Quand le panda fait sa loi et quand la bête plonge profond : c’est l’actualité décembriste des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Trois compteurs pour un panda qui ne craint pas l’inversion (Baltic)…
Trois compteurs pour un panda qui ne craint pas l’inversion (Baltic)…
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Atlantic Tac

Mais aussi, en mode ultra-tricolore, les bronzés de la vague verte, les aiguilles d’un sonomètre de poignet, le poignet de force ultra-tendance, un certificat couronné, une montre présidentielle et le film le plus horloger de l’année…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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FOB PARIS : À la force du poignet…

Un peu d’or pour s’enrichir la vie et une montrede poche pour en apaiser les rythmes : la marque indépendante FobParis, parisienne comme son nom l’indique, ne recule devant aucun sacrifice pour imaginer de nouvelles tendances – la plus puissante restant le contraste brutal entre la lumière de l’or et le mat du noir intégral. Au poignet, avec un « bracelet de force » en métal doré ou avec un lien double tour, les aiguilles dorées du boîtier doré et le cadran ouvert sur des rouages dorés attirent l’œil : on a perdu l’habitude de ces montres (modèle R360, couronne de remontage à midi) dans le goût des anciennes montres de poche, à présent transformées en bracelet très féminin (comptez dans les 1 100 euros pour vous offrir ce plaisir). À côté de cette Eclipse Cuff, la plupart des montres fièrement arborées par vos copines auront l’air de montres de dadames un peu trop sages ! C’est bien ce que vous voulez éviter, non ?

RESERVOIR : Pour en prendre plein la vue…

Après deux ou trois décennies de sons numérisés, les nouvelles générations redécouvrent les plaisirs de la musique analogique, des bons vieux « amplis » (avec ou sans « pré-amplis ») et des « vue-mètres » à l’ancienne – ceux qui faisaient bouger des aiguilles en fonction de la puissance du signal audio. Il y avait là des réminiscences dont l’équipe de la marque indépendante française Reservoir s’est inspirée pour repenser son chronographe Sonomaster Black Thunder. Comme sur les vue-mètres d’autrefois, deux zones birétrogrades en demi-lune se dessinent au centre du cadran : on peut y lire la date et les secondes. En complément, une seconde centrale pour le tachymètre graduée sur la lunette, un compteur trente minutes à douze heures et un compteur des heures à six heures. Ce chronographe birétrograde est équipé d’un mouvement automatique suisse (La Joux-Perret), le tout Swiss Made, restylé en 43 mm et en noir intégral façon Paint it Black à la Rolling Stones, avec juste quelques diaboliques touches rouges pour parfaire cette approche rock’n’roll. Le prix est lui aussi assez rock’n’roll (comptez dans les 6 300 euros), mais c’est la rançon d’une originalité stylistique qui ne craint pas de se risquer hors des sentiers battus…

BALTIC : Rétronostalgie contrastée…

Entre initiés, on parle volontiers de style « panda » ou « panda inversé » pour désigner des cadrans de chronographes dont les deux ou les trois compteurs contrastent du noir au blanc (ou l’inverse) pour en améliorer la lisibilité. On aura compris que l’allusion au panda s’explique par les « yeux » noirs sur fond de fourrure blanche de ces sympathiques ursidés chinois. Cette radicalité chromatique était très à la mode dans les années 1950 et 1960 : beaucoup d’icônes de cet « âge d’or » avaient adopté ce contraste, dont la jeune marque indépendante française Baltic veut refaire son emblème. Dans les deux nouveaux chronographes Tricompax Panda et Reverse Panda, rien n’échappe à ce culte rétronostalgique, qu’on retrouve dans la typographie des chiffres, dans la lunette en aluminium, dans le verre saphir en dôme, dans le boîtier de 39,5 mm, dans le bracelet métallique à maillons plats et même dans le remontage manuel du mouvement mécanique suisse (Sellita SW-510), qui s’annonce en revanche très contemporain avec ses 63 heures de réserve de marche. Complément : la montre offre une étanchéité à 50 m, largement satisfaisante pour un chronographe sportif. La bonne surprise dans ce retour néo-classique vers les valeurs sûres du vintage, c’est le prix de la précommande, qui se terminera dans quelques jours : un peu moins de 2 000 euros sur bracelet acier, c’est une des meilleures nouvelles qu’on puisse transmettre au Père Noël à l’heure où il commence à charger son traîneau…

RALF TECH : Profondément « bestiale »…

L’identité de la marque indépendante française Ralf Tech s’écrit avec de l’encre salée, sous les vagues, à des profondeurs de plus en plus vertigineuses. Ce n’est pas pour rien que les super-nageurs de combat du commando Hubert (Marine nationale) ne jurent que par Ralf Tech pour équiper leurs poignets. La dernière-née de cette couveuse subaquatique vise les 3 000 mètres de profondeur : baptisée The Beast, cette montre a même été testée en réel à la profondeur de 4 000 m – on ne compte guère que deux autres montres de série à avoir été éprouvées quatre kilomètres au-dessous du niveau de la mer ! Les dimensions d’une The Beast sont… « bestiales », effectivement : 47,7 mm pour ce boîtier « coussin » (ni rond, ni carré), ce qui reste très portable au-dessus d’une combinaison, mais seulement 17 mm d’épaisseur, ce qui relève de l’exploit pour une telle résistance à la pression. C’est que tout a été optimisé pour un usage professionnel de haute intensité : le cadran, bien sûr, parfaitement lisible avec son Super-Luminova pré-vieilli et ses aiguilles musclées, mais aussi la lunette en céramique et, bien sûr, le mouvement automatique « Made in France » puisqu’il est fourni par la manufacture Pequignet de Morteau, avec 70 heures de réserve de marche et un dispositif « stop-secondes » qui permet une mise à l’heure au top horaire le plus précis. Si vous vous retrouvez à 3 000 m de profondeur avec cette montre au poignet, c’est que vous êtes déjà mort, mais The Beast pourra témoigner de l’intensité de votre dernier regard sur le temps qui passe…

