Mélenchon se trumpise dans Le Point, les juifs s’extrême-droitisent dans Marianne, le Qatar se génie-du-malise; Dupont-Moretti fait face au procès de sa vie; Borne a le moral en berne, Bardella se radicalise à Bruxelles<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Media
La revue de presse des hebdos de la semaine.
La revue de presse des hebdos de la semaine.
©

Revue de presse des hebdos

A la Une de vos hebdos : Marianne se demande si la France est ”totalement communautarisée,” et l’Express a trouvé l’ennemi public numéro 1 : les aliments ultra-transformés. De la ”chimie comestible”qui couvre 30% de nos apports énergétiques. Pas seulement du sucre, du gras et du sel : ”la matrice des aliments, leur structure est souvent altérée dans les produits ultra transformés, qui sont en quelque sorte ”prémâchés.” Paradoxalement, les végans en consomment plus que les omnivores… Quant à L’Obs, il nous montre la face cachée du RN…

Alice Maindron

Alice Maindron

Alice Maindron a enseigné la philosophie à vos chères têtes blondes, et a sévi dans le conseil et la formation. 

Voir la bio »

Zemmour, un vote juif communautariste ?

”Le rêve universaliste français paraît chaque année plus naïf” pour Marianne, qui se demande si on va ”retomber dans un tribalisme, les liens du sang, la fidélité au clan plutôt que la confiance envers les institutions de la société.” Et tente de trouver des réponses au sein de la communauté juive.Zemmour a reçu un accueil chaleureux lors de la marche du Crif du 9 octobre. A la présidentielle, il a été le candidat des juifs de France, ”orphelins dune gauche universaliste dont ils ont longtemps été parmi les plus opiniâtres partisans.” Un survote dans les quartiers habités par la population juive selon Jréôme Fourquet, un score de 35% à Sarcelles, la majorité absolue dès le premier tour chez les français dIsraël : les juifs seraient-ils devenus d’extrême-droite ? Ce processus de droitisation est-il un repli communautaire ? Pour Reconquête!, ce vote prouve l’assimilation de la population juive, et n’est pas communautariste. Pourtant, rappelle ‘hebdo, la justice enquête sur ”la constitution d’un fichier d’une dizaine de milliers de SMS à des électeurs de confession juive, envoyé par Zemmour avant l’élection. Son contenu : ”Pourrons-nous vivre en paix encore longtemps en France ? Vos enfants comptent sur vous.” Pour un cadre du parti, ”Zemmour n’est pas sioniste. Pour lui, c’est un engagement civilisationnel de défendre Israël, qui est l’avant-poste de l’Occident.”

Haïm Korsia, le grand rabbin de France, conteste aussi ce ”fantasme” : ”cela revient à nier un invariant politique : ce vote, c’est un cri de colère pour tout casser, pas un mandat pour diriger la France.” Dans les ”hautes sphères religieuses de la communauté,” citées par l’hebdo, on pense que Zemmour offre ”un débouché électoral à des juifs qui ne voulaient pas voter pour le RN compte tenu de l’histoire du parti.”

Marine Le Pen en embuscade ? Beaucoup ont été touchés par la réaction de Marie Le Pen, et se sont sentis soutenus par le RN pour la première fois. C’est tout le danger : ”dans ces heures sombres, nous prenons le réconfort d’où qu’il vienne.” Quant au révisionnisme de Zemmour sur Pétain et l’affaire Dreyfus, il est occulté car, aux yeux de Jérôme Guedj, ”leur expérience quotidienne de l’antisémitisme, c’est beaucoup plus l’islam radical que les mecs du GUD.” Le député socialiste considère que cette dédiablisation de l’extrême-droite est ”d’abord due à un mouvement de retour au religieux général dans la société, de la recherche d’identité individuelle, au détriment de l’adhésion à des grands récits collectifs, comme celui de la République,” pour des juifs qui se sont sentis abandonnés par la gauche depuis Ilan Halimi. De plus, les alyas, installations en Israël, ont augmenté et renforcé les liens avec Israël, ce qui a ”durci les positions de la communauté (française) par transitivité,” pour le député.

Mélenchon : il penserait vraiment ce qu’il dit (et c’est pire).

