Macron tacle déjà Attal, Raffarin l’encense; LR se craint grand-remplacé par le RN; Borne veut revenir; Le Point se demande ce qu’il se passerait si Poutine gagnait, L’Express alarme sur ce qui s’est passé à ne pas avoir fait le bilan du communisme<!-- --> | Atlantico.fr
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Revue de presse des hebdos.
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Le Point du 8 février 2024L'Express du 8 février 2024Marianne du 8 février 2024

Revue de presse des hebdos

Et aussi à la Une de vos hebdos : L’Obs se félicite des avancées en matière de traitement contre le cancer, alors que près de 4 millions de français se battent contre lui, ou en vaincu un. La recherche progresse, mais la prévention pourrait mieux faire à cause des tergiversations des pouvoirs publics. Gaspard Koenig séduit Le Point à coup de dénonciation de la bureaucratie, et Marianne voit Attal détruire le modèle social.

Alice Maindron

Alice Maindron

Alice Maindron a enseigné la philosophie à vos chères têtes blondes, et a sévi dans le conseil et la formation. 

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Des LR dépecés

Pillés par Macron et Attal, les Républicains "jouent la carte de la radicalisation. Au risque de l’explosion” aux yeux du Point. Le parti a eu beau essayer de tendre la main au président sur la réforme des retraites, puis de faire "une violente clé de bras à la majorité sur l’immigration,” il n'arrive pas à réaliser ”le rêve secret de nombre d'entre eux” : une coalition gouvernementale. Rachida Dati débauchée, la guerre est déclarée. Pour Éric Ciotti, ”il ny a aucune volonté de la part du président d’élargir sa majorité étriquée. Il semble se complaire dans linstabilité politique qui le rend impuissant.” Selon l'hebdo, la réplique sera sévère : "désormais l'arme de destruction massive d'une motion de censure, rédigée par les Républicains, est posée en évidence sur la table."

La droite est ”asphyxiée,” contrainte par la politique d’Attal de "tenter de siphonner l'électorat de Marion Maréchal pour achever Éric Zemmour et ne pas l'avoir dans les pattes en 2027.” De quoi inquiéter les modérés et chiraquiens du parti, ”inquiets d'une dérive droitière non avouée,” visible à travers la dénonciation du "coup d'Etat de droit" du Conseil constitutionnel sur la loi immigration, mais aussi l'attaque de Larcher contre l'inscription dans la constitution du droit à l’IVG.

Une ligne incarnée aussi par Aurélien Pradié, qui aimerait libérer Ciotti de l’ascendant idéologique de Bruno Retailleau. Problème, le parti a besoin des cotisations versées par les 132 sénateurs LR.. Ciotti en devient ”indéchiffrable : modéré en privé, radical au grand jour.” Pour l’un de ses cadres, ”notre responsabilité devrait être de casser le match Macron-Le Pen et Attal-Bardella, mais on a été “grand-remplacés” par le RN. Cest fait…”

Une scission en vue ? Elle est inéluctable, aux yeux de l’hebdo, avec cette ligne Ciotti-Bellamy- Wauquiez, ce dernier étant accusé par Xavier Bertrand d'alimenter la "trumpisation des esprits” (ce qui explique l’annonce précipité de sa candidature pour l’Élysée). Mais pas pour tout de suite : ”mieux vaut attendre le passage des pompes funèbres, après le 9 juin,” et le carnage que la ”Bardellamania" fera dans les rangs républicains.

Pour un député, ”soit on meurt et on avise, soit on fait 7 ou 8 % et c'est pire. Il vaut mieux toucher le fond de la piscine.” Ciotti joue son poste et promet des jours meilleurs après l’été, ”quand la macronie sera, selon lui, "sur le toboggan”.” Seuls les jeunes cadres du parti, les trentenaires, espèrent encore : Pradié attend son heure, lançant à Ciotti : ”vous êtes une génération qui ne sourit pas. Il va falloir tout faire péter pour recréer le RPR, un mouvement enthousiasmant.”

