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Donald Trump pense qu'on ne se sent plus en France en France ; NKM ne veut pas dire qu'elle est candidate à la primaire (mais livre le détail de l'organisation de sa campagne) ; Onfray, Piketty et Cie : les vrais revenus des intellectuels Made in France
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Revue de presse des hebdos

« Charlie Hebdo » ne parle ni politique ni religion et a pourtant su faire du bruit en évoquant le fléau Hanouna, "pire que Zika"... « L’Obs », de son côté, cible cette semaine une fois encore les intellos pour savoir leur rapport à l’argent.

Sandra Freeman

Sandra Freeman

Journaliste et productrice, Sandra Freeman a animé des émissions sur France Inter, LCI, TF1, Europe 1, LCP et Public Sénat. Coautrice de L'École vide son sac (Éditions du Moment, 2009), elle est la fondatrice du média internet MatriochK.

 

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Campagne-Primaires-Républicains aux Etats-Unis : ça Trump énormément 

Trump nous parle ! "Le très atypique candidat à la succession d'Obama" accorde cette semaine sa première interview (dans un média européen) à « Valeurs actuelles ». Au menu de l’entretien ? Comprendre si l’homme n’est que provoc’ et quelle est sa pensée. Sans surprise, sa réflexion se pose surtout sur les enjeux sécuritaires, sur les menaces terroristes, et sur une sorte de naïveté de la France à résister à l’arme à feu. Pour preuve, sa réponse au sujet des attentats du 13 novembre : "Vous pensez vraiment que, si il y avait eu dans l'assistance quelques personnes armées et entraînées, cela se serait passé de la même façon ? Je ne le crois pas. Ils auraient tué les terroristes. C'est du bon sens… Je possède en permanence une arme sur moi. Je peux vous dire que si j'avais été au Bataclan ou dans un des cafés, j'aurais tiré."

Avouons que, plus globalement, la France ne lui inspire pas que des louanges, puisqu’elle "n’est plus ce qu’elle était, et Paris non plus. Il y a des quartiers dont on a l’impression qu’ils sont devenus hors la loi, qu’ils sont, comme certains de vos essayistes l’ont écrit, des territoires perdus de la République". Faisant ainsi référence aux "no go zones", ces quartiers décrits comme interdits aux non-musulmans selon la chaîne américaine Fox News. Donald Trump poursuit : "Des amis français me disent qu’ils ont parfois le sentiment de n’être plus vraiment chez eux quand ils se promènent çà et là dans leur pays."

Donald Trump star des réseaux sociaux

L’homme d’affaires américain, aujourd’hui en campagne, parle aussi, dans cet entretien exclusif, de thèmes qui lui sont chers comme l'immigration clandestine, comme son admiration pour Vladimir Poutine, mais aussi comme de lui-même, de son succès et de sa popularité. Et il le répète : "Il ne s’y attendait pas !"

A quoi ? Au fait d’être autant soutenu face à l’adversité : "Ceux qui me détestent m’honorent […]. Le peuple américain en a marre des incompétents et des politiciens corrompus. J’ai réagi là-dessus ; cela a touché beaucoup de monde. J’avoue que je ne m’y attendais pas."

Il confesse aussi sa surprise face à son succès sur les réseaux sociaux : "Je fais la politique du XXIe siècle. Entre Facebook, Twitter et Instagram, je suis suivi actuellement par 12 millions de personnes. Ce n’est pas rien. Et attention, il ne s’agit pas tant d’adolescents qui me prennent pour une star du rock, mais de professions libérales, d’employés, d’ouvriers et autres. Bref, de tout le monde. Et ça, (…) j’avoue que je ne m’y attendais pas", répète-t’il.

Nathalie Kosciusko Morizet en Campagne-Primaires-Républicains en France (on le saura en mars) ?

« Le Point », cette semaine, s’intéresse en Une au "livre phénomène de Scott Stossel" et aux méthodes validées par les scientifiques dans le but de savoir "comment mater son anxiété". Mais allons plus loin pour rencontrer une femme politique qui n’a vraiment pas froid aux yeux : NKM. "L’effrontée vous salue bien" titre le magazine, et "ça décoiffe".

Le magazine s’amuse à la citer : "Ce n'est pas dans vos colonnes que j'annoncerai ma candidature à la primaire des républicains" répète décidément bien impatiente NKM qui déroule avec allégresse le programme. Sa déclaration de candidature à la primaire accompagnera d’ailleurs sans doute la sortie de son livre "nous avons changé de monde".

