Quand le saphir sonne plus fort et quand l’œil se déploie : c’est l’actualité pré-solsticiale des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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 Une palette vibrante et une levier flexible pour un son six fois plus puissant (Patek Philippe)…
Une palette vibrante et une levier flexible pour un son six fois plus puissant (Patek Philippe)…
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Atlantic-tac

Mais aussi le rouge qui est le nouveau vert qui était le nouveau bleu, les masses qui vous tendent les bras, le grand anniversaire de 2022, la folie sous le marteau et Snoopy qui affole les heures…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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MB&F : L’œil qui sonne le temps…

Une boule ? Un globe ? Un vaisseau spatial ? Une fleur ? Un insecte ? Un œil ? Non, une horloge de table, un peu « Transformer » sur les bords, dont les quatre élytres se déploient pour révéler une superbe mécanique qui peut sonner les heures au passage à l’heure pleine ou, à la demande, en récapitulant toutes les heures passées : c’était très exactement le principe des anciennes « pendulettes d’officier » qui accompagnaient les conquérants du monde de la fin du XVIIIe siècle à l’avènement de la montre-bracelet. Baptisée Orb [du latin « orbis », le cercle] par l’équipe du laboratoire créatif MB&F, cette horloge de table a été développée en collaboration avec L’Épée 1839 pèse tout de même 1,9 kg pour 17 cm de hauteur et 17 cm de diamètre (24 cm et 30 cm une fois les élytres dépliées). On ne doit remonter ce globe d’aluminium laqué, d’acier et de laiton qu’une fois par semaine. On y lire l’heure dans la « pupille » de cet œil déployant, avec de bonnes vieilles aiguilles qui sont à peu près tout ce qui témoigne de la tradition horlogère dans cette horloge de table reconceptualisée. Il en sera édité cinquante exemplaires en blanc et cinquante en noir. Les nouveaux conquérants de l’économie post-moderne ont enfin la pendulette design, chic et tendance dont leur bureau rêvait…

PATEK PHILIPPE : Fortissimo (« ff »)…

Le problème des coûteuses montres à sonnerie (grande sonnerie, petite sonnerie, répétition minutes, etc.), c’est qu’elles ne sonnent que très médiocrement – du moins pour ce qui concerne les montres-bracelets contemporaines, les montres de poche des siècles passés affichant des performances sonores nettement supérieures. Les ingénieurs du laboratoire Advanced Research de la manufacture genevoise Patek Philippe ont décidé de s’attaquer à ce problème en inventant un système inédit d’amplification acoustique, composé d’un levier à pivotement flexible et d’une plaque vibrante en verre saphir transparent. Il s’agit d’une sorte de « haut-parleur » mécanique qui permet de propager de façon optimale le son à l’intérieur d’un boîtier de montre-bracelet : quand on déclenche la sonnerie, lorsque les marteaux frappent les timbres, les vibrations de ces timbres sont transmises au levier, qui les renvoie vers la laque vibrante pour les amplifier. Ce système Fortissimo (« ff ») s’accompagne de différentes innovations, toutes brevetées, dans la diffusion de ce son hors du boîtier, dans l’intensité et dans la résonance des vibrations : selon Patek Philippe, en termes de niveau sonore, à soixante mètres, une sonnerie en mode Fortissimo équivaut à une sonnerie classique à dix mètres. On trouve les premières applications de cette nouvelle plénitude acoustique dans la nouvelle montre à répétition minutes réf. 5750, dont le boîtier est en platine (un défi sonore supplémentaire. Patek Philippe, une maison on ne peut plus classique qui ne cesse de nous surprendre…

MEISTERSINGER : Deux tailles pour une seule aiguille…

Entre le bleu qui est le nouveau noir et le vert qui est le nouveau bleu, on s’y perd un peu. D’autant que d’autres couleurs frappent à la porte pour s’instituer en « couleur de l’année » : on pense ici au havane ou à l’orange, mais Meistersinger, la marque spécialiste de la montre monoaiguille a opté pour le bordeaux pour sa nouvelle Neo – un rouge à ne pas confondre avec le bourgogne ! Comme il se doit, le cadran est « fumé » (dégradé du centre vers les bords, où il tire sur le noir, avec une finition soleillée qui attise les jeux de lumière. Deux tailles de boîtier sont disponibles (36 mm et 40 mm) pour un même mouvement automatique suisse, sans que change l’affichage unique de l’heure : une seule aiguille et 144 segments de cinq minutes. La bonne nouvelle pour la fin : pour une montre de cette originalité distinguée, la maison allemande MeisterSinger ne vous taxera que de 1 195 euros (36 mm) ou 1 295 euros tout au plus (40 mm). C’est bien sur la taille qu’on peut hésiter, et plus sur le prix…