En attendant, et en toute discrétion, nous apprend Marianne, ”le RN a racheté le nom et le logo de l’ex-UMP en 2022. Le parti à la flamme compte utiliser le label aux municipales, 2026, pour soutenir des maires de droite et constituer des alliances locales.”

La dette, la dette…

Dans son édito, l’Express nous rappelle que la France est le cancre de l'Europe en matière de comptes publics. Et résume l'attitude d'Attal : "quand on veut enterrer un problème, on sort le chéquier." Si aux yeux de l'hebdomadaire, le premier ministre a "gagné ses galons de général de crise,” c'est bien en déboursant un demi milliard d'euros pour les agriculteurs. Le déficit pour 2023 est de 273 milliards d'euros, 5 milliards supplémentaires par rapport à 2019 : l'Express attend "que le gouvernement indique le plus clairement possible comment réduire –et pas seulement maîtriser– les dépenses publiques, qui dépassent de plus de 10 points la moyenne européenne.”

Et de rappeler que ”depuis un quart de siècle, les pays les plus vertueux en matière budgétaire ont connu une progression de leur revenu par habitant bien supérieure à celle des pays les plus laxistes.” Pas d'appauvrissement en vue donc, mais "Bruno Le Maire va devoir se transformer en magicien pour économiser 12 milliards d'euros en 2025.”

LePoint a relu les discours de politique générale des premiers ministres de la Ve République, au prisme de la dette :”ce nest pas seulement revivre douloureusement des décennies de procrastination et dextraordinaire décalage entre les paroles et les actes, des décennies de promesses économiques non tenues et dengagements financiers non respectés, cest aussi mieux comprendre les raisons de la défiance actuelle des Français à l’égard de ceux qui les gouvernent.”

Marianne voit dans le discours d’Attal une attaque ”pointilliste” contre l'État-providence. Si ”le gouvernement multiplie les petites économies,” c’est grâce a des ”petites touches de couleurs libérales” : fin de l’allocation de solidarité spécifique, doublement des franchises médicales, tout est, aux yeux de l’hebdo, fait pour viser les petits salaires et les plus précaires. Il voit arriver ”le terme d'une illusion, peut-être même d'un mensonge. Déchiré par la globalisation, le tissu productif ne génère pas assez de richesses pour entretenir son modèle social, devenu toujours plus gourmand en dépenses quand il faut réparer les dégâts du chômage et de la pauvreté causés par ce système.” Le recours à la dette publique est en panne, et condamne le pays, à réduire les dépenses sociales, dernier levier pour satisfaire la Banque centrale européenne et les marchés financiers.

Le paradoxe de son discours Attal est soulevé par François Hommeril, le président du syndicat des cadres : ”la politique de l'offre crée des emplois,” mais ces emplois sont des emplois peu qualifiés, alors que le premier ministre se plaint de la "smicardisation de ses concitoyens.” Les emplois créés l’ont été ”au smic, dans des secteurs qui ne sont pas soumis à la concurrence internationale, il n’y a pas assez de personnes pour les pourvoir !” La solution passe à ses yeux par l'arrêt des ”mesures contre-productives qui financent la déqualification des emplois” : le versement ”sans discernement de 200 milliards d'euros par an d'aide aux entreprises, sans sélection, ni contrepartie.” Si des emplois disparaîtront, d'autres seront créés qui permettront l'embauche des jeunes diplômés et l’innovation.