Pour Le Point, les digues ont lâché : l'antisémitisme et l'islamisme ont désormais droit de cité en France. Pour l'hebdo, c'est dans l'élection de Trump que s'enracine le tournant pris par Mélenchon : ”c'est à peu près à cette époque que comme l'ancien hôte de la Maison Blanche, Jean-Luc Mélenchon prend ses distances avec les faits,” écrivant sur blog : ”l'élection de Trump concrétise l'ère du peuple.” Après son échec à la présidentielle, ”il commence à avoir un rapport idéologique à la vérité,” selon un ancien proche, et plaque sa grille de lecture - les dominés contre le dominant-, sur toutes les situations. Julien Dray, un de des anciens compagnons considère que ”ce n'est pas qu'un calcul électoral, c'est beaucoup plus grave : la défense des populations arabes et musulmanes dans les quartiers, c'est la traduction de sa vision du monde.” Où Israël est le dominant : tout est dit.

Même rapprochement entre Trump et Mélenchon sous la plume de Luc Bronner : "quand on est cristallisé dans une idéologie, qu'on se croit porteur du Bien, qu'on considère que tout est combat politique et que la fin justifie les moyens, il n'y a aucune raison de s'excuser d'avoir diffusé des fausses informations ou de s'être trompée d'analyse !” En cela, Mélenchon ”finit de plus en plus par ressembler à Donald Trump.”

Sa stratégie de conflictualisation permanente est plébiscitée, à en croire un sondage de Cluster17 pour LePoint : il ”incarne le mieux la gauche,” et 77% de ces électeurs de 2022 voteraient encore pour lui. ”La Nupes n'a pas permis de fédérer la gauche,” mais elle a permis à Mélenchon, qui n'a aucun mandat officiel, d’exister.Il est aujourd'hui presque seul sur son créneau,” explique l’hebdo. Ruffin, pour exister, ”devra rassembler la gauche rupturiste et la gauche réformiste,” selon le sondeur. Mission impossible ? Pour Alain Minc, toujours dans Le Point, ”quelquun qui a les quartiers de noblesse dun Insoumis et qui devient peu à peu raisonnable pourra bâtir une coalition de la gauche.”

Comment sortir du conflit israélo-palestinien ?

Pour certains, la paix est inenvisageable, mais pour l'ancien directeur du ministère des Affaires étrangères israélien cité par l’Obs, ”cette guerre peut être l'occasion de changer le cours des choses et de mettre fin à une longue période d'indifférence au sort des Palestiniens.” La solution à deux Etats s'est embourbée dans les colonies israéliennes de Cisjordanie ces dernières années, malgré la reconnaissance de la Palestine par 136 pays. La solution à un seul État, sur le modèle de l'Afrique du Sud, qu'il soit binational, ou plus classique (une personne-une voix), réapparaît : ce serait ”l'antidote à une vision ethnique religieuse que défendent Israël et l’Occident.” Problème : elle n’est pas ”portée par un programme ou par une plateforme politique claire.” Et signifierait pour les Israéliens l’enterrement de l’Etat juif de 1947.

Utopiques ? Un groupe d’Israéliens et de Palestiniens propose de bâtir la ”Confédération de la Terre Sainte” : deux Etats, indépendants et souverains, vivant sous un même toit institutionnel. Les citoyens d'un Etat seraient résidents permanents dans l'autre. Une autre initiative similaire propose ”deux Etats, une patrie.” D'autres options sont sur la table : un système cantonal, une fédération avec diverses variantes, mais les conditions du débat s’éloignent plus que jamais : ”qu’Israël accepte que les Palestiniens aient des droits et une véritable représentation,” et qu’en Palestine soit reconstruit ”un mouvement politique national capable d'exprimer leurs aspirations.”

Le Quatar, soutien du Hamas et ”refuge des fous de Dieu”

C’est, pour Marianne, ”en grande partie du côté de Doha que se joue l'hypothétique libération des 220 otages détenus par le Hamas.” Après la libération de 2 américaines, le Qatar a été remercié par le Secrétaire d'État américain. Pour un essayiste, ”entre l'Iran et l'Arabie Saoudite, ils sont médiateurs par nature, assez astucieux, et font preuve d'une intelligence relationnelle incontestable.”

Doha a soutenu le Hamas dès sa création, et paie les salaires des fonctionnaires locaux (30 millions de dollars par mois) depuis son arrivée au pouvoir. Avec la complicité de Netanyahou, qui pensait ”éviter une radicalisation généralisée,” s’opposer à l’Autorité palestinienne et ”tuer dans l’oeuf l’espoir d’un Etat palestinien unifié.” Plus, il héberge gracieusement une douzaine de membres du Hamas, selon un opposant du régime en exil, condamné à mort par contumace, qui dénonce ”la politique clientélisme” envers ”les mouvements fréristes et terroristes” pour ”être populaire auprès des opinions publiques arabes et musulmanes.”