RICHARD MILLE : Les bras vous en tombent…

Ce n’est sans doute pas la plus spectaculaire des avancées mécaniques opérées par la manufacture Richard Mille (pavillon suisse, mais esprit français et succès mondial), mais c’est sans doute une des plus techniquement importante : il s’agit tout simplement d’adapter le remontage de la montre en fonction du mode de vie de celui qui la porte et de son niveau d’activité. Par exemple, il est évident qu’une jeune trentenaire sportif a besoin de moins de mouvements pour remonter sa montre automatique qu’un retraité beaucoup plus sédentaire. La nouvelle montre RM 35-03 – surnommée « Baby Nadal » en l’honneur du champion Rafael Nadal – propose ainsi un « rotor papillon » qui permet au porteur d’intervenir directement sur le remontage de sa montre : un poussoir commande deux bras en titane qui permettent de modifier le centre de gravité des masses périphériques dont le mouvement – à chaque changement de position du poignet – assure le couple nécessaire au remontage du barillet de la montre. On peut ainsi régler le mouvement de sa montre en mode plus sportif (qui suspend l’activité du rotor) ou en mode plus classique (remontage normal) : chaque amateur peut ainsi faire corps avec sa montre. C’est assez révolutionnaire et très ergonomique. La RM 35-03 dans deux versions à boîtier et carrure quartz et carbone (blanc ou bleu), avec des platines et des ponts en titane qui en font un concentré de hautes technologies futuristes…

FRANCK MULLER : Snoopy affole les heures…

Seules les vraies grandes marques savent plaisanter avec leurs propres codes. La manufacture genevoise Franck Muller nous prouve son rang avec cette montre Crazy Hours [concept unique d’heures qui ne sont pas indiquées à leur place habituelle par les aiguilles] : pas d’aiguilles, justement, mais les deux pattes avant de Snoopy pour indiquer les minutes et les heures. Woodstock, le fidèle compagnon de Snoopy, fait même son apparition sur un cadran qui semble animé de vaguelettes concentriques qui s’illuminent dans la pénombre. Une fantaisie signée Bamford, l’atelier créatif britannique qui restyle avec autant d’intelligence que d’impertinence les icônes de l’horlogerie contemporaine. Le parti-pris noir, gris et blanc de cette Crazy Hours évitera qu’on la prenne pour un gadget de supermarché, ce que se garderaient bien de faire les vingt-cinq amateurs – pas un de plus sur cette planète – qui auront le privilège d’en porter une…

BON À SAVOIR : En vrac, en bref et en toute liberté…

•••• BREITLING : s’il y a une montre dont vous entendez forcément parler l’année prochaine, c’est bien de la Navitimer de Breitling, qui fêtera en 2022 son soixante-dixième (septantième en suisse romand) anniversaire. Ce qui en fait une des plus anciennes icônes du panthéon horloger. Lancée à l’époque comme un instrument de poignet capable de réaliser tous les calculs nécessaires à un pilote [ceci grâce à une règle à calcul circulaire intégrée], cette montre a été très vite adoptée par de nombreux équipages et pilotes privés… •••• ANNÉE DU TIGRE : même si la Grande Chine n’est plus l’immense Eldorado horloger qu’il a pu être, les marques de montres n’en perpétuent pas moins la tradition des « montres zodiacales » destinées à flatter des amateurs chinois dont on finit par se demander s’ils sont vraiment si sensibles que cela à cet hommage européen aux figures traditionnelles de leur zodiaque. Début 2022, nous aurons donc droit à une prolifération des montres marquant l’entrée dans l’année du Tigre. Pas sûr que ça aide les marques à se rapprocher de leurs publics européens… •••• PATEK PHILIPPE x TIFFANY & CO : la semaine dernière, Atlantic-Tac vous racontait comment, à peine lancée, la montre Patek Philippe Nautilus coéditée avec le joaillier Tiffany & Co (groupe LVMH) pouvait s’adjuger à quinze ou vingt sa valeur initiale en boutique, où elle n’est pas encore livrée ! Ce qui nous amenait vers le million de dollars, pour un prix public officiel de 50 000 dollars (ci-dessous). La magie des enchères a opéré sous le marteau d’Aurel Bacs, qui proposait cette Nautilus au cadran bleu sarcelle dans le cadre d’une vente charitable : l’adjudication finale a été de 6,5 millions de dollars, soit cent trente fois (130 !) le prix boutique. Une enchère totalement… marteau et parfaitement irrationnelle, qui prouve à quel point le prix annoncé par la marque n’est plus qu’un indicateur subalterne dans la perception de la « valeur » d’un objet par les amateurs. C’est encore plus vrai, semble-t-il, pour les montres – à moins que cette irrationalité manifeste ne soit un signe avant-coureur d’une grave perturbation sur les marchés…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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