Le Sénégal, dernier bastion démocratique de l’Afrique occidentale fragilisé

Le Sénégal plonge dans l'inconnu avec le report de l'élection présidentielle, annoncé par le président Macky Sall et entériné par le parlement. C'est une première, rappelle l'Express, dans ”ce pays considéré comme un pôle de stabilité en Afrique de l’Ouest,” et qui fragilise la France déjà éjectée de nombreux pays de la région. Pour l'Obs, ”les sondages donnaient le candidat du président perdant face au candidat désigné par Ousmane Sonko (son principal opposant et leader populiste d’un parti antifrançais, emprisonné pour ”corruption de la jeunesse”).” Et surtout parce que Karim Wade, le chef du parti démocratique sénégalais, a vu sa candidature rejetée par le conseil Constitutionnel en janvier, et accuse ce dernier de ”conflits d'intérêts et soupçons de corruption.” Le président a finalement soutenu sa démarche, et profité de la proposition de loi déposée par le parti de Wade, visant à reporter l'élection de six mois. Rendez-vous donc dans les urnes au 15 décembre prochain, mais des manifestations ont enflammé Dakar, et les députés de l'opposition ont été expulsés du Parlement par l'armée. On craint la prise de pouvoir de cette dernière, comme au Mali, si les résultats des élections sont contestés.

Attal-Macron : un couple sans avenir ?

Dans LePoint, Franz-Olivier Giesbert craint pour l'avenir de ce binôme. Le président a toujours préféré nommer au gouvernement ”des gens fort médiocres,” dirait Saint-Simon. L’éditorialiste salue l'analyse faite par Jean-Louis Bourlanges : "faute de pouvoir se représenter, Emmanuel Macron a choisi de se reproduire." Mais la créature ne peut-elle pas, un jour ou l'autre, dépasser le maître ?”

Pour FOG, ”le macronisme entre dans sa dernière phase, alors que l’attalisme est en construction et qu'une nouvelle forme de cohabitation apparaît aujourd'hui entre les deux têtes de l’exécutif.” Un binôme toujours complexe sous la Ve République, même en dehors des cohabitations : ”ce n'est pas le schéma constitutionnel dyarchique qui les a handicapés, mais bien leur absence, à quelques exceptions près, de volonté politique."

Pour l’Express, la première critique présidentielle vis à vis du premier ministre date de mercredi : ”quand il sagit de négocier avec la FNSEA, avec les syndicats, il se prend les pieds dans le tapis ; négocier avec Bayrou qui depuis quarante ans est dans le rapport de forces, il ny arrive pas non plus… Mais il na jamais fait ça, je ne peux pas lui reprocher.”

Le premier ministre a annoncé réformer aminima l'aide médicale d'État, contrairement à la promesse du gouvernement précédent faite aux Républicains. Selon l'Express, il "utilisera le parlement plus pour donner des joutes politiques que pour voter des lois.” Mais pour l'hebdo, la majorité relative n'explique pas tout : il y voit plutôt un bras d’honneur fait aux Républicains. Ce n’est pas l’avis de son nouveau fan, Jean-Pierre Raffarin : dans sa façon de se saisir de l’assiette de saucisson tendue par les paysans du sud-ouest, il voit du Chirac ; ”Attal, cest vraiment un pro.” Et son Tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies”, cest magique.”

Non au déclinisme !

L'Express s’attaque à un gros morceau : la défaite de l'Occident, cette thèse décliniste d'habitude portée par des ”réactionnaires comme Buisson ou Philippe de Villiers,” et aujourd’hui par Emmanuel Todd. Pourtant, voir comme l'anthropologue l'invasion de l'Ukraine comme ”la faute d'une Amérique submergée par une pulsion de violence," ou la défense ukrainienne comme un "attachement pathologique à la Russie" ont de quoi faire douter… La Russie lui apparaît comme ”stable” et ”résiliente,” et les États-Unis comme ”l'homme malade du camp occidental.” L'obésité des Américains est le symbole de la ”perte de contrôle” des individus sur eux-mêmes, "une déficience du surmoi à l'échelle de la société tout entière.”

