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Marion Maréchal Le Pen, l'emmerdeuse (dixit Marine) ; Guérison du cancer : les nouvelles raisons d'espérer ; Charlie Hebdo la créativité en berne
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Revue de presse des hebdos

Mais aussi : Allo Charlie : 20 millions d’euros mais Fatigue, anxiolytiques brident l’enthousiasme ; Malek Boutih et le racisme : Double face ? ; "Les relations interraciales, c’est de la zoophilie" selon un membre du KKK.

Sandra Freeman

Sandra Freeman

Journaliste et productrice, Sandra Freeman a animé des émissions sur France Inter, LCI, TF1, Europe 1, LCP et Public Sénat. Coautrice de L'École vide son sac (Éditions du Moment, 2009), elle est la fondatrice du média internet MatriochK.

 

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Allo Charlie : 20 millions d’euros mais fatigue et anxiolytiques brident l’enthousiasme

Jouer l’ambiguïté… serait-ce une nouvelle forme de provoc’ de bon ton ? Dieudonné s’y est essayé : « Je me sens Charlie Coulibaly ». C’était après l’attentat du 7 janvier dernier. La justice vient de lui donner deux mois de prison avec sursis… Non ! Il ne fallait pas aller sur ce terrain de l’ambiguïté et de la provoc’. Et Charlie, on en est où ? L’Express est allé y faire un tour. 10 millions d’exemplaires cumulés à ce jour. Quelques 260 000 abonnements souscrits. « Noyée sous une pluie d’argent, Charlie essaie de se dessiner un avenir ». Car, y raconte-t-on, « ce pactole-une vingtaine de millions d’euros au total, dont 4,2 millions de dons de particuliers et d’entreprises- fait presque tâche au milieu d’une équipe qui dit ressentir « le besoin de normalité ». Et si l’argent est là, ça ne suffit pas. « Les stigmates des événements conjugués avec la fatigue et la prise d’anxiolytiques à haute dose (…) brident l’enthousiasme d’une rédaction atteinte dans son âme comme dans sa chair ». Sans ambiguïté, les rois de la provoc’ ont la créativité en berne. Mais ils n’ont pas dit leur dernier mot. Ni tracer leur dernier trait. D’ailleurs Coco ne lâche pas le crayon et dessine en ouverture des « Inrockuptibles » un Malek Boutih à deux têtes. Pourquoi deux têtes ? En cause l’ambiguïté… toujours l’ambiguïté. Deux bulles sortent de sa bouche – c’est pour montrer le double discours. Une bulle à gauche : « on restera fort, ensemble contre le racisme ». L’autre à droite : « Taubira fait que de se plaindre du racisme ». Alors que dénonce-t-on ? : le racisme ou ceux qui se plaignent du racisme ? A la veille des départementales qui annoncent un FN vigoureux ? J’ai peur de radoter un peu mais… c’est ambigu !

« Les relations interraciales, c’est de la zoophilie » un membre du KKK 

Je vous rassure, la « haine de l’autre » continue de choquer… Mais, à condition que ce soit chez les autres… Si on se glisse dans l’Obs, par exemple, on se retrouve confronté à une « haine ordinaire »… enfin pas si ordinaire que ça : on va à la rencontre d’un cadre dirigeant du Ku Klux Klan, dans le Tennessee. Ses convictions ?  Prôner sa « fierté blanche », « Défendre sa race, comme les Noirs défendent la leur ». Sans parler de « nostalgie de la ségrégation » et de sa haine de Obama, le « bras armé d’un complot visant à faire entrer des milliers de clandestin dans le pays ». S’il était une image éloquente à garder pour conclure, cette photo d’un chimpanzé enlaçant une femme blonde. La légende : « les relations interraciales, c’est de la zoophilie ». Haineux, sans ambiguïté.

Marion Maréchal – Le Pen : « aristocratie Le Pen », « effrontée nationale » ou « emmerdeuse » ?