NKM : Une future campagne 2.0 (son budget, son slogan, ses cibles, et son image)

« Le Point » nous donne quelques autres informations majeures comme :

Son budget de campagne : "environ 600 000 €". Il est "connecté à l’association de financement dont elle a déposé les statuts deux jours après avoir été virée par Sarkozy de son poste de vice-président délégué. « Je ferai une campagne différente, totalement 2.0, pas de grand meeting. J'ai beaucoup de soutiens de la nouvelle économie, les start-ups du net ! »."

Son slogan : "quelque chose autour du mot espérance". Quand « Le Point » lui fait remarquer "qu'avec la foi et la charité, l'espérance est une vertu théologale, elle répond ne pouvoir s'empêcher d'être « un peu catho »" et au magazine de commenter : "Un peu catho et beaucoup bavarde."

Ses cibles : Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire, François Fillon, et Alain Juppé (néanmoins, NKM, "le chef de fil des Républicains à la mairie de Paris reconnaît partager nombre de ses idées et se retrouver dans sa ligne").

Son image : "Chez les Républicains, la perspective de sa candidature à la primaire n’effraie personnes" ; il lui serait difficile "de réunir sur son nom les parrainages de 20 parlementaires, de 2500 adhérents est de 250 élus » et au magazine de citer un Républicain élu et anonyme : « Je ne vois pas comment elle peut s'en sortir. Les ennuis judiciaires en moins, elle est aussi mal que Copé. Elle traverse le désert ! »"

Alors, campagne ou désert ?

Cerveaux vides (face aux émissions d’Hanouna) : « Charlie Hebdo » les plaint

Cette Une de « Charlie Hebdo » ne parle ni politique, ni religion et a pourtant su faire du bruit et opposer les "farouchement-pour" aux "farouchement-contre". "Pire que Zika" (le nouveau fléau de la santé mondiale porté par les moustiques) : "Hanouna, le virus qui rend con". Coco dessine donc, sur fond vert, un moustique géant à tête de Cyril Hanouna, qui aspire les crânes de jeunes gens abrutis, langues pendantes, et regards vides, assis face à des écrans de télévision gris. On revient ici au sens de certains programmes et au rôle de la télévision, de créer, comme l’avait formulé Patrick Lelay il y a une dizaine d’années, du "temps de cerveau disponible".

Cerveaux pleins - poches vides ? Et si la pensée était un business !

« L’Obs », de son côté, cible cette semaine une fois encore les intellos. Pas pour savoir s’ils sont de Droite ou de Gauche. Pas pour connaître leurs solutions face à la mutation du monde ou aux problèmes de terrorisme. Non, cette fois, c’est leur rapport à l’argent qui attire les curieux lecteurs. Et si la pensée était un business ? "De quoi vivent ceux qui font profession de penser ? Faut-il savoir qui les paye pour comprendre comment ils pensent ? La question se pose avec d'autant plus d'acuité que les intellectuels ont pris une place prépondérante dans le débat public. Mettre Michel Onfray ou Éric Zemmour en couverture dans le journal est la promesse d’en faire grimper les ventes." pose « L’Obs ».

Le magazine liste d’abord les 15 intellos superstars en librairie. On retrouve, numéro 1 du classement, Frédéric Lenoir, avec 2 210 285 exemplaires vendus entre 2011 et 2015. Puis Christophe André, Érik Orsenna, Michel Onfray, Pierre Rabhi… jusqu'à André Comte-Sponville, Alain Finkielkraut, Luc Ferry, ou Thomas Piketty.

Et en dehors des livres et les droits d’auteur, quels sont leurs revenus ? Le dossier de « L’Obs » y répond :

Il y a les cours et "la grande majorité des enseignants chercheurs sont des fonctionnaires rémunérés par l'université, le CNRS ou l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales". Ils peuvent ici gagner 1800 € net par mois au début de carrière, entre 3000 et 4100 € en milieu de carrière, et jusqu'à 6000 €, à l'approche de la retraite.

« L’Obs » compte quelques compléments de revenus, comme "des cours en chaire temporaire dispensés dans des facs suisses, anglaises ou américaines qui peuvent payer de 10 000 à 20 000 € pour quelques semaines de travail". Et puis, il y a aussi les conférences qui rapportent plutôt bien. Par exemple, écrit « L’Obs »  "la société que André Comte-Sponville a fondé avec sa compagne, « l'art de conférer », est l'une des plus active du secteur. Elle a affiché un bénéfice de 129 000 € net fin 2014". De quoi remplir les poches aussi.