Le dernier Todd ? ”Avant tout la défaite de la rigueur universitaire. Emmanuel Todd y mêle partis pris pro-russes, pifomètre macro-économique et psychanalyse des nations.” Ce succès de librairie pousse l’hebdo à questionner, et réfuter, ses thèses.

Si déclin de l'Occident il y a, ”c'est bien plus celui de l'Europe que des États-Unis,” chiffres à l'appui : les États-Unis pèsent toujours 25 %, alors que le poids relatif de l'Europe diminue à l'échelle globale,” selon Thomas Gomart, directeur de l’Ifri. ”Et l’Europe dépend de plus en plus des États-Unis, mais aussi des pays du Golfe et de la Chine.”

L’Europe est en retard sur les États-Unis, en matière d'innovation, de capacité à faire émerger et grandir rapidement les talons. Ses alliances fortes en matière économique ne suffisent plus, ”elle doit également devenir géopolitique, et s’acheminer vers une défense commune.” Une victoire russe en Ukraine "nous affaiblirait considérablement et ternirait notre image à l’international." Car ”la guerre en Ukraine, est observé de près par les pays du Sud, qui jonchent la puissance européenne à cette aune.”

La Chine ? Elle voit sa croissance ralentir, et son modèle ”fondé sur les exportations et les grands investissements dans les infrastructures, s'est essoufflé.” Peu probable donc qu'elle prenne le leadership mondial. La croissance de la population américaine contraste avec le déclin chinois, et le déclin russe. Militairement, pour Gomart, ”les États-Unis, même s'ils ont essuyé des revers régionaux, restent prédominants, et n'ont nullement renoncé à l'exercice de la puissance,” Et son système d'alliance est solide. Les constats de Todd sont contredits, et son argumentaire démonté : si à ses yeux "la principale faiblesse de l'Occident vient de sa sortie de la religion, et notamment du protestantisme,” (la Réforme a engendré la prospérité économique de l’Occident),

Pas de déterminisme historique. L’hebdo démonte un pseudo-isolement de l'Occident et de ses valeurs au niveau mondial : si les pays occidentaux "ont encore creusé l'écart avec le reste du monde en matière de valeurs libérales, "en tout cas, quand une société s'enrichit, elle ”tend à adhérer à des valeurs plus séculières et rationnelles.” Le géopolitologue Nicolas Tenzer préfère donc parler de valeurs universelles plutôt qu’occidentales : ”la demande de liberté, de dignité, de droits de l'homme est partagée, quelles que soient les croyances religieuses ou culturelles.” Les pays peuvent évoluer, et ”l’attrait de l'Occident demeure sans égal. Seulement 5 % des citoyens de pays non occidentaux choisiraient de vivre en Chine, alors que 56 % opteraient pour les États-Unis ou l’Union européenne.”

La faiblesse de l'Occident, ce serait plutôt "de ne pas avoir suffisamment été lucide face aux évolutions idéologiques de ses adversaires, à commencer par la Russie." Pour Tenzer, la marque d'un "échec intellectuel. L'école réaliste, ou ce que Raymond Aron appelait le pseudo-réalisme, n'a pas tenu compte de la menace russe.” Thierry Wolton, spécialiste du communisme, va dans le même sens, mais fait remonter l'aveuglement occidental à la chute du communisme : ”les démocraties n'ont pas pensé ce qui était un régime totalitaire, et les effets qu'il produit.” En ne faisant pas un travail de bilan et de mémoire sur le communisme, ”nous n'avons pas réellement aidé ces pays à prendre le chemin de la démocratie.” Plus, ”non seulement, nous n'avons pas fait ce travail de mémoire, mais nous avons permis à ses responsables de se reconvertir,” et à la corruption de continuer à régner. L’aveuglement s’est poursuivi quand la guerre en Tchétchénie a été parée de la lutte anti-islamiste, alors qu'il ”s'agissait de ne pas laisser échapper cette région stratégique.”