Un soutien qui vient de loin. Le fondateur de l'émirat théorisa dès le XIXe siècle la politique de la ”Kaaba des dépossédés,” qui fait du pays ”un refuge pour tous les individus controversés,” du fils de Ben Laden à la famille de Saddam Hussein, du fondateur du FIS algérien, aux prédicateurs islamiques bannis des pays occidentaux. Un moyen de se détacher de la tutelle saoudienne, poursuivi après 1950 par le soutien aux Frères musulmans, capables de développer son système éducatif et de santé sans remettre en cause les monarchies familiales et la religion. Ils permirent aux émirs qatari de garder le pouvoir lors de l'indépendance en 1971. Les Frère, financés via l’éducation et la santé en font leur rampe de lancement : vers la Libye, tombée à l’est aux mains du pouvoir islamiste, vers la Tunisie, où le Qatar soutient le parti frériste Ennahdha, tout comme le Yémen et le président somalien actuel. Pour un chercheur, ”cette diplomatie proactive du Qatar est une stratégie opportuniste,” et ”une OPA sur un islam politique issu de la mouvance frériste jugé plus vendable à l’Occident” que le salafo-djihadisme.

Macron, la justice et Dupont-Moretti

Macron et la justice, c'est ”5 ans de relations tumultueuses” pour l’Obs. Une quarantaine de lois sur la justice, des budgets qui augmentent comme jamais, ”pourtant, une amertume réciproque plombe aujourd'hui les rapports entre Emmanuel Macron et la magistrature.” Avec un point d’orgue, le procès d'Eric Dupond-Moretti qui approche, et qui fait les délices, à charge, des hebdos. Il avait dénoncé ”la République des juges” 10 jours avant sa nomination au ministère de la Justice, nomination qui est pour l'Union syndicale des magistrats une ”déclaration de guerre.” Si l'avocat retire sa plainte contre 3 magistrats du parquet national financier, ”dont il avait fustigé les méthodes barbouzardes,” le ministre ”annonce qu'il va les poursuivre... au disciplinaire !” Plainte pour conflit d'intérêts est déposée par les syndicats. Elle sera jugée devant la Cour de justice de la République… que Macron voulait supprimer en 2017.

Peu après, Alexis Kohler est mis en examen pour prise illégale d'intérêts dans une enquête sur l'armateur MSC, et les ministres Véran, Buzyn et Philippe mis en cause dans l'enquête sur la gestion du COVID par les juges de la CJR. Protestation de Macron : ”la justice est une autorité, pas un pouvoir. Je ne laisserai pas la justice devenir un pouvoir.” Dupond-Moretti ne démissionnera donc pas, malgré sa mise en examen. Pour Nicole Belloubet qui l’a précédé, Macron ”porte une vision politique de la justice et, plus précisément, sur le sens de la peine,” ou encore ”une justice effective.” Et attend des résultats, après un budget passé de 6,9 milliards en 2017 à 11 prévu en 2027, et 3000 recrutements : ”les magistrats doivent désormais se prendre en main pour assurer l'efficacité tant souhaitée.”

Marianne nous en dit plus sur le procès qui attend le Garde des Sceaux : pour les magistrats enquêteurs, ”il a en toute conscience pris des décisions d'enquête administrative à l'encontre des magistrats pour lesquels il devait se l’interdire,” persuadés selon l’hebdo que ”le Dupont-ministre avait voulu régler de vieux comptes de Dupont-avocat.” L'administration, mais aussi le syndicat de la magistrature ont alerté pour qu'il se déporte de ces dossiers. Trop tard. Devant la CJR, ”la première difficulté pour lui sera de ne pas être avocat,” selon un de ses proches. Le Président de la Cour avait condamné Chirac à 18 mois de prison avec sursis dans l'affaire des emplois fictifs de Paris, siégera avec 2 magistrats et 12 parlementaires (6 proches de la majorité actuelle, 3 LR ,1 PS ,1 LFI et 1 RN). ”Ces élus sauront ils s'extraire de leur convictions partisanes et de leurs engagements actuels pour juger sereinement un ministre de la justice en exercice ?” se demande Marianne. François Molins, l'ancien procureur général près la cour de cassation, à l'origine des poursuites, témoignera. Pour Dupont Moretti, il voulait sa place et ”n'a jamais accepté ma nomination.” L'accusation sera conduite par Rémy Heitz, promu sous Dupont Moretti, rappelle l’hebdo. Qui conclut : ”dans l'histoire de la place Vendôme, jamais les relations entre le ministre et les représentants des magistrats n'avaient atteint un tel niveau de haine... prête à éclater au grand jour.”

