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Jean-Luc Mélenchon après avoir prononcé un discours à l'annonce des résultats du premier tour des élections législatives françaises, place de la République à Paris le 30 juin 2024.
Jean-Luc Mélenchon après avoir prononcé un discours à l'annonce des résultats du premier tour des élections législatives françaises, place de la République à Paris le 30 juin 2024.
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Zone franche

Et si Jean-Luc Mélenchon n’était, en réalité, qu’un de ces trolls en slip sans projet particulier qui sèment la zizanie sur Twitter ?

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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On a peut-être tort de prendre Mélenchon pour un authentique révolutionnaire, une espèce de Manes Nadel de 72 balais dont les initiatives, même les moins compréhensibles ou les plus contre-productives, seraient puisées dans les bons ouvrages et exclusivement guidées par la mise en œuvre d’un grand dessein de prise du pouvoir par la violence et le chaos.

Un génie du mal, OK, mais un génie malgré tout, si on veut...

Pour autant, venant moi-même d’entériner (à contrecœur je l’avoue, mais il faut bien finir par ouvrir les yeux lorsque le réveil sonne) que Macron, loin d’être le stratège hors pair et le fin politique qu’on imaginait, naviguait surtout à vue, je me dis qu’on pourrait parfaitement revisiter le mélenchonisme sous le même angle démystificateur.

Tout au long de ces deux campagnes, et il lui reste encore une semaine de nuisance, pour ne rien dire qu’une queue entière de quinquennat sauf nouveau coup de théâtre, l’insoumis en chef n’aura cessé de savonner la planche de ses coalisés, de les plonger dans l’embarras, et d’étouffer dans l’œuf toute tentative de ripolinage de ses envolées séditieuses.

On lui suggère de se mettre en retrait, puisqu’il n’est pas candidat lui-même, il écume plateaux, studios et estrades. On l’implore de mettre la pédale douce sur son obsession antisioniste et sa volonté de rester le deus ex machina de la New Nupes, il est le premier à entonner le chant de la victoire (sic) à 20h00, flanqué d’une Rima Hassa en keffieh plus à l’Hamas que jamais...

Plus on l’écarte, plus il s’impose. Plus il fiche les jetons à la gauche modérée et aux centristes qu’on exhorte pourtant à barrer la route du père fouettard d’extrême droite au deuxième tour, plus il ouvre grand ses propres mâchoires de croquemitaine d’extrême gauche et fait s’enfuir les petits enfants.

Il joue au troll, quoi… Et je ne dis pas ça parce qu’il ressemblerait à l’une de ces « créatures difformes et malveillantes de la mythologie scandinave, mi-humaines, mi-animales, habitant les montagnes ou les forêts », pour reprendre la définition du Larousse. Ou alors pas seulement.

Car c’est plutôt à son homologue des réseaux sociaux que je pense, ce type fréquemment représenté en slip derrière son ordi et sans agenda idéologique particulier, dont le kif principal est de poster des messages délibérément agressifs et provocateurs afin de créer stress et confusion. J’exagère ? Je laisse l’antipathie qu’il m’inspire prendre le pas sur la froide analyse politique ? Je trolle à mon tour ?

C’est possible. Au moins un petit peu. Mais franchement, dans quel rôle est-il objectivement le plus efficace ? Lénine ou Tullius Detritus ?

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