Une nouvelle guerre froide entre les démocraties occidentales, et la Russie et la Chine apparaît pour Thierry Wolton comme la preuve que ces pays n'ont pas ”réussi leur sortie de l'idéologie communiste,” dont le régime ”évolue toujours vers un national-communisme.” Ils se sentent ”menacés par les contre modèles démocratiques à leurs frontières,” ce qui lui fait prédire que la Chine va récupérer Taiwan : le système chinois est ébranlé par une société mécontente, ”alors le régime peut choisir la fuite en avant en attaquant Taiwan, afin de provoquer un élan nationaliste, le plus inflammable des carburants idéologiques.” Sans doute dans un scénario de ”hongkongisation," avec la mise en place d’un ”gouvernement croupion”, par ”un processus de phagocytage lent,” plus que par une guerre ouverte.

Aujourd'hui, "hanté par le précédent de Gorbatchev, Xi Jinping ne cesse de renforcer le rôle dirigeant du parti et multiplie les purges pour garder tous les pouvoirs." Une tutelle accepté par la population, en contrepartie d'une croissance économique qui séduit les occidentaux. Il qualifie la coalition de "vraie conjonction idéologique," et seule la rigidité des pays totalitaires les affaiblit face à des démocraties, capables de souplesse et de s’adapter dans l'adversité. Une des vertus de l'alternance politique… La situation actuelle est à ses yeux "un mixte de l’avant-Première Guerre mondiale, avec des revendications nationalistes, et de l’avant-Seconde Guerre mondiale, avec des oppositions de nature idéologique.”

Mais… Si Poutine gagnait ?

C’est l’hypothèse qu’explore lePoint, à partir d’un document du ministère allemand de la Défense ”détaillant le déroulé dune offensive terrestre russe dans le sud de la Lituanie et lextrême nord-est de la Pologne, appelé corridor de Suwalki.” L’hebdo relaie les craintes des pays baltes, pas sûrs d'être soutenu par l'OTAN, que Trump accède au pouvoir aux États-Unis ou que Biden y reste : ”le président américain pense que pour dissuader nos adversaires, il suffit de faire de beaux discours et de sourire comme Chamberlain.” Pas suffisant face au concept poutinien de Grande Russie. Et si le torchon brûle entre Zelensky et son chef d’état-major Valeri Zaloujny, dont la popularité augmente et dépasse celle du président, au-delà des erreurs du chef d’état-major, ”dans la perspective hypothétique de futures négociations avec Moscou, Volodymyr Zelensky a laissé entrevoir quil pourrait transiger, alors que Valeri Zaloujny incarne lintransigeance.” Un limogeage qui ne serait pas vu d’un mauvais oeil par l’armée américaine, qui pourrait en faire une condition de son soutien. Pour l’élu lituanien Pavilionis, ”pourvu que cela se fasse vite… Si lUkraine venait à perdre la guerre, lhypothèse dune attaque russe contre un autre pays dEurope nest pas une possibilité, cest une certitude.”

Bureaucrates et technocrates sont dans un bateau…

Ils sont la cible du Point, qui dénonce le délire bureaucratique. S’il ne se limite pas au secteur public, l’administration française en est tout de même la championne. L’hebdo rappelle que Clemenceau dénonçait déjà, en 1900, ”le despotisme administratif qui fut le legs du premier Empire.” On pourrait même remonter à Montaigne, qui affirmait que ”nous avons en France plus de lois que le reste du monde ensemble"…

”La masse normative française” représentait en 2010 un coût de 60 milliards deuros pour les entreprises, selon lOCDE. La ”débureaucratisation” promise par Attal est-elle seulement possible ? Non, à en croire l’hebdo, qui craint que se reproduisent les effets pervers des normes en matière de rénovation énergétique des logements : ”elles ont rétréci le marché immobilier locatif et pourraient bien provoquer bientôt une crise sociale comparable à celle des Gilets jaunes. Le système, faut-il croire, napprend pas.Gaspard Kœnig, avait fondé en 2021 un parti politique, Simple, pour ”diviser par cent le nombre de normes législatives et réglementaires en France,” considère l’annonce de Attal comme ”un passage obligé de tout discours politique,” et n’y croit pas : ”pour une norme enlevée, quatre reviendront par la fenêtre pour ”tenir l’équilibre”.