Il y a les images et les discours qui choquent… et il y a ceux qui se normalisent. L’Express propose en Une Marion Maréchal – Le Pen, « L’effrontée nationale ». « Effrontée nationale ? Vous voulez dire emmerdeuse » ? Reprend sa tante, Marine Le Pen. Alors que le FN s’impose comme le « principal sujet de la campagne des élections départementales », l’extrême droite montre aujourd’hui plusieurs visages. Parmi eux, celui de cette jeune femme de 25 ans, députée du Vaucluse, Marion. Une « Marine en plus dur, politiquement, de plus en plus ambitieuse, idéologiquement de plus en plus structurée ». Le magazine lui consacre un long portrait et nous rapporte que « seul 7% des Français disent ne pas la connaître suffisamment pour donner leur avis sur elle ». Citons-la : « cela va évidemment paraître très prétentieux, mais je crois qu’il y a une aristocratie Le Pen »… c’est vrai qu’on sent une petite fierté, mais poursuivons :« Il y a une forme de descendance un peu comme dans ces familles de militaires où l’un des enfants se retrouve haut gradé à 30 ans sans que personne ne soit étonné. La politique, je l’ai vécue avec mon père, ma tante, mais aussi ma mère et, bien sûr mon grand-père ».

Et concrètement quelle est la singularité de Marion, fille de Samuel Maréchal (qui a été d’ailleurs par le passé lui-même Président du Front National de la jeunesse) ? Et bien, « contrairement à la majorité des dirigeants frontistes, elle se réclame de Droite », et c’est là qu’on entre dans la « normalisation » de la posture. Dès novembre 2012, elle échafaude son objectif dans son bureau de l’Assemblée : « j’ai des contacts avec des maires UMP et des élus divers Droite. J’espère qu’ils vont nous rejoindre ». Et l’hebdo de citer un de ses amis : « Nicolas Sarkozy dit beaucoup de bien d’elle en privé. De sa retraite, Patrick Buisson ne peut pas être insensible à ce quelle incarne ». Quant au député UMP francilien Philippe Houillon, il aurait dit « Marine Le Pen ne sera jamais présidente de la République, Marion si. »

Interlude dessiné par Plantu cette semaine :

Un mur adossé à une maison « FN ». Sur ce mur, écrit en gros : « Dehors les étrangers ». Et cette inquiétude exprimée : « J’ai peur que les Français aillent dans le mur ».

« L’intégration » un mot valise à double fond

Ce que cache le débat sur l’Intégration ? Télérama retrace l’histoire de ce mot valise avec l’historien Benjamin Stora qui dénonce « le discours dépassé de nos élites et ses relents colonialistes ». Dans un entretien qu’il accorde au journal, il explique que jusque dans les années 50, la République a pratiqué « l’assimilation ». « On ne demandait pas aux Corses ou aux Bretons d’abandonner leurs origines mais de respecter les mœurs de la vie française, notamment la langue. Logiquement la France a adopté cette approche avec l’Algérie, puisque celle-ci était considérée comme française ». Et le terme « intégration » alors, il est apparu quand ? « C’est Jacques Soustelle nommé gouverneur d’Algérie par la gauche en 1955 qui parle le premier d’intégration pour prôner « l’égalité politique ». Donc si je comprends bien, on est passé de « assimilation » à « intégration », pour proposer mieux au départ… mais le vent a mal tourné.

Quant à Abel Jafri, ce comédien qui jouait dans « Timbuktu » de Sissako, et qui va recevoir la légion d’honneur le 30 mars prochain des mains de la ministre de la Culture Fleur Pellerin, il déteste le mot « intégration » et prône son origine « bourguignonne », son terreau. « Nous les enfants d’immigrés, déclare-t-il, sommes aujourd’hui médecins, avocats ou fonctionnaires. C’est cette image que devrait véhiculer le cinéma, au lieu d’entretenir les clichés négatifs en n’offrant aux acteurs issus de l’immigration que des rôles de terroristes ou de dealers ». 

La fiction toujours en avance sur la réalité ? Pas cette fois...

