Les indicateurs à surveiller pour 2016<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Les indicateurs à surveiller pour 2016
©Reuters

Atlantico Bourse

La FED et la BCE devraient agir de manière opposée : la FED va augmenter ses taux courts et diminuer à terme la taille de son bilan : en clair, injecter moins de liquidités. La BCE, elle, va continuer sa politique actuelle très accommodante. Par conséquent, la volatilité des marchés en général devrait rester élevée.

Depuis des mois les politiques monétaires des principales banques centrales sont les éléments les plus importants pour expliquer les fluctuations des marchés. Les actions, les devises et les obligations sont largement sous influence des banques centrales. En 2016, pour la première fois depuis 2010, la FED et la BCE vont probablement agir de manière opposée : la FED, dès le 16 décembre va augmenter ses taux courts et diminuer à terme la taille de son bilan : en clair, injecter moins de liquidités. La BCE, elle, va continuer sa politique actuelle très accommodante.

Sans présager des conséquences dès la semaine prochaine suite aux décisions de la FED le 16, une chose paraît probable : la volatilité des marchés en général devrait rester élevée.

Dans les périodes de stress, il est important pour nous en tant qu’investisseur de disposer de signaux d’alertes « avancées ».

Parmi les signaux que nous suivons figure l’analyse du marché de la dette d’entreprise. Nous avons maintes fois constaté que ce marché était assez précurseur. En effet la dette d’entreprise est à la croisée de  beaucoup de flux financiers.

Lorsqu’il se dégrade cela peut signifier par exemple :

-          Qu’il y a beaucoup d’entreprises en difficulté voire dans les cas extrèmes proche de la faillite car leur activité se dégrade.

-          Que les banques ne veulent plus prêter car leur bilan est déjà trop chargé et que les entreprises ne pourront bientôt plus se financer.

Le marché étant généralement très rationnel au moins à long-terme, nous analysons surtout le segment de la dette des entreprises les moins bien notées. Ces entreprises sont les plus fragiles et ce sont elles qui réagissent le plus vite à un ralentissement économique. C’est ce que les professionnels appellent le marché du High Yield. Or la FED injectant moins de liquidités, les fragilités vont probablement s’accroitre pour des entreprises déjà en moyenne soumises à plus de difficultés comme le secteur de l’énergie aux Etats-Unis par exemple.

Lorsque l’on regarde le marché du High Yield américains, nous sommes un peu perplexes pour l’activité économique américaine en 2016. Depuis plusieurs mois ce marché se dégrade. Pour se rassurer beaucoup ont évoqué le fait que la dégradation était due aux entreprises liées au secteur pétrolier. En fait le mouvement est plus vaste que le simple secteur en question.

Nous avions déjà évoqué ce sujet en octobre ; la situation ne s’est pas améliorée, bien au contraire. Le High Yield a continué de se dégrader, les acheteurs de ce type de papier demandent une rémunération plus élevée pour compenser le risque qu’ils perçoivent de l’activité de l’entreprise.

Dans le même temps les actions, elles, se sont bien comportées. Il nous paraît difficile d’imaginer que cette situation dure désormais très longtemps. Un des 2 actifs doit faire une partie du chemin. Soit les actions baisseront soit le High Yield remontera au moins un peu !

En attendant,  les mouvements de hausse des taux sur le High Yield sont depuis 25 ans des indicateurs avancés de dégradation de l’économie. Le signal actuel doit donc être considéré avec attention pour 2016, surtout si la FED dans son discours le 16 décembre annonce vouloir augmenter ses taux à plusieurs reprises dès le premier semestre. Il nous semble par conséquent qu’il faut être au moins prudent sur les actions américaines en attendant d’y voir plus clair.

Vu les cours du pétrole, il peut être tentant de se positionner pour profiter des « soldes »…là aussi pas de précipitation ; en effet le signal envoyé par le High Yield du secteur pétrolier est assez négatif et dissuade d’investir dès maintenant sur le secteur pétrolier américain.

A contrario le message n’est pas du tout le même en Europe sur le marché du High Yield qui se comporte beaucoup mieux qu’aux Etats-Unis. C’est assez logique lorsque l’on regarde les derniers chiffres économiques de la zone Euro. La consommation se reprend un peu partout, et en particulier en Allemagne. Par ailleurs les entreprises envoient un message plus positif sur leur activité et éloignent les risques de tensions sur leur bilan.

Sur ce signal High Yield, nous trouvons aussi une justification à notre surinvestissement sur les actions de la zone Euro. Bien sûr, cela ne suffit pas pour autant à être au maximum de nos investissements possibles en actions. En effet la semaine passée, le signal émis par les cours des  matières premières, complètement massacrées par les marchés traduisent de nombreuses incertitudes…et nous incitent à garder des « munitions » pour les prochaines semaines. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !