Quand la libellule s’envole et quand la Lune prend ses quartiers de diamant : c’est l’actualité mi-aoûtienne des montres au temps de la rentrée<!-- --> | Atlantico.fr
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Une piscine luminescente pour faire le tour du cadran en flottant (Mr Jones)…
Une piscine luminescente pour faire le tour du cadran en flottant (Mr Jones)…
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Atlantic Tac

Mais aussi la ligne bleue des Indes volantes, la bulle estivale en bouée horaire, les nouvelles couleurs du maillet de polo et une aventure de deux heures au bout du poignet…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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CHAUMET : « Sous le soleil, exactement juste en dessous »…

Autant vous l’avouer tout de suite, cette montre automatique mécaniquement plutôt géniale n’est pas vraiment faite pour vous : d’abord, c’est une « pièce unique » pratiquement réalisée sur mesures pour chaque cliente, qui peut donc en choisir la décoration et les couleurs ; ensuite, par son prix [comptez dans les 290 000 euros, presque 300 000 euros pour vous offrir ce caprice signé par une des plus prestigieuses maisons de la place Vendôme] ; enfin, par son ingéniosité horlogère qui se permet d’afficher les heures grâce au diamant serti dans le croissant de lune central, quand les minutes sont indiquées par les rubellites en taille rose qui tournent autour d’un cadran d’or blanc et d’or jaune, décoré de diamants en taille brillant, de saphirs baguette et de motifs en calcédoine bleue et en lapis lazuli suiffé. Chacun l’aura compris : il est 10:10 ou 22:10 sur le cadran ci-dessous, à quelques minutes près, mais le temps perd perdre de sa rigueur avec une telle montre au poignet ! La taille respectable du boîtier (42 mm) reste très portable pour un poignet féminin, ce qui donne des allures de pur bracelet à cette montre « Sous le soleil » dont on apprend très vite à déchiffrer les secrets – la collection de ces « pièces uniques » porte le joli nom de « Ondes & merveilles », ce qui est tout un programme…

BANGALORE : La ligne bleue des Indes…

Le nom exact de cette marque venue des Indes est exactement Bangalore Watch Company, mais elle ne devrait plus tarder à s’imposer hors du marché indien sous le seul nom de Bangalore : c’est probablement la seule marque horlogère indienne capable de rivaliser avec les grandes maisons européennes, non seulement par la qualité de ses produits [conforme aux meilleurs standards européens], mais aussi par l’efficacité de son marketing ou le style de son design, mais surtout par l’intérêt de ses prix. Songez que la montre Officer’s Blue ci-dessous est proposée en souscription sous les 900 euros, ce qui est plus qu’attrayant. Fondée en 2018 par un sympathique couple, la maison Bangalore a tout compris de l’horlogerie contemporaine : la taille modeste du boîtier en acier (40 mm) de cette montre de la collection Mach 1, la touche discrète de patriotisme économique avec le drapeau indien apposé sur le cadran et le narratif officiel centré sur la raclée que les Mig 21 indiens avaient infligé en 1971 aux appareils américains de l’Air Force du Pakistan, le bleu « militaire » [un peu étonnant pour notre regard occidental, mais c’est celui de l’uniforme des officiers de l’armée de l’Air indienne], le mouvement automatique suisse qui inspire confiance par sa fiabilité (Sellita SW 200), la générosité des touches de Super-LumiNova qui « illuminent » la montre dans la pénombre, bref tout ce qui fait chavirer le cœur des amateurs. La montre est en souscription sur le site de Bangalore et elle sera livrée en septembre dans le monde. C’est peut-être le bon moment pour se… décoloniser mentalement de l’emprise horlogère suisse…

MR JONES : La bulle en bouée…

Dans la série clairement déjantée de la montre « A Perfect Useless Afternoon » présentée cet été aux lecteurs de cette chronique (Atlantic-Tac du 15 juillet), une nouvelle proposition tout aussi excentrique de l’équipe de Mr Jones, cette fois en version « A Perfect Useless Evening » (« Une soirée parfaitement inutile », toujours au même prix (comptez dans les 230 euros) et selon le même concept horloger : dans cette piscine aux reflets luminescents dans l’obscurité, on se relaxe avec des heures nonchalamment indiquées par la jambe qui pointe hors de la bouée, alors que les minutes tourne dans ce bassin avec le ballon qui flotte sur l’eau (design de Kristof Devos) – on peut même personnaliser à sa guise cette illustration d’une nouvelle cool attitude horloger (renseignements sur le site de Mr Jones). La montre existe en deux tailles et, c’est vrai, elle est diaboliquement relaxante : vous reprendrez bien quelques délicieux instants de farniente estival ?

RALPH LAUREN : À la fortune du po… lo !