Buisson, l’immigration, l’Europe passoire et la « haine d’un général de Gaulle bradeur d’empire »

Patrick Buisson, lui aussi, est obsédé par la question d’immigration. Mais plutôt par « le rejet de l’immigration, la montée de l’islamisme radical et ce qu’il appelle « l’Europe passoire » ». « L’Obs » se concentre particulièrement cette semaine sur Buisson, dit « le mauvais génie », à l’occasion de la sortie du livre d’Ariane Chemin et Vanessa Schneider sur l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy. On y apprend que pendant la campagne de 2012, pour rattraper le retard que Sarkozy semble avoir sur François Hollande dans les enquêtes d’opinion, Buisson cherche une annonce choc. Et pourquoi ne pas « dénoncer les accords d’Evian qui ont mis fin à la guerre d’Algérie » ? Pour ce « pourfendeur de la décolonisation », qui nourrit une « Haine d’un général de Gaulle bradeur d’empire », la solution est à chercher dans « le passé colonial de la France ». Et pourquoi ne pas « revenir sur la disposition qui prévoit que « les ressortissants algériens résidants en France (…) ont les mêmes droits que les nationaux français » et peuvent aller et venir librement entre deux pays ». Ce « régime de faveur », Buisson voulait que Sarko s’y attaque dans l’émission du 26 avril, « Des paroles et des Actes » face à Hollande.

Mais si Buisson l’a pensé, Sarko ne « l’a pas senti ». Buisson régira un peu plus tard : « Décidément, ce nabot n’a aucun courage ».

Buisson, Sarko « naboléon », Mélenchon « Méluche », et Mougeotte « le chien couchant »

Car ce qui ressort du profil Buisson, au delà de la haine et de l’idéologie, c’est son rapport au pouvoir et aux médias. Pendant près de 10 ans, il a dirigé la droite. Pour recadrer les bases : Son chef, c’est Nicolas Sarkozy qui a beaucoup misé sur Patrick Buisson. Il ne tari pas d’éloges à son égard :  « il est mon homme » « ma boussole » « mon hémisphère droit » « un génie » « un homme unique » cite le journal.

En retour, Buisson semble moins loyal : « il ne peut rien faire sans moi Naboléon ». En privé, il parle du « Nain », du « petit ». Il y a aussi, de la tête au pieds« le zinzin », « tête creuse » ou « talonnettes ».

Buisson, au jeu du j’aime/j’aime pas : Il aime les batailles et partir en campagne. Il n’aime pas l’idée de s’installer à l’Elysée en 2007 (« l’influence, c’est la distance »). Il aime l’Histoire, et demandera à diriger la chaîne Histoire, chaîne du groupe TF1. Il aime aussi « Méluche »… qui ? Mélanchon ! Oui le « candidat anti système » (celui défend les immigrés). Il semble que « chacun reconnaît en l’autre le chef de tribu rivale. Ils sont révolutionnaires chacun à leur façon… leur ennemi au fond est le même : la social démocratie ». Il aime contrôler les médias et manœuvrer dans l’ombre (il aurait dicté des édito comme sur le remaniement qui était aussi « l’occasion de mettre en garde face aux flux migratoires » à Etienne Mougeotte). Etienne Mougeotte qu’il aime traiter de « chien couchant » semble-t-il.

Marc Dugain : l’homme politique comme un tueur en série

« Une classe politique impuissante qui perd le pouvoir, parce que celui-ci est coupé des réalités, des fonctionnements réels de la société » mais aussi « la gangrène mafieuse du monde politique qui est une menace au moins aussi dangereuse que le terrorisme ». L’écrivain Marc Dugain vient de publier son nouvel opus, « Le quinquennat », sorte de « métaphore de ce qui se passe aujourd’hui ». Télérama interroge donc Marc Dugain qui livre son analyse sur ce qui ressort de l’homme politique aujourd’hui… et ce qui ressort avant tout, selon lui, c’est « le besoin d’être nommé. La comparaison peut paraître énorme mais c’est assez proche du ressort du tueur en série qui, avant tout, a besoin d’exister d’être nommé, c’est-à-dire remarqué, de lire son nom au haut de l’affiche ».

