comme point d'accroche ? Pour une raison historique : les mots ont longtemps servi de bouclier face à la domination britannique. Moindres sont devenus les maux de ce peuple cultivé. Lui rendre visite semble une bonne idée.

Direction le nord de la ville. Pas de quartier ! Première étape : longer la Liffey, fleuve qui traverse la ville, depuis l'hôtel des douanes, Custom House, jusqu'à O'Connel Bridge avant de tourner à droite, dans O'Connell Street, haut lieu de la résistance irlandaise. C'est là que se tient, l'air désinvolte, la statue de James Joyce, juste à côté de la General Post Office et de la Spire, cette gigantesque aiguille qui domine le quartier. En bifurquant à gauche, on tombe au beau milieu du Moore Street Market, un modeste marché, chaque jour fidèle à son poste.

Au bout de cette truculente promenade se profile au coin de Parnell Square une maison de style géorgien qui attire immédiatement le regard. Fort d'une documentation abondante sur les grandes plumes irlandaises, d'Oscar Wilde à Samuel Beckett, en passant par James Joyce, entre autres, le Dublin Writers Museum est un des rares musées à proposer des audio-guides gratuits. Oui, gratuits ! Et surtout complets, le but étant de montrer l’importance des écrivains irlandais dans la littérature mondiale. Outre une riche correspondance entretenue par les principales figures mentionnées plus haut, le musée expose des objets précieux, tels qu'un manuscrit original de Swift, un exemplaire d’Ulysse dédicacé par James Joyce, le piano de ce dernier, la première édition du Dracula de Bram Stoker… Autant de trésors qui raviront les littéraires.

Au cœur de Merrion Square trône la statued’Oscar Wilde, érigée en 1997 par le sculpteur Danny Osborne. La maison natale de G.B. Shaw, siseau 33, Synge Street, procure également une expérience enrichissante. Enfin, les pubs jouent un rôle majeur dans la mémoire littéraire : en été, le Dublin Literary Pub Crawl, par exemple, propose tous les soirs une visite des pubs historiques en compagnie de comédiens qui lisent les œuvres des grands auteurs dublinois.

Devinette : qui a étudié au Trinity College ? Toujours les mêmes, Swift, Beckett, Wilde... C'est également là que se cache le Book of Kells dont l'histoire palpitante se voit retracée dans le cadre d'une exposition débouchant sur l'entrée de la bibliothèque historique de l'université (à ne pas confondre avec le point de ralliement actuel des étudiants). En sortant de Trinity, prendre à droite vers la Bank of Ireland, avant de s'engager dans Dame Street. Un détour qui permet de repérer quelques restaurants ou sinon d'aller au moins boire un verre à l'Irish Film Institute ; parce que, après tout, il n'y a pas que des livres à Dublin.

Un circuit coquet aux Îles Blasket

Pour en savoir plus sur l’Irlande, rendez-vous sur le site de Peplum.com.

Le monde compte 6 continents ; le langage, 6 fonctions ; le Yoga de Nāropa, 6 techniques ; la classification des aliments, 6 groupes ; la conjugaison française, 6 modes ; l'hexagone, 6 côtés. Et l'archipel irlandais refoulé au large de la péninsule de Dingle, 6 îles. Les îles Blasket, qui présentent l'avantage de ne pas grouiller de touristes. Chacune se caractérise par une population différente, florale, animale, rocheuse... tout sauf humaine. Pas besoin de voler jusqu'à la lune pour s'isoler. On peut trouver paix et silence en Irlande avec, en prime, de somptueux paysages. 

L'étymologie ne contribue en rien à redorer le blason de cette péninsule injustement ignorée. En scandinave, « brasker » désigne un endroit dangereux. Changer deux lettres d'un mot ne suffit pas à en changer la connotation. Archipel qui s'étend au large de la péninsule de Dingle, sur la côte sud-ouest de l'Irlande, les îles Blasket évoquent souvent une atmosphère lugubre. Deux furent occupées jusqu'en 1953, quand le gouvernement irlandais exigea l'extraction des 22 habitants restants pour des raisons de sécurité et de santé. Leur modus vivendi nous est parvenu au XIXe siècle grâce à des études anthropologiques et linguistiques signées Robin Flower, George Thomson Derwent et Kenneth H. Jackson, entre autres.

À chaque île sa particularité. La plus connue, Great Blasket Island, est totalement recouverte d'herbe. C'est pourquoi il fait si bon y marcher pieds nus. S'élevant à moins de 14 mètres d'altitude, Beiginis abrite une colonie de sternes arctiques, volatiles migrateurs. Dans la famille « île aux oiseaux », on compte Inis Tuaisceart (l'homme mort) et Inis Mhic Aoibhleáin, séparée de Inis na Bró par un détroit de 200 m. En 1973, cette dernière a été convoitée par Gary Hudson, pionner américain de la conquête commerciale de l’espace, qui voulait en faire un centre de lancement de fusées. Heureusement pour sa nature, le gouvernement irlandais classa cette proposition dans la catégorie « science-fiction ». An Tiaracht, enfin, est la plus occidentale des îles Blasket. Séparée en deux zones d’altitude différente - 200 mètres à l'est et 116 mètres à l'ouest -, elle est surtout connue pour son phare de 84 mètres, érigé en 1870 et automatisé en 1988.


Peut-on les visiter ? La réponse est oui. En ferry. Il existe même, en face de Great Blasket Island, un centre retraçant l'histoire du mystérieux archipel, la vie des pêcheurs et des fermiers indigènes avant leur expulsion, à travers la littérature produite par quelques autochtones et des échantillons de la faune et de la flore locales.

Manger, boire, lire et écrire... voilà ce que faisaient les occupants des îles Blasket avant d'être chassés pour leur propre bien. Des personnes tout à fait normales, quoique repliées sur elles-mêmes, dont les descendants peuvent retourner sur leur terre d'origine en tant que touristes. Paradoxal, non ?

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