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PRISM mettrait en place un vaste filet mondial de surveillance des échanges par mail, messageries instantanées, téléphone et réseaux sociaux.
PRISM mettrait en place un vaste filet mondial de surveillance des échanges par mail, messageries instantanées, téléphone et réseaux sociaux.
©Flickr

Minute Tech

Les révélations sur le programme secret PRISM de la NSA, qui surveille et stocke les communications téléphoniques et les échanges en ligne sur les réseaux sociaux et ailleurs, via les grands d'Internet, rendent la prophétie d'Orwell plus plausible.

L'onde de choc des révélations du Guardianet du Washington post ne fait que commencer. Après les révélations sur les campagnes d'élimination de supposés terroristes par drones interposés, l'image d'Obama devient orwelienne. Les révélations des deux quotidiens sur le programme secret  et mondial massif d'écoutes et de surveillance sur les communications écrites et orales, et particulièrement sur Internet, sont confirmées par un ancien employé, qui a souhaité se sacrifier par idéalisme en faisant fuiter des documents internes prouvant l'existence de ce programme très secret.

PRISM mettrait en place un vaste filet mondial de surveillance des échanges par mail, messageries instantanées, téléphone et réseaux sociaux en imposant aux sociétés américaines, et peut-être étrangères, du secteur d'avoir accès à leurs serveurs, archives et données d'utilisateurs.

L'une des diapositives publiées par le Washington Post, retraçant les dates et sociétés dont les données d'utilisateurs sont surveillées par la NSA

Qui a parlé ?

Le nouveau héros des libertés civiles américaines (et d'ailleurs) se nomme Edward Snowden, 29 ans, ex-employé de la CIA et de la NSA, actuellement réfugié à Hong Kong, qui a volontairement révélé son identité, et que l'on peut même voir et écouter dans une vidéo sur le site du Guardian depuis dimanche soir. Ses motifs pour avoir transmis à des militants et à la presse les documents qui confirment une vaste surveillance : l'idéalisme. Ne pas vouloir vivre dans un pays qui tolérerait ce qu'il a vu à la NSA et chez les différents prestataires de service du renseignement américain."Ils ont l'intention de surveiller chaque conversation et chaque type de comportement dans le monde". Dans la lettre accompagnant les premiers dossiers livrés, il écrit  : "Je suis conscient que je serai persécuté pour mes actions, mais je serai satisfait car la fédération de lois secrètes, de privilèges injustes et de pouvoirs irrésistibles qui dirigent le monde que j'aime seront exposés en plein jour pendant au moins un instant."

Depuis quand et qui ?

Ce programme PRISM, un acronyme dont la signification n'est pas encore connue car il s'agit d'un programme très secret, a été créé par l'administration Bush en 2007 parmi d'autres législations "patriotes" et de lutte contre le terrorisme, mais il a été repris et renforcé par Obama. Selon Electronic Frontier Foundation, l'ONG américaine spécialiste et de la protection militante de la vie privée :  "Huit sociétés sont supposée donner à la NSA l'accès aux données de leurs utilisateurs dans le cadre du PRISM. Apple, Facebook, Google, Microsoft, PalTalk, Skype, et Yahoo. Dropbox a été annoncé dans une présentation de la NSA qui a fuité comme arrivant bientôt'". FacebookAppleGoogle, Microsoft et Yahoo ont tous démenti fermement avoir concédé au gouvernement l'accès direct à leurs serveurs, ou même avoir jamais entendu parler de PRISM. Mais leurs démentis se font moins fermes ces derniers jours, depuis le témoignage de Edward Snowden et le tollé mondial.

A qui se fier ?

Seul parmi les très grands, Twitter tire son épingle et son honneur du jeu. Quartzle félicite : "La start-up fondée il y a 7 ans est déjà très respectée pour défendre la vie privée de ses utilisateurs. Il a résisté aux mandats d'enquêtes du gouvernement que d'autres sociétés, comme Google, respecte régulièrement. La fondation Electronic Frontier, une organisation de défense de la vie privée, a récemment attribué six étoiles sur six à Twitter dans son classement pour savoir protéger les données des utilisateurs de la surveillance du gouvernement. Il faut préciser que Twitter n'a que très peu de données personnelles sur ses abonnés, et que les autres sociétés ne peuvent pas se soustraire aux demandes du gouvernement américain de leur concéder un accès à leurs serveurs.

Comment se protéger ?

Face à des moyens aussi colossaux, les antidotes à la surveillance des correspondances et conversations privées peuvent sembler ridicules, mais il existe néanmoins des outils alternatifs et des habitudes utiles à adopter si l'on ne souhaite pas être surveillé et une offre de services sur la sécurité des données se développe depuis quelques années. 

Les recherches sur Google étant surveillées, un moteur de recherche alternatif DuckDuckGopromet de ne pas stocker vos informations et les archives de vos recherches. Pour surfer et communiquer de façon anonyme, en empruntant une autre adresse IP que celle de votre ordinateur, le logiciel TOR a fait ses preuves. Cryptage : il peut être prudent de crypter tant ses échanges par mail et ses documents sur un ordinateur comme un téléphone mobile, avec par exemple TruecryptDe nombreuses associations pour la défense de la vie privée en ligne et la protection de la confidentialité proposent des guides pour sécuriser vos données et échapper à - au moins une partie - de la cybersurveillance, d'où qu'elle vienne, comme le guide Security in a box

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