En France : il y a trente ans, un cancer sur trois guérissait ; aujourd’hui plus d’un patient sur 2 survit

En haut de l’affiche, moi je préfère inscrire ceux qui sauvent des vies. Alors que le cancer est devenu la première cause de mortalité en France, que chaque année 148 000 malades en décèdent et 355 000 nouveaux patients sont diagnostiqués, « Le Point » se concentre dans un passionnant dossier sur les découvertes scientifiques et les nouveaux traitements qui permettent d’obtenir des résultats spectaculaires. Depuis 2003, plusieurs plans anti-cancer se sont succédés. Et ça produit son effet.  Il y a trente ans, un cancer sur trois guérissait ; aujourd’hui plus d’un patient sur 2 survit. « Les médecins retrouvent l’excitation, l’espérance » car les avancées dans les soins sont spectaculaires, que ça touche au diagnostic moléculaire des tumeurs, à l’imagerie, à la radiothérapie, aux alternatives à la chirurgie ou même aux médicaments. Aujourd’hui entre « 800 et 900 produits sont en développement ».

C’est peu dire : Ces avancées sont extraordinaires et « tous les jours en France des patients en bénéficient ». Alors bien sûr : « Pas tout le temps ». « Pas partout », car ces innovations sont très récentes,  mais tout de même, « elles ont dépassé le stade de la recherche et de l’expérimentation ». Une tendance réelle : les soins sont de plus en plus personnalisés en essayant de comprendre les mécanismes de chacun. C’est le cas, par exemple, pour l’analyse moléculaire qui « consiste à chercher, à comprendre à l’échelle de l’individu quels sont les processus moléculaires expliquant que le cancer progresse. Une fois identifié ce mécanisme tumoral, nous le bloquons. Et dans 90% des cas par une thérapie ciblée ». Il y a aussi depuis 15 ans le développement des médicaments ciblés qui permettent de provoquer la mort des cellules proliférantes. L’immunothérapie, est aussi un traitement précis et ciblé. « Ces quatre dernières années les laboratoires pharmaceutiques ont inventé des bloqueurs, des récepteurs inhibeurs. C’est révolutionnaire ». S’ajoute à cela, une autre tendance : celle de l’anticipation et du diagnostic précoce avec de grands progrès techniques dans l’imagerie médicale. Quant à la radiologie interventionnelle, elle permet aujourd’hui entre autre « des biopsies de tumeurs de plus en plus petites », et de faire l’ablation de tumeurs sans intervenir chirurgicalement… la technologie bondit…Reste aux « équipes médicales de se former au niveau de ces innovations ».

Au Texas, la planète Tech refait le monde

Challenges nous le rappelle. On est en mars. Et en mars que se passe-t-il chaque année ? Le printemps ? oui… et dans « l’autre monde » où il n’y a pas de saisons ? Et bien, dans le monde numérique, en mars, c’est comme le « Davos de la nouvelle économie », mais ça se passe à Austin. Le gotha déboule donc dans la capitale du Texas, pour deux jours de folie créative. 1 000 conférences. Et des questions inspirantes pour les animer : « serait-il amoral de torturer un robot ? »(Imaginez que vous y êtes), ou « pour ou contre l’avènement prochain des clones de soi » (imaginez que vous en êtes), ou encore « pour ou contre construire une nouvelle cité humaine sur la lune » ?  Là-bas, on pense l’avenir, ensemble, comme un espace forcément meilleur. Et ça, ça fait du bien. Dans quinze ans, beaucoup de gens auront chez eux une pièce dédiée à la réalité augmentée, comme aujourd’hui on a un home cinéma.

On peut même y vivre une expérience inédite : « un crash de voiture pour faire semblant de foncer dans un mur ». 5 000 personnes ont participé à l’expérience. C’était de la réalité augmentée, peut être que le dessin de Plantu aussi ? Ambigu.

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