Le RN : Docteur Jeckyll en France, Mr Hyde à Bruxelles

Le RN n'est pas un parti de notables, malgré les apparences. L’Obs enquête sur sa ”face cachée,” plutôt bien visible à Bruxelles. Selon l’eurodéputée Nathalie Loiseau, ”l’incohérence est grande entre les discours parisiens, ce supposé ”embourgeoisement” du RN, et ce qui se passe ici. Les élus restent sans filtre.” Et invitent les complotistes pour parler gestion du COVID.

À Bruxelles, le parti est allié à l’extrême-droite allemande et à la Ligue du Nord de Matteo Salvini, pro-russe. "Leur politique étrangère demeure alignée sur Poutine et le Premier ministre hongrois illibéral Viktor Orban,” selon Raphaël Glucksmann.

Le tropisme russe continue de guider la logique de vote, quand bien même Marine le Pen a condamné l'invasion de l’Ukraine,” rappelle l’hebdo. L’eurodéputé Thierry Mariani, visé en France par une enquête pour corruption en lien avec Moscou, ”n'a plus le droit de participer aux délégations officielles, pour cause de voyages offerts par la Russie.” Un eurodéputé frontiste sur trois a été invité par Poutine au cours de la législature…

”Ils ne bossent pas beaucoup,” selon un élu vert, font ”acte de présence aux réunions plénières pour les votes, où des pénalités financières sont prévues en cas d’absence,” sèchent le discours sur l'état de l'Union d'Ursula von der Leyen, refusent d'applaudir un militant pro-ukrainien. Et préfèrent pousser la candidature d Elon Musk au prix Sakharov, à celle de la jeune iranienne tuée en septembre 2022 pour un voile mal ajusté… Quand ils siègent dans la commission sur l’environnement, la santé publique et la sécurité alimentaire, selon Pascal Canfin ”les frontistes s'indignent bruyamment. Mais ils ne proposent jamais de solutions aux problèmes qu'ils dénoncent, car ils ont besoin que les problèmes demeurent pour prospérer sur le plan électoral.”

Bardella, ”pour une visibilité maximale,” n’est pas plus présent, mais compense en s’exprimant lors des plénières. Il ambitionne de faire élire une trentaine de députés, contre 23 aujourd’hui, en écrasant Marion Maréchal. En tête de sa liste en cours d’élaboration,”les personnalités les plus méritantes du parti,” ce que l'Obs traduit par ”plusieurs cadres jugés parmi les plus radicaux du RN.” Pour l’instant, le cordon sanitaire résiste : ”une alliance parlementaire s'est constituée pour écarter l'extrême droite de la liste des signataires d'une résolution d'urgence sur le conflit israélo-palestinien,” le 18 octobre. Pour un politologue, ”le nationalisme et le populisme demeurent au cœur de son rapport avec l'Europe : critique des experts, rejet des institutions, souverainisme.” En France, pour Olivier Véran, qui a fait le tour des ville RN, ”l'extrême droite reste l'extrême droite. Elle muselle la presse, coupe des subventions ou applique la préférence nationale.” À Fréjus, l’hebdo décrit ”un système clanique et sulfureux…”

On a besoin de l’immigration

Le Brexit a été un mensonge, surtout en matière d'immigration : le solde migratoire britannique a presque doublé depuis 2019, pour atteindre 603 000 personnes en 2022, en provenance, pour la majorité, de pays extérieurs à l'Union européenne. Mais LePoint nous rappelle que le pays ”connaît de gravissimes pénuries de main-d'œuvre dans des secteurs aussi variés que l’agriculture, l’hôtellerie-restauration, le bâtiment, le transport routier, les hôpitaux ou encore l'aide à domicile.” Un appel d'air pour les migrants ? Dans l’OCDE, leur taux d'emploi est presque équivalent à celui des personnes nées dans le pays. Dans un autre article, l'hebdo livre son analyse ”des métiers en tension, que les Français refusent.” Les immigrés représentent une forte part de la main d”oeuvre, 61,4% dans l'aide à domicile, plus de 60% parmi les ouvriers du bâtiment et 50% dans les cuisines, et dans les métiers à forte contrainte à l’hôpital. ”Le travail des immigrés est complémentaire de celui des nationaux,” et même ”les moins qualifiés bénéficient du travail des immigrés, car leur carrière progresse.”

