Quand les carats mettent le pied à l’étrier et quand les bustes se mettent à danser : c’est l’actualité pentecôtée des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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L’esprit rétro-contemporain d’une montre de plongée à la française (Yema)…
L’esprit rétro-contemporain d’une montre de plongée à la française (Yema)…
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Mais aussi une cathédrale qui carillonne au poignet, des cubes qui changent le style d’un cadran, une « plongeuse » restylée, des enchères médiocres et une règle à calcul circulaire…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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BYRNE : Créativement française…

La marque indépendante française Byrne poursuitson parcours en vitesse de croisière avec une nouvelle version de sa montre Gyro Dial Meca, qui s’offre un boîtier en titane dont les lignes ont été retravaillées (notez la couronne de remontage à midi), avec un cadran bleu « météorisé » et un nouveau calibre « manufacture » optimisé et squeletté. Les quatre « cubes » rotatifs et sculptés en trois dimensions, qui permettent de changer l’aspect du cadran, ont été améliorés, avec une quatrième « face » qui rend hommage aux « chiffres Breguet » plus sportifs des années 1960 [les faces de ces cubes sont personnalisables]. Même le bracelet en caoutchouc a été redessiné. S’il y avait un exemple à trouver pour prouver que les horlogers français sont au meilleur niveau international, tant sur le plan de l’inventivité mécanique que du style [cette « french touch » que le monde nous envie], on pourrait le trouver chez Byrne, jeune maison menée de main de maître qui réussit à nous épater de saison en saison…

CHANEL : Musicalement matelassée…

Il n’y a pas que les montres dans la vie !Il y a d’autres objets du temps capables de nous fasciner en nous projetant dans un univers parallèle à celui de l’horlogerie. C’est ce que les équipes créatives de Chanel ont bien compris en s’inspirant de l’atmosphère animée des ateliers de couture de la marque pour mettre en scène cette horloge musicale très « couturière ». Tout y est, les bustes de couture qui tournent au rythme de My Woman (la chanson qu’aimait à fredonner Gabrielle Chanel), les petites décorations en or, le lustre à pampilles qui décorait son atelier (les pampilles sont ici incrustées de diamants), le matelassé de son canapé (sur le socle : c’est une marqueterie d’onyx) et jusqu’au mètre ruban qui donne l’heure tout au long de la journée. Pour remonter cette pièce unique, une clé en or sertie de 229 diamants et montée en sautoir sur une chaîne en or sertie de 132 diamants. Il faudra tout de même poser sur la table un peu plus de 2,5 millions d’euros pour ce manège enchanté dont le mouvement a été développé par la maison suisse Reuge. Autant vous prévenir, cette pièce unique est déjà vendue : vous pourrez toujours vous consoler avec la vidéo – c’est comme si vous étiez déjà avec toutes ces petites mains dans l’atelier de Mlle Chanel…

ARTYA : Savamment architecturée…

On peut compter sur Yvan Arpa (le « YA » de ArtyA) pour repérer à temps les bonnes tendances : aurait-il flairé le retour en force des boîtiers qu’on dit « de forme » parce qu’ils ne sont pas ronds ? C’est probable, parce que c’est un courant émergent depuis quelques mois et c’est presque une tradition horlogère qui tient du cycle alternatif : quand les temps sont plus rudes et quand les marchés ne tournent plus rond, les boîtiers sont plus carrés ! Voici donc un tourbillon à répétition minutes très anglées dans son élégance géométrique (boîtier de 44 mm x 42 mm) : en actionnant le levier situé sur son flanc gauche, on fait sonner les heures et les minutes sur trois « gongs » qui produisent un son « cathédrale » riche et profond. Ce qui fait qu’on peut entendre le temps qui passe, sans se contenter de lire les heures, les minutes et les secondes sur les aiguilles (les secondes étant rythmées par le « tourbillon » qui tourne sur lui-même toutes les minutes pour garantir la précision de la montre). Un carillon de cathédrale au poignet, ce n’est pas rien, d’autant que le son est réverbéré par l’architecture très particulière de cette montre Chorus, dont toutes les faces au-dessus du cadran sont habillées de verre saphir – la courbure supérieure de ce saphir est magnifique. Bien évidemment, un tel chef-d’œuvre d’ingénierie mécanico-sonore se mérite, puisqu’il faut compter dans les 377 000 euros pour cette pièce unique Chorus savamment architecturée et restylée…

YEMA : Fièrement manufacturé…

Manufacture indépendante française de référence, désormais capable de produire ses propres mouvements automatiques (le CMM.20 à micro-rotor produit à Morteau, en Franche-Comté), Yema révise ses classiques en nous proposant une nouvelle version épurée de sa Navygraf, plus fine dans ses lignes (39 mm) et plus « manufacture » grâce au mouvement CMM.20, qui se flatte de 70 heures de réserve de marche avec une précision « chronométrique » de l’ordre de -3 à + 7 secondes par jour. Cette Navygraf retravaillée reste raisonnable en prix (1 990 euros) pour une « plongeuse » étanche à 300 m en série limitée (200 exemplaires) à laquelle on a du mal à trouver quelque défaut. On appréciera notamment ses nouvelles aiguilles, ses index restylés, son cadran laqué au noir profond (glossy, comme disent les initiés) sous un dôme de verre saphir, son boîtier sérieusement aminci et même le graphisme rétro du « Navygraf » jaune sur le cadran : ah, qu’il est beau le « manufacture française » fièrement apposé en bas du cadran, à six heures ! Une montre qui sera aussi à l’aise au bureau, en ambiance urbaine, qu’en week-end ou qu’en ambiance sportive : Yema, c’est du costaud pour porter les nouveaux espoirs de l’horlogerie française !

