SNCF : le triomphe du dialogue social rhénano-gaulois<!-- --> | Atlantico.fr
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Attention, une grève peut en cacher une autre...
Attention, une grève peut en cacher une autre...
©AFP

Harmonie du couple

Aucun conflit social ne résiste à une reddition rapide et sans condition.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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On se plaint fréquemment de la mauvaise qualité du dialogue social en France, où les négociations entre patrons, Etat et syndicats ne démarrent généralement qu’après trois mois de grève et la mise à sac d’un ou deux centres-villes.

Quand on regarde du côté du modèle allemand, où tout commence au contraire par une bonne choucroute paritaire chez Maître Kanter avant de se terminer au schnaps sur un accord gagnant-gagnant, on voit le chemin qui nous reste à parcourir vers la civilisation.

Mais rien n’est jamais perdu, et même les plus irréductibles des Gaulois sont parfois capables de trouver des solutions rapides en amont d’une énième guerre civile. Prenez les cheminots, par exemple, qui n’étaient pas très satisfaits par la réforme des retraites, avaient le nez plein de moutarde et envisageaient vaguement de faire sauter la gare de Lyon pendant les Jeux Olympiques…

Eh bien, en temps normal, les choses se seraient certainement mal passées, la gare aurait cramé, il aurait fallu que Macron redéploie les tailleurs de pierre de Notre-Dame dans le 12e arrondissement, et tout ça sans aucune garantie de voir les Ouigo Marseille-Paris re-circuler normalement avant 2027, année des prochains Jeux Paralympiques

On aurait été bien emmerdé. 

Et moi le premier d’ailleurs, parce que j'emprunte régulièrement le train des pauvres sur ce trajet et que, même si l’on peut toujours descendre à Marne-la-Vallée dans le pire des cas, il faut encore se frapper les 40 minutes de RER jusqu’aux Halles...

Contre toute attente, pour autant, la SNCF nous a fait une Bundesbahn minute et, ni vu ni connu j’t’embrouille, a purement et simplement annulé le changement de règles pour ses ouailles aux doubles-frais du contribuable et du voyageur ! Fini. Khlass. Terminados. Mieux, emportée par son élan, l’entreprise publique est carrément allée au-delà des conditions de départ pré-réforme, les cheminots pouvant désormais ne plus travailler du tout les dix-huit derniers mois de leur carrière sans pour autant être officiellement à la retraite

Malin. Plutôt cher, mais malin.

Oh, rien ne dit qu’un autre mouvement ne sera pas déclenché pour une raison différente un peu plus tard, et que c’est Austerlitz ou Saint-Lazare qui auront alors besoin d’être reconstruites puisque, de l’aveu même des syndicats, « il ne s’agissait que d’un premier acte », mais ne boudons pas notre plaisir. 

On verra quand on y sera. En voiture tout le monde !

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