Cette bureaucratie nait d’un ”paradigme technocratique où lon règle la vie des gens depuis 'en haut’,” et qui s’accompagne d’une volonté de contrôle ”terrible.” La seule solution pour sortir de ce que Max Weber appelait la ”cage dacier,” sera que ”un jour ou lautre, la vie va reprendre le dessus.” Et de citer l’anthropologue David Graeber, pour qui ”les barbares arrivent et mettent tout à plat.” Napoléon en son temps, après la faillite économique, a pu reconstruire le droit français. ”En ce qui nous concerne, je crois beaucoup en la crise de la dette. La dette publique est le reflet de la suradministration. Cest à partir de ce genre de choc que lon pourra ensuite repenser lorganisation de l’État.”

La gauche a abandonné le monde paysan, face à un problème intra-européen

Du moins, c'est ce que dit Rémi Branco, le vice président. PS du Lot, dans l'Obs : la gauche ”dresse une opposition entre une petite agriculture familiale, bio, de qualité, proche de la Confédération paysanne versus l'agrobusiness, la FNSEA, les grands céréaliers, ceux qui écrasent le monde agricole et polluent la planète. C'est plus complexe que ça.” On a besoin des deux… 

Pour Marianne, le problème agricole vient de l'intérieur de l'Europe : la concurrence déloyale dénoncée par les agriculteurs s'exerce au sein même des pays de l'Union. La compétitivité française a souffert dans les années 2000 de la réunification allemande, qui a modernisé son outil de production et recruté une main-d'œuvre peu chère. L'Allemagne est devenu une concurrente directe de la France, ainsi que les pays de l’Est au moment de l'élargissement de l'Union. La crise des dettes souveraines de 2008 a fait le reste : la France ”voit ses débouchés naturels se rétrécir avec le cadrage de stricts plans d'austérité imposés à la Grèce, à l'Espagne, à l’Italie.” La déflation salariale fait le reste, et un économiste affirme qu’ "il est possible de rester sélectif avec le reste du monde. Alors que, au sein de l’UE, c'est le libre commerce complet." L'écart des coûts salariaux et des coûts de production se creuse, en particulier avec les pays qui se spécialisent, telle que l’Espagne et ses serres, ou la Belgique et ses fermes porcines industrielles. Ajoutez une bonne dose de surtransposition des règles européennes par l'État français, et une nouvelle PAC qui contient ”des plans stratégiques nationaux qui sont une façon d’opposer les Etats membres parce que chacun fait un choix différent…”

Borne : ”I will be back”

Son entourage prévient, apprend-t-on dans LePoint : ”elle ne revient pas pour faire du macramé. Et c'est une femme tenace.” Elle siégera à l’Assemblée nationale à partir du 13 février, et l’hebdo la verrait bien ”devenir le leader d’un courant de gauche au sein du groupe macroniste.” Son président ”préfère ne pas y penser,” sur fond de tensions au sein de la macronie : ”un sous-groupe, ça n'existe pas, c'est une mort politique.”

Bayrou délaissé

Le patron du Modem se sent "délaissé, voire humilié par Emmanuel Macron", selon un membre de son parti. Le président n’a même pas daigner l’appeler pour lui proposer un poste au gouvernement, laissant la main au jeune Attal, nous apprend l’Express. Qui a refusé ses propositions sur la réforme de l’Etat et de l’Education nationale. Quel culot, cette jeunesse ! ”Quand François traite avec Attal, il se dit qu’un jeunot ne peut pas sentir le pays,” dixit l’un de ses proches…

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