Le patronat demeure pourtant prudent sur la mise en place du titre de séjour métiers en tension, pointe l'hebdo : il comporte ”une face sombre, avec le recours clandestin à des sans-papiers, une main d'œuvre qui permet à certains patrons de s'abstenir de respecter le code du travail…” Pour le secrétaire confédéral de la CGT, ”dans certains secteurs, comme la construction ou le nettoyage, des systèmes de sous-traitance en cascade sont mis en place pour diluer la responsabilité des donneurs d’ordre.” Marianne est d’accord avec Le Point, pour une fois : le refus de Ciotti quant à la régularisation s’explique : son département, les Alpes Maritimes, ”concentre les emplois irréguliers dans ses activités principales, le bâtiment, la restauration, l’hôtellerie et autres professions du tourisme.”

Arrêtons de parler de wokisme

C'est ce que conseille Yasha Mounk dans l'Express: le professeur US de politique internationale préfère parler de ”synthèse identitaire.” Non qu'il l'encense, mais il faut dépassionner le débat pour analyser cette idéologie, et explorer son paradoxe. C’est une pensée qui nie l'existence intrinsèque des catégories raciales et sexuelles, mais qui ne cesse d'utiliser des catégories identitaires. ”Même si l'on sait que l'essentialisme sur le plan philosophique est faux, il faut accepter des catégories identitaires stables au nom desquelles on peut parler, à la place du discours universaliste.” C’est ce que Spivak, une chercheuse indienne appelle ”l'essentialisme stratégique.” Mounk cherche à ”contester ces idées sans devenir réactionnaire,” craignant autant la montée des droites populistes que celle des idées woke, en réaction à l’échec des valeurs universalistes et libérales à s’incarner. Parce que les catégories ethniques, sexuelles ou genrées ne parviennent pas toujours à éclairer les discriminations : ”parfois, ce sera la classe sociale, les croyances ou les attributs des individus.” Parce qu’aussi, s’il n’est pas parfait, le libéralisme ”est une idéologie progressiste, dans le sens où il nous pousse à mettre en accord la réalité avec nos valeurs.” Et enfin, peut-être la meilleurs critique qui vaille contre les mouvements woke : ”pour que le monde soit plus juste, il faut favoriser l'empathie plutôt qu'évoluer vers une société dans laquelle nous ne serons plus capables de nous comprendre les uns les autres.”

Borne :  moral en berne ?

Ca ne va pas fort à Matignon, selon un membre de l’équipe Borne cité par Le Point : ”marquer l’histoire en étant la Première ministre qui a eu le plus recours au 49.3, il y a mieux, quand même.” On la plaint, comme le fait un de ses ministres : ”pour elle, ce sont des lames de fond. C’est difficile d’être suffisamment blindée pour ne pas ressortir un peu secouée. Psychologiquement, c’est dur.”

On se consolera en apprenant dans L'Express, que ses relations avec Macron sont au beau fixe : ”ils se sont apprivoisés. Quand il faut faire la police chez les loustics, il a son surveillant général sous la main !”

Erdogan, membre de LFI ?

”Le Hamas n’est pas un mouvement terroriste, c’est un groupe de libérateurs qui protègent leur terre !” a affirmé le chef d’Etat turc, dont Marianne rappelle qu’il a annulé ses rendez-vous prévus en Israël. Groupe de libérateurs dont l’un des commandants, Mahmoud al-Zahar a fixé le but, nous rappelle Giesbert dans Le Point : ”il n’y aura plus de Juifs ni de traîtres chrétiens. La planète entière sera sous notre loi.”

Les écolos pessimistes pour les européennes

”Le nouveau rapport de force à gauche est beaucoup plus favorable aux socialistes, en position centrale, et moins aux écologistes,” pour un cadre du parti cité par Marianne. ”Le contexte français fait que ça va être davantage perçu comme une élection nationale que les fois précédentes, ce qui n’est pas bon pour nous…”

Loi immigration : Darmanin veut aller au vote

Selon une ses collègues, le ministre de l'Intérieur s'était déjà dit favorable à cette option, plutôt qu'au 49-3. En cas d'échec, ”Darmanin pourra dire que c'est à cause de l'opposition s'il n'a pas les moyens d'expulser plus d'individus dangereux,” affirme un ministre cité par l’Obs.

Dans L'Express, plusieurs ministres préféreraient ”que le texte soit rejeté au Sénat pour qu'on s'en débarrasse enfin de ce projet de loi. Il ne nous apporte que des problèmes depuis un an.”

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !