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Quand les cosmonautes valsent en cathédrale et quand défilent les "heures gémellaires" : c’est l’actualité des montres en mode printemps
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Mais aussi les ailes des nouvelles « machines musicales », le génie des nouveaux horlogers français, le frisson vintage des premiers vols orbitaux et la montre en bronze dont rêvait Blériot…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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OMEGA : Des pulsations dans l’espace…

On ne va pas réécrire l’histoire de la Speedmaster d’Omega, une des plus célèbres montres du XXe siècle [la seule à avoir officiellement été sur la Lune], modèle aujourd’hui plus que soixantenaire dont la vogue ne se dément pas. Remercions cependant Omega de nous restituer, dans une version très proche de l’originale, la référence CK 2998, entrée dans la légende horlogère au poignet de l’astronaute américain Walter Schirra, qui en portait une dans l’espace lors de sa mission Sigma 7 de 1962 (programme Mercury). C’était sa montre personnelle : la Speedmaster était à l’époque un chronographe très prisé par les pilotes militaires de l’US Air Force. Compteurs noirs du chronographe, aiguilles « Alpha », cadran argenté sablé, lunette contrastée (traitée à présent en céramique polie) à échelle pulsométrique – à l’époque, les amateurs pouvaient choisir entre quatre échelles de chronométrage (tachymètre, pulsomètre, décimale ou télémètre) : tout y est. Seul changement notable pour cette édition limitée à 2 998 exemplaires, qui va combler tous ceux qui apprécient le style vintage : le mouvement est désormais automatique (le rapport qualité-prix reste très appréciable autour des 5 500 euros)…

Omega Speedmaster édition limitée

RESERVOIR : La touche française d’un nouvel esprit Mini…

Dans la série « Les nouvelles marques françaises ont du génie », Reservoir est une des épisodes les plus intéressants de ces derniers mois. On peut le vérifier avec cette Longbridge British Racing, hommage très français à la plus britannique des icônes automobiles, la Mini. La marque Reservoir se vouant à l’expression au poignet de l’imaginaire automobile (cadran en compte-tours avec une réserve de marche par guichet de style jauge de réservoir), cet hommage était on ne peut plus naturel. Il est surtout d’une vraie élégance – y compris le clin d’œil au tableau de bord des Mini qui affichait lui aussi, comme le cadran de la montre, deux lumières rouge et bleue (les deux cabochons de part et d’autre de l’heure sautante). On s’y croirait. Fabrication suisse pour la qualité générale [mine de rien, cette aiguille des minutes qui revient à zéro à chaque heure est une performance technique insoupçonnée], mais french touch pour le style autant que pour le prix, contenu sous les 3 800 euros : c’est l’esprit Mini !

JACOB & CO : L’harmonie des grands espaces…

La collection Astronomia s’est installée dans le paysage horloger avec une spectaculaire mécanique qui fait tourner, au poignet, sous un dôme de verre saphir, une mécanique complexe : on y reconnaît un tourbillon qui tourne lui-même sur trois axes en même temps qu’il orbite autour du cadran, une Terre sphérique en rotation sur elle-même et un affichage très original des phases de la lune grâce aux 288 facettes d’un diamant pour moitié blanc et pour moitié noir ! Sans parler d’un mini-astronaute satellisée autour du cadran, dans le style Gravity. Ce festival de haute mécanique ne serait pas complet sans un dispositif qui fait sonner les heures, les quarts et les minutes à la demande, avec trois marteaux qui viennent frapper les timbres qui encerclent le dôme : réverbérée dans cet espace, la puissance sonore de ce carillon « cathédrale » est stupéfiante. Vrai caprice de milliardaire émergent, cette Astronomia Maestro reste cependant d’une stricte orthodoxie horlogère suisse : il faudra malheureusement compter sur plus d’un demi-million d’euros – le prix d’un bon appartement à Paris – pour avoir le privilège d’écouter cette musique mécanique…

HAUTLENCE : À la découverte des « heures gémellaires »…

L’idée est aussi intéressante qu’impertinente : pourquoi ne pas dissocier la lecture des heures et celle des minutes en deux objets du temps différents ? Hautlence nous propose ainsi une pendulette de table très originale, avec un concept d’« heures gémellaires » dévoilées par des sphères ajourées qui tournent autour de leur axe dans deux colonnes transparentes : par le jeu d’engrenages complexes en trois dimensions, la rotation de ces sphères dévoile le chiffre de ces heures et de ces minutes (de cinq unités en cinq unités). Pour que ce soit encore plus ludique, il existe un « bouton de démonstration » qui permet d’activer le cycle horaire complet en accéléré, l’évolution des chiffres ne prenant plus qu’une dizaine de minutes. Les deux colonnes de verre sont autonomes et peuvent être séparées ou éloignées. Hautlence nous promet pour l’année prochaine, une montre-bracelet qui reprendra ce principe de dévoilement sphérique du temps…

ZENITH : Blériot en aurait rêvé…

Même si vous n’avez pas l’intention de vous muer en « merveilleux fou volant sur une drôle de machine » (tentation qui peut vous arriver si la « machine musicale » de Reuge – ci-dessous – vous tente), vous allez apprécier cette montre de pilote inspirée par les premiers compteurs de bord des premiers aéronefs. Ne dit-on pas que Blériot, le premier à avoir franchi la Manche par les airs, avait un tel compteur Zenith sur le tableau de bord de son Blériot XI, en 1909 ? Il aurait aimé disposer de cette Zenith Type 20 en bronze, qui reprend tous les codes « militaires » (les chiffres surdimensionnés sur cadran bleu nuit, les aiguilles à l’ancienne, la couronne boulée et crantée, etc.), mais dans un format très urbain (40 mm) et avec un bracelet en cuir mat qui sent lui aussi l’aventure. Le mouvement automatique est manufacturé par Zenith. Louis Blériot aurait d’autant plus apprécié cette Type 20 « Extra Special » – c’est le nom traditionnel des montres destinées aux pilotes militaires français – qu’elle est étanche à 100 m : quand on se lance dans la première traversée du Channel à bord d’un appareil en bois doté d’ailes en papier et consolidé par des cordes à piano, avec un simple moteur de 25 CV, un bon bain est toujours possible…

REUGE : Les ailes de la tentation musicale…

Les boîtes à musique ne sont plus ce qu’elles étaient, avec leurs petits coffrets bien vernis et leurs lancinantes ritournelles dans le style de la Lettre à Élise. Elles ont muté en « machines musicales », capables d’égrener quatre mélodies (pop, rock, classique, au choix !) sur un cylindre qui joue sur cent quarante-quatre notes, avec une mécanique digne des plus fameux dispositifs d’horlogerie (800 composants). Reuge – seule maison survivante de l’âge d’or de ces boîtes à musique – a dédié un étonnant Biplan aux pionniers de l’aviation : une double aile qui sert de résonateur et qui se décore à l’aéro (chacun pourra personnaliser la « machine » à ses couleurs et à son goût), en dévoilant les subtilités d’un mouvement fascinant. 64 centimètres d’envergure au-dessus d’un socle pivotant : même la clé de remontage, qu’on range sous l’aile inférieure, ressemble à une pièce de moteur d’avion. Impossible de résister à la tentation de ce « jouet de garçon »…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

Lien : https://businessmontres.com/

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