Des cerveaux externes : les prodiges de l'Intelligence Artificielle et la « Robolution »

L’intelligence est décidément au cœur de nos préoccupations cette semaine et « L'Express » se concentre sur « les prodiges de l'Intelligence Artificielle, dans un dossier très complet sur la « Robolution » du XXIème siècle. Votre Smartphone et Siri, votre robot aspirateur, le tableau de bord de votre automobile, la traduction automatique sur le net… Que ce soit dans le transport, la santé, l’Internet, le Smartphone, « l’IA a envahi notre quotidien sans que nous en prenions conscience ». Alors, « entre vrais progrès, fantasmes, risques et questions éthiques, « l'Express » aide à faire la part des choses ».

D’abord le concept de l’IA, qu’est ce que c’est : « Sur le papier, l’intelligence artificielle n'est qu'un ensemble d'algorithme, qui sont eux-mêmes une suite d'opérations permettant de résoudre un problème technique donné ».

Et puisque la puissance des ordinateurs double tous les 18 mois, peut-il égaler le cerveau humain ? Pas évident, « l'être humain n'est pas uniquement logique, il fonctionne aussi à l'intuition »…

L’Intelligence Artificielle face aux démocraties : effraie (65% des Français) mais rassure (face au terrorisme)

Le magazine rappelle les trouilles que l’IA génère (« Très présente dans le cinéma américain, l'intelligence artificielle n’a jamais le bon rôle ») et le fait que « 65 % des Français se disent inquiets (…) par l'autonomie croissante des machines ».

Peter Thiel (Techno entrepreneur de la silicone valley qui a créé le service de payement PayPal) répond aux questions de « L’Express » et il fait un distinguo intéressant sur l’utilisation de l’IA face au terrorisme : « Certains soutiennent l’idée du tout humain, d'autres du tout technologique. Aux Etats-Unis, je dirais que la CIA (agence centrale des renseignements) représente ce premier camp tandis que là NSA (agence nationale de la sécurité) symbolise le second. En réalité aucune de ces deux approches ne fonctionne correctement. Il existe trop d’informations à traiter pour que les humains seuls puissent y parvenir, et les ordinateurs ne peuvent pas tout assumer non plus. Pour moi, la technologie permettre de faire plus avec moins. Nous voulons plus de sécurité dans nos sociétés mais dans le même temps nous souhaitons le respect de notre vie privée et moins d’intrusion. (…) La question est de savoir si la technologie ne veut pas porter une autre solution, complémentaire, en laissant plus de liberté aux citoyens ».

Intelligence artificielle, un œil caché du contre-terrorisme ?

« Palantir », vous connaissez ? C’est une « très secrète société américaine » qui possède un « système d'analyse des données » et tente de la vendre la France comme arme contre les attentats. « Cette technologie d'analyse massive des données aurait même aidé à retrouver Ben Laden. Une information jamais démentie… Ni confirmée » relativise « L’Express ».

Les Américains « assurent que leurs technologies sont capables d'aider les analystes humains dans leur enquête, grâce à des outils informatiques et à une intelligence artificielle d'une puissance inédite ». « Le logiciel peut ainsi fouiller dans les bottes d'informations issues de multiples sources, afin d'y trouver les épingles du contre-terrorisme. Il permet de visualiser les contacts du suspect, ses transferts d'argent ou ses appels téléphoniques et de les comparer avec des schémas antérieurs d'attaques ».

Cette entreprise tente donc aujourd'hui de pénétrer en France, mais « L’Express » explique que « convaincre la direction générale de la sécurité internationale intérieure est choses malaisée ». Pas facile de se faire une place en France, conclut le magazine, car utiliser une solution américaine peut poser « des problèmes de souveraineté nationale ». Question d’intelligence naturelle…

Les Anonymous en guerre contre Daech : peu efficace ? La relève du « Ghost Security group ».