RALPH LAUREN : Précieusement diamantée…

Lancée en 2009, la collection Stirrup(« étrier » en anglais) a fini par s’imposer comme une des icônes de l’horlogerie féminine de la maison Ralph Lauren. Il en existe plusieurs dizaines de versions [il en existe aussi pour hommes, d’une bell allure], toutes immédiatement identifiables, et chaque saison nous en propose de nouvelles. À la veille de fêter son quinzième anniversaire, la famille Stirrup s’agrandit avec, entre autres, une version Petite Link (cadran nacre, bracelet « gourmette », boîtier acier et mouvement à quartz- modérément sertie et une version Small en or rose plus richement sertie de diamants (307 sur le cadran, 282 sur le boîtier, soit plus de 3,2 carats au total !), qui marie la qualité suisse (mouvement à quartz Swiss Made) à une élégance discrète et cossue très « place Vendôme » dans sa précieuse simplicité (qui sera tout de même tarifée dans les 35 000 euros). Une montre qui sait tenir sa place au poignet en dépit de dimensions modestes (25 mm x 29 mm), ne serait-ce que parce que le style de ce boîtier a quelque chose d’impertinent dans son allégresse formelle. On serait presque tenté d’écrire que cet étrier très joaillier permet de… prendre son pied au poignet !

BON À SAVOIR : en vrac, en bref et en toute liberté…

•••• JEUX OLYMPIQUES : loin d’apporter aux boutiques parisiennes la manne commerciale anticipée, les jeux Olympiques leur promettent désormais plutôt des rues vidées de leurs passants (et donc de leurs consommateurs) par un dispositif de sécurité impitoyable. Premières touchées : les boutiques de luxe du centre de Paris, notamment les boutiques horlogères, qui souffrent déjà de la mauvaise réputation de Paris en matière de vols de montres « à l’arraché » dont les touristes sont victimes [plus d’une montre ainsi « arrachée » par jour en moyenne dans les « beaux quartiers »]. Du fait de cette « sécurisation » de la capitale, les restaurateurs s’attendent également à une saison d’été désastreuse… •••• ENCHÈRES : bilan très mitigé pour les récentes ventes aux enchères de ce printemps, avec des adjudications qui reviennent globalement à leur niveau d’avant 2020 (avant la « bulle »), avec quelques exceptions près pour les montres exceptionnelles qui arrivent sur le marché. La vente des pièces uniques Only Watch a marqué le triomphe des jeunes créateurs indépendants tout en apportant près de 29 millions d’euros à la recherche contre les myopathies [un montant en baisse par rapport aux deux précédentes éditions : les 15 millions de l’enchère Patek Philippe sont l’arbre qui cache la forêt, puis quasiment la même pièce unique avait été adjugée au double de cette somme en 2019]. Les ventes « classiques » ont connu le même recul, toujours à quelques records près. Manifestement, le marché secondaire (montres de seconde main, montres de collection, etc.) perd sa fonction de repère pour la valeur réelle des montres proposées sur le marché primaire (montres neuves) : pour les pièces récentes, les prix sur ce marché secondaire sont désormais très proches des prix pratiqués en boutique, où ces mêmes pièces sont désormais beaucoup plus accessibles, pratiquement sans ces « listes d’attente » qui décourageaient les amateurs. À quand la prochaine « bulle », se demandent ceux qui considèrent que les prix ont atteint une sorte de « plancher » à partir duquel ils ne pourront que rebondir ? •••• SINN : récemment relancé, le chronographe d’aviation Sinn 903 est une des « montres de pilote » les plus accessible du marché – la maison allemande Sinn étant une des références les plus légitimes dans le domaine de montres « militaires » ou d’inspiration militaire. Si les qualités purement horlogères de ce chronographe sont indéniables (précision automatique suisse, finitions, étanchéité à 200 m, etc.), ses atouts techniques ne manquent pas de séduction, notamment sa « règle à calcul circulaire » qui permet de réaliser simplement des opérations complexes à l’aide d’une échelle logarithmique – cet aspect mécanique, sans électronique, a de quoi rassurer les pilotes. Dernier avantage : le prix demeuré accessible (comptez dans les 3 600 euros) pour une montre de 41 mm aussi élégante en ville que dans un cockpit…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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