Radioscopie de la primaire : le PS n'a pas mobilisé au-delà de sa "clientèle" habituelle<!-- --> | Atlantico.fr
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« François des champs » contre « Martine des villes » selon les expressions du « Monsieur Sondages » du PS, François Kalfon.
« François des champs » contre « Martine des villes » selon les expressions du « Monsieur Sondages » du PS, François Kalfon.
©Reuters

« Politico Scanner »

Au terme de cette primaire, le candidat socialiste François Hollande a été désigné à 56,5% des voix. Cependant, reste un grand abstentionniste de ce rendez-vous démocratique : l’électorat populaire.

Guillaume Peltier

Guillaume Peltier

Guillaume Peltier est député de Loir-et-Cher et vice-président délégué des Républicains. Il a été professeur d'histoire-géographie, chef d'entreprise et porte-parole de Nicolas Sarkozy.

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Alors, qui s’est mobilisé ? Il faut d’abord souligner que le PS s’est créé un propre corps électoral en autorisant les étrangers et les mineurs à voter, corps électoral qui n’est pas celui des élections officielles. Dans quelle proportion ? Nous ne disposons pas des chiffres sur ce sujet. Intéressant aussi de constater le grand abstentionniste de la primaire socialiste : l’électorat populaire. Comme le précise Gérald Andrieu de Marianne.fr, « le nombre de votants (545 à Florange et 131 à Gandrange) peut laisser à penser que la primaire n’a tout simplement pas attiré à elle des électeurs très différents de la clientèle usuelle du PS : fonctionnaires, cadres, couches moyennes, etc. ». On peut d’ailleurs constater qu’en termes de participation (1er tour), la France ouvrière et les terres industrielles du Nord-Est s’est moins mobilisée que la France à l’Ouest d’une ligne Le Havre/Perpignan.

Carte de la participation du monde.fr

Intéressons-nous aux électorats des candidats et à la géographie du vote des deux « impétrants ». « François des champs » contre « Martine des villes » selon les expressions du « Monsieur Sondages » du PS, François Kalfon.

François Hollande 

Sans surprise c’est en Corrèze, dans « son » département que François Hollande réalise son meilleur score, un score plébiscitaire de plus de 94%, respectant ainsi la logique du bastion. Scores très élevés également dans les départements limitrophes. En Haute-Vienne avec plus de 80%, dans la Creuse avec plus de 70%, dans le Cantal avec 74,39%, en Dordogne avec près de 67%, et dans le Puy-de-Dôme avec plus de 63%. Les fiefs des candidats éliminés ont par ailleurs apporté leur bataillon d’électeurs au candidat qu’ils soutenaient. Les Deux-Sèvres de Ségolène Royal avec plus de 72% et ses départements voisins : plus de 67% en Charente, près de 66% en Charente-Maritime. Ces départements étaient toutefois déjà pro-Hollande au premier tour…  La Saône-et-Loire d’Arnaud Montebourg a voté quant à elle majoritairement pour Hollande avec un peu de moins de 60%.

Quoiqu’il en soit, le vote Hollande est celui du monde rural et des villes moyennes, des terres traditionnellement socialistes (60% dans le Nivernais Mitterrandien) et des beaux quartiers des grandes métropoles à Paris comme à Lyon et Marseille, souligne le Monde.

BVA mesurait après le débat socialiste de l’entre-deux tours les reports de voix auprès des électeurs qui se disaient certains d’aller voter. Les électeurs de Manuel Valls se seraient massivement reportés sur François Hollande à 71%, ceux de Royal plus timidement à 47% contre 41% pour Martine Aubry et un électeur sur deux d’Arnaud Montebourg aurait suivi son choix personnel en faveur d’Hollande contre 45% pour Martine Aubry.

Si les scores sont nettement tranchés en faveur d’Hollande, on peut toutefois souligner qu’arithmétiquement, comme le montre les chiffres évoqués, il ne bénéficie pas de la totalité des reports de voix des candidats du premier tour. On note d’ailleurs un renouvellement (en plus de l’augmentation) des votants dans l’entre-deux tours. Comme le souligne Le Monde du 18 octobre, "dans beaucoup de bureaux, le taux d’électeurs qui n’avaient pas voté au premier a ainsi atteint les 20% au second." Difficile de savoir si ces nouveaux électeurs ont souhaité donner une large avance au favori (ce qui signifierait que les reports de voix n’ont pas marché pour Hollande) ou si au contraire, les votants du second tour se sont déplacés pour Aubry, mobilisés par son camp et les écologistes ?

Martine Aubry

Sans surprise la maire de Lille trouve ses zones de force dans le Pas-de-Calais (plus 68%) et le Nord (plus 56%). Et dans une moindre mesure, les terres fabiusiennes, pourtant soutien de poids de Martine Aubry, où la maire de Lille est tout juste majoritaire, à plus de 50%. Zones de force aussi dans les grandes métropoles où Martine Aubry oscille avec la barre des 50% :

  • à Paris, fief d’un de ses soutiens Bertrand Delanoë elle dépasse ainsi tout juste les 50%,
  • à Lyon, alors que Gérard Collomb soutenait son adversaire, Martine Aubry est certes minoritaire mais réalise presque 49% et elle était devant Hollande au premier tour.

Enfin, c’est aussi dans les terres où le vote écologiste est le plus fort que Martine Aubry bénéficie des scores élevés. Par exemple les zones montagnardes qui ont vu s’installer des « néo-ruraux » très favorables aux idées écologistes et qui l’avaient prouvé aux élections européennes en 2009 et aux régionales en 2010 : Savoie, Haute-Savoie, Isère, Hautes-Alpes, Ardèche, Drôme…

Sources : lemonde.fr, articles de Thomas Wieder, le site du Parti Socialiste, marianne2.fr : article de Gérald Andrieu, - Le Nouvel Observateur, Ronan Kerneur.

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