« Les trouble-fête du net, connus pour leur piratage brouillon et spectaculaire, se sont mis en tête de venir en aide aux services antiterroristes du monde entier. Curieuse mission, à mi-chemin entre celle du lanceur d'alerte et celle du voisin zélé ». « L’Obs », s’intéresse à la puissance des Anonymous sur la toile dans leur guerre contre le terrorisme. Le magazine a tenté de joindre des hackers de tout bord pour recouper les sources : côté Anonymous, Se7en explique (« dans un anglais parfait ») qu’ils font « supprimer chaque jour environ 1000 comptes liés à Daech sur les réseaux sociaux ». Et il ajoute « nous attaquons des douzaines de sites. L’idée est d'entraver ses campagnes de propagande et ses efforts pour recruter ». Mais « L’Obs » explique que, selon un sympathisant de Daech sur Twitter : « les Anonymous ont échoué dans leur croisade. Pour nous, ce ne sont que des chiens anonymes ». De fait, le magazine rapporte que leurs listes de suspects fournies se révèlent parfois « brouillonnes et truffées d'erreurs ». « Entre 90 % et 95 % des signalements ne sont pas pertinents », déclare, au magazine, le Colonel Nicolas Duvinage, chef du centre de lutte contre les criminalités numériques, qui fait partie du pôle judiciaire de la gendarmerie. « Nous avons perdu énormément de temps et de ressources à analyser les comptes et message anodins qui n'étaient en rien liés à Daech. Nous nous sommes sentis obligés d'exploiter leur liste de comptes, pour un résultat judiciaire nul ».

Face aux critiques, certains Anonymous ont décidé de « prendre leurs distances en créant une force d'élite, comme le Ghost Security Group », rassemblant un nombre inconnu de Hackers basés aux États-Unis, en Europe, au Moyen-Orient et en Asie. « L’Obs » rapporte qu’ils auraient permis de déjouer plusieurs attentats, notamment la fameuse attaque à Djerba de juillet dernier. « Nous avons repéré des comptes de l'État Islamique qui discutaient sur Twitter de la planification d'une attaque contre Houmt Souk, avec l'intention de tuer un maximum de touristes britanniques et juifs. Nous nous sommes introduits dans ses comptes » et ainsi, explique le magazine, ils ont pu déterminer leurs géolocalisations, et apporter des informations majeures aux autorités.

Réussir grâce à l’outil Internet : Trouver un job, soigner son e-reputation, Gagner de l'argent…

Se servir du Net pour améliorer son image ? C’est ce que « Challenges » propose dans ce numéro en essayant de donner les clés pour accroître son influence sur Internet et ses corollaires que sont les réseaux sociaux.

Le magazine publie une enquête (réalisée auprès d’un échantillon de 302 dirigeants d'entreprises) qui démontre comment les managers français utilisent aujourd’hui les réseaux sociaux entre LinkedIn, Viadeo, Google+, Twitter, et Facebook.

Il en ressort que, pour un usage professionnel, 42 % d’entre eux vont sur LinkedIn (63 % si on cible les moins de 34 ans) et 36 % vont sur Viadeo (58 % des moins de 34 ans). En ce qui concerne l'usage personnel, Facebook arrive en tête avec 47 % (64 % chez les moins de 34 ans), et juste derrière Twitter avec 38 % (50 % chez les moines 34 ans).

Pour trouver un job, quel réseau privilégier ? 

De fait, poursuit « Challenges », il faut opter pour Viadeo et LinkedIn, assorti à la plate-forme Doyoubuzz, qui permet de se créer un CV en ligne doté d'un portfolio, « ils constituent le tiercé gagnant pour créer une identité numérique, insiste Jean-Christophe Anna. Ils sont très bien référencés, donc vous maîtrisez les trois premiers résultats de recherche dans Google ».

Que faire pour soigner sa réputation ? « Il est impossible de tout enlever de la toile. Ce qui compte, c'est que vos dossiers ne sortent pas dans les deux premières pages de résultats sur un moteur de recherche, les seules que les internautes regardent vraiment », y explique Frédéric Bedin, président du groupe de conseil en communication Hopscotch.

Et pour produire du contenu positif ?

« Challenges » explique que « certaines agences parisiennes produisent du contenu positif pour cadres supérieurs et dirigeants d'entreprises, moyennant quelques centaines à quelques milliers d'euros par mois. Ces pages remonteront devant les pages incriminées dans les résultats de recherche ».

L’UNSA : « une affaire embarrassante » de détournement de centaines de milliers d’euros.

« L’Express » révèle cette semaine « une affaire embarrassante pour une organisation proche des socialistes ». Selon leur information « exclusive », « deux importants responsables syndicaux » de l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) « sont suspectées d'avoir détourné plusieurs centaines de milliers d'euros pour leur usage personnel ». Une information judiciaire devrait « déterminer d'où provient l'argent détourné », et s’il s’agit de cotisations des adhérents. Et puis, apparaîtraient d’ « importants versements de la part d'instituts de prévoyance » comme Malakoff Médéric ou AG2R la Mondiale. La question du coup se pose « Existe-t-il des contreparties légales à ces sommes ? ».

« Les deux hommes risquent une peine maximale de trois ans et une amende de 375000 € » selon le magazine.

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