Qui gagne perd : remporter ces élections est-il une si bonne affaire ?<!-- --> | Atlantico.fr
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L'entrée de l'Hôtel Matignon, siège du Premier ministre
L'entrée de l'Hôtel Matignon, siège du Premier ministre
©AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT

Plans sur la comète

Si l’on découvre un nouveau premier ministrable chaque matin, aucun des trois blocs ne semble vraiment pressé d’en installer un à Matignon.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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« Je retourne en Espagne, le roi répudie la reine, la vieille épouse le perroquet, César devient roi, j'épouse César et je deviens reine ! »

Don Salluste de Bazan, chef de majorité

Ces élections risquent d’être les législatives les plus subtilement stratégiques de­puis, allez, la fin de la IVe République minimum (avec Chirac appelant discrètement à voter pour Mitterrand contre Giscard en 81 bien sûr, si on préfère une référence plus constitutionnellement contemporaine).

Et de fait, personne ne sait exactement qui veut quoi et pour quoi faire. Le RN d’abord, qui pourrait l’emporter mais semble de plus en plus réticent à jouer son va-tout et initie même d’embarrassantes polémiques auxquelles personne n’avait pensé, comme ces histoires de bi-natio­nalité censément abandonnées depuis des lustres puis ressuscitées l’autre jour par inadvertance, ces atermoiements confus sur la réforme des retraites, et surtout ces alertes sur le refus d’envoyer Bar­della à Matignon en cas de majorité trop courte...

L’idée que trois ans d’une cohabitation compliquée et bordélique pourrait compromettre la victoire de Marine Le Pen en 2027, et que c’était peut-être même tout l’enjeu de cette dissolution, a dû finir par faire son chemin.

La Fi surprend aussi, qu’on se figurerait plus encline à caresser les Faure, Roussel, Ruffin et autres Tondelier dans le sens du poil cinq minutes de temps en temps si elle souhaitait continuer à « rassurer le bourgeois » pour de bon, mais qui multiplie pourtant escarmouches et insultes et booke trois passages télé par jour au repoussoir Mélenchon …

Mais les Insoumis ne préféraient-ils pas, justement, échouer dans ces « pièges à cons » socio-démo­crates que sont les urnes, et aller plutôt chercher la victoire contre le fascisme dans la rue avec des fourches et des cocktails-molotov ?

Et même le fameux « bloc central » —de la macronie à LR-canal historique—, qu’on imaginerait totalement investi dans sa survie, n’est pas fichu de mettre en place le moindre accord qui lui permettrait d’éliminer des dizaines de candidatures surnuméraires dans des circonscriptions ou le Front populaire est divisé, le RN faible, et donc possiblement prenables… 

Mais peut-être que la tripotée de leaders potentiel du bloc, qui se projettent surtout dans l’après-Ma­cron, se verraient davantage en architectes reconstruisant sur un champ de ruines qu’en auxiliaires techniques d’un président ayant définitivement perdu son mojo.

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