Le joueur de polo, à cheval avec son maillet, s’est fait broder sur les polos Ralph Lauren dès 1972, il y a donc cinquante ans. Depuis, il est devenu le symbole le plus porteur de la marque. En passant de la poitrine au poignet, avec une superbe impression multicouches aux couleurs vives, il n’a rien perdu de son expressivité. Associée à un mouvement automatique suisse, dans son boîtier rond de 42 mm, la montre Polo Watch de Ralph Lauren entend bien prolonger les plaisirs de l’été avec une nouvelle série de bracelets en caoutchouc qu’on ne peut pas ne pas remarquer, d’autant qu’ils portent le nom de « Polo » dans un impressionnant graphisme. On pourrait pinailler un peu sur la minceur un peu grêle des aiguilles [surtout quand elles superposent au poney] ou sur le fait qu’on voit davantage, sur l’extérieur du poignet, le « lo » que le « po » du « polo », mais ce sont des péchés véniels, compensés par des bracelets d’une audacieuse ambition chromatique. Entre le joueur à cheval sur son poney et le bracelet qui consonne ou qui dissone avec la lunette en aluminium, impossible de se tromper : c’est bien une montre Ralph Lauren – n’était-ce pas l’effet recherché ?

TUDOR : L’aventure est au bout du poignet…

Réagissez comme un pro de la culture horlogère : quatre aiguilles sur le cadran, une lunette graduée sur vingt-quatre heures, c’est forcément une montre à double fuseau horaire. Cette Black Bay Pro automatique de Tudor (39 mm pour le boîtier) se paie même le luxe de proposer, en plus de l’heure d’un second fuseau horaire [l’aiguille jaune, qui pointe sur les vingt-quatre heures affichée sur la lunette : il est également 10:10 sur ce fuseau horaire], une très confortable étanchéité à deux cent mètres, ce qui fait de cette montre une compagne d’aventures au long cours, aussi à l’aise dans la profondeur des jungles épaisses [là où on perd la notion du temps faute de voir le soleil] que sous les vagues. Astuce intéressante, rarement proposée par d’autres montres de ce type : la date, affichée dans le guichet situé à 3 heures, est couplée à l’aiguille de l’heure locale, de sorte qu’au passage rétrograde de minuit lors d’un réglage, elle saute instantanément au jour précédent. Merci au passage à Tudor de nous avoir évité la mention « GMT » sur le cadran, cette notion horaire n’ayant officiellement plus cours depuis 1972 ! Deux atouts supplémentaires de cette excellente montre-outil (« tool watch ») polyvalente, qui n’est facturée qu’un peu moins de 4 000 euros : d’une part, son bracelet métallique très facile à ajuster précisément et sans outil ; d’autre part, ses index en céramique luminescente monobloc, d’une efficacité redoutable dans l’obscurité. Sans parler, bien entendu, de son mouvement « manufacture » à la précision officiellement certifiée, qui ne propose pas moins de 70 heures de réserve de marche (fonctionnement sans devoir remonter sa Black Bay Pro quand elle n’est pas portée), soit largement le temps d’un week-end – même les aventuriers ont besoin de se reposer le poignet en fin de semaine…

VAN CLEEF & ARPELS : Une mythique rançon d’empereurs…

On n’ose même pas vous avouer le prix de cet objet du temps absolument hors du commun, ne serait-ce que parce qu’il s’agit d’une pièce unique, que chaque collectionneur pourra faire personnaliser à sa guise une fois qu’il aura payé les sept à dix millions d’euros nécessaires pour entrer en matière ! Cette Fontaine aux oiseaux de la collection « Extraordinary Objects » ne se contente pas de donner l’heure, affichée par une plume sur l’échelle du temps qui sert de socle à cette fontaine dont l’automate s’anime pendant une minute : on voit alors l’eau de la fontaine frémir, comme si était troublée par une légère brise, alors que le nénuphar ou vre ses pétales et que la libellule s’élève en battant des ailes. On voit alors s’éveiller les oiseaux posés sur le bord de la fontaine : ils chantent et claquent du bec en relevant la tête et en battant des ailes comme pour une parade amoureuse. À la fin de cette minute d’animation, le calme revient, la libellule se pose, les oiseaux se figent et le nénuphar se referme. On n’imagine les milliers d’heures de travail qui ont été nécessaires à une équipe de talentueux artisans de premier plan (automatiers, joailliers, sertisseurs, laqueurs, émailleurs, lapidaires, etc.) pour mettre en scène cette série d’automates enrichis d’or jaune, d’or blanc et d’or rose, sans parler des saphirs de couleur, des émeraudes, des grenats tsavorites, des grenats mandarins, des améthystes, des diamants, des lapis-lazuli, de la turquoise, de la calcédoine, du cristal de roche, de la nacre, de la marqueterie de coquille d’œuf ou de l’ébène – et on en oublie. Une telle Fontaine aux oiseaux aurait pu servir de cadeau entre grands empereurs du temps passé : nous nous contenterons de la vidéo (ci-dessous) qui en détaille les mystères…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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