MARCH LA.B : Les bronzés à la page…

La mode horlogère, qui s’était rêvée en bleu (considéré comme le « nouveau noir ») a aujourd’hui tendance à fétichiser le vert comme « nouveau bleu » capable de débanaliser les cadrans. Pourquoi pas, la gemme des verts s’assortissant très élégamment tant à l’or qu’au bronze de boîtiers comme celui de la nouvelle Bonzer de March LA.B, la marque indépendante française qui ne saurait être ailleurs qu’à la pointe la plus incandescente de la tendance horlogère. 41 mm pour ce boîtier en bronze rond dont on remarque la couronne de remontage décalée à quatre heures [c’est l’identité March LA.B qui s’exprime], un mouvement automatique suisse (La Joux-Perret G100 d’excellente facture) doté de 68 heures de réserve de marche, un cadran soleillé de vert avec des index de bronze du meilleur effet, une lunette tournante en céramique, une date personnalisée et une édition limitée à 99 montres : difficile de trouver mieux en « Made in France » (tout est fait à Besançon) pour un peu moins de 1 700 euros. Avantage connexe : au fil des mois, en fonction du cadre de vie autant que du mode de vie du porteur de la montre, ce boîtier va patiner de nuances plus ou chaudes qui rendront la montre encore plus « personnelle ». Notez bien : Bonzer, avec un B comme bonheur – voud aurez une idée de ce bonheur dans la boutique de March LA.B, au cœur du Marais, en voyant Marcel, le superbe chat Bengal qui se prélasse dans la vitrine…

BON À SAVOIR : en vrac, en bref et en toute liberté…

•••• ROLEX : le marché des montres de « seconde main » (le nouveau nom chic de l’occasion) progresse lentement mais sûrement vers davantage de transparence et de sécurité pour les collectionneurs. Rolex va désormais proposer, dans son propre réseau de distribution (en commençant par les boutiques Bucherer, notamment Bucherer Paris, à l’Opéra), un certificat pour les montres de seconde main que les détaillants peuvent acheter et revendre. Les montres ainsi regaranties bénéficieront d’un label de qualité « Certified Pre-Owned » (CPO), qui attestera de leur authenticité et de leur bon état mécanique : on ne sait cependant pas encore si les Rolex les plus anciennes (celles de l’âge d’or, qui court des années 1940 aux années 1980) seront concernées par cette certification. D’autres grandes marques comme Omega, Longines ou Patek Philippe disposaient déjà d’une certification de leurs montres de collection, mais le ralliement de Rolex à cet esprit CPO constitue un grand bond en avant pour la sécurisation de ce marché de la collection… •••• LIP : le président français Emmanuel Macron a tenu à offrir au président américain Joe Biden une montre « fabriquée en France ». Son choix s’est porté sur une Lip Marinier GMT, série actuellement en précommande pour un peu moins de 300 euros. Le problème est que cette montre à la lunette bicolore (bleu-rouge) n’est pas franchement tricolore : son mouvement est un calibre à quartz suisse et le GMT de son nom (Greenwich Mean Time) fait référence au « temps moyen » de l’Observatoire londonien de Greenwich plus qu’à l’Observatoire de Paris, qui est pourtant la référence planétaire pour le temps international (UTC : Universal Time Coordinated). Il y avait pourtant beaucoup d’autres montres beaucoup clairement tricolores à offrir à un Joe Biden qui ne porte généralement que des montres… suisses ! •••• UNRUEH : ne cherchez pas ce que « Unrueh » signifie, puisque c’est ainsi qu’on appelle, en dialecte suisse alémanique, le balancier des montres (ce qui tourne au cœur du mouvement en faisant tic-tac). Unrueh, c’est aussi le titre du film le plus horloger de l’année : signé Cyril Schäublin, il nous raconte la vie dans les vallées horlogères à l’aube de l’industrialisation des ateliers, avec, en filigrane, les amours d’une « régleuse » de balancier avec le cartographe et futur théoricien de l’anarchie Pierre Kropotkine – lequel a effectivement appris et compris ce qu’était l’anarchie au contact des travailleurs de l’horlogerie suisse, qui étaient à l’époque très majoritairement imprégnés de socialisme libertaire. Les images sont superbes, la reconstitution historique très soignée (image ci-dessous) et la construction cinématographique originale, mais il est malheureusement assez rare que des films d’auteurs suisses, fussent-ils d’une telle qualité, parviennent à être projetés en France, où il faudra sans doute attendre que Unrueh soit disponible sur des supports vidéo (pour en savoir plus : une chronique Business Montres du 30 novembre)…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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