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Langue française : massacre au politiquement correct ; L'université (enfin) sauvée par la sélection ? Brigitte Macron fait le ménage à l'Elysée ; Les jeux vidéo acquièrent leurs  lettres culturelles de noblesse
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Revue de presse des hebdos

Et aussi "les nouveaux pigeons, ceux qui vont payer pour les autres" versus "400 millions de baisse d'impôt pour les ultra-riches, les vrais assistés de la République", le "co-living" remède à la crise du logement à Londres .

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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La photo du Ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, devenu la bête noire de la droite,  illustre le dossier de Valeurs Actuelles qui recense "les Pigeons d'Emmanuel Macron". Ce sont ces Français qui "imaginent, non sans raison qu'ils vont devoir tirer un peu plus la langue, cracher une nouvelle fois au bassinet . Depuis plusieurs semaines déjà, ils ont compris qu'il leur faudra consentir davantage d'efforts. Lorsque Emmanuel Macron, des chiffres plein les lèvres assure que son budget va permettre de relancer l'économie et d'augmenter le pouvoir d'achat des Français l'impression est grande que le compte n'y est pas  tout à fait. Certains s'y retrouveront. D'autres,  beaucoup moins. À commencer par les classes moyennes supérieures ,trop aisées pour bénéficier de la suppression de la taxe d'habitation ou du rehaussement des minima sociaux et trop modestes sociaux pour pouvoir profiter de l'abandon de l'ISF .Et aussi "les retraités  dans le viseur de Macron" ; Valeurs Actuelle raille le président "qui a inventé le retraité riche au-delà de 1200 euros." Marianne fulmine également :"La République française, quoi qu’en dise la propagande des avocats fiscalistes, aime les riches. Au point de les assister. Car quel est le motif officiel de la réforme Macron-Le Maire? Que l’Etat rende l’argent pour que les ménages aisés, voire très aisés, l’investissent, et donc s’enrichissent encore davantage. Donner de l’argent à quelqu’un pour qu’il fasse quelque chose qu’il devrait faire tout seul, n’est-ce pas la définition même de l’assistanat?" fait mine de s'interroger le magazine qui livre une avalanche de chiffres et de tableaux au lecteur afin de montrer que sous Emmanuel Macron, les riches sont encore bien mieux traités que sous Nicolas Sarkozy. Pour Challenges les laissés pour compte de la Macronie sont les catégories sociales supérieures qui disposent en moyenne de 2500 euros net par mois (12 millions de Français), qui ne bénéficieront d'aucune des mesures emblématiques."Ces forces vives qui étaient ultra favorables au président commencent à se détourner. En juin, 71% des professions étaient satisfaites : elles ne sont plus que 49%".

Les jeux vidéo pour 2 Français sur 3

L'Express a réalisé un grand dossier sur les jeux vidéo et s'adresse aux derniers accros du papier :"Si vous pensez encore que les jeux vidéo consistent  uniquement à trucider des extraterrestres dans de grande gerbe de sang ou à faire bondir un petit plombier de tuyaux en tuyaux vous vous mettez la manette dans l' œil. Les voici devenus un loisir de masse et un business qui a pris la deuxième place des industries culturelles en France, derrière le livre mais devant le cinéma. Si l'on regroupe les ventes de PC, de consoles,  de logiciels et d'accessoires, le chiffre d'affaires hexagonal de ce secteur représente en effet 3,46 milliards d'euros, en progression constante. L'offre est si variée que chacun peut trouver son compte d'évasion. Deux Français sur trois jouent ainsi occasionnellement tandis qu’un sur deux en a fait une habitude". L'Express détaille les multiples facettes de cette nouvelle forme de culture, dont celle des retombées économiques pour les villes où se déroulent des tournois de jeux vidéo. Le magazine s'intéresse aussi aux ados  pour qui "les jeux en réseau sont une nouvelle forme de socialisation ( 95% des 10-14 ans s'adonnent à ce passe-temps) et réinventent les rapports amicaux et familiaux". Mais abuser des jeux peut provoquer une addiction. Les parents peuvent se procurer l'ouvrage " Jeux vidéo, alcool, cannabis. Prévenir et accompagner son adolescent", co- écrit par le docteur Phan, dont l'interview est publiée dans le magazine. On peut aussi se faire soigner. Le service se trouve à l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif  et il y a parait-il une longue liste d'attente de candidats à la désintoxication.

La  sélection pour entrer à l'Université

C'est la fin  d'un tabou, annonce l'Obs sur sa couverture : les Français ne sont plus hostiles "à une forme de sélection des étudiants pour l'inscription à l'Université”, sondage à l'appui. Oui, c'est le magazine de gauche qui l'affirme. Pour l'Obs, le résultat est sans appel, "et il est d’autant plus marquant que l’ensemble de la population se retrouve sur cette position, y compris les jeunes de 16-24 ans, premiers concernés par la mesure, qui l’agréent à 65% (contre 43% il y a dix ans). "Seuls les électeurs de la France Insoumise sont contre . Autre statistique qui ressort de ce sondage IPSOS, 63% des Français estiment que trop d'élèves s'inscrivent à l'Université". Si les Français ont évolué, c'est à cause du tirage au sort dont "l’institutionnalisation en avril (-il était pratiqué jusqu’alors par les universités, mais sans base légale), a créé un petit séisme politique", rappelle le magazine. En effet "80% des Français jugent le tirage au sort inacceptable car profondément injuste". Et cette statistique permet de comprendre pourquoi. Non seulement les Français s’y opposent frontalement dans toutes les catégories de la population - les 16-24 ans, par exemple, ne sont que 24% à considérer que c’est la moins mauvaise des solutions possibles, mais ils peinent à envisager qu'une méthode de sélection "aussi injuste" puisse décider des affectations". Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur, a bien retenu la leçon. Depuis le début de l’été, elle le répète en boucle : l’année prochaine, le tirage au sort, ce "gâchis immense", n’aura plus cours dans les universités françaises La promesse est séduisante, mais tout le monde, manifestement, n’en a pas mesuré la portée. Car à moins que la ministre ouvre des places partout où la demande explose -ce dont elle n’a manifestement ni les moyens ni la volonté, cet engagement en induit un autre : celui de faire coller l’offre à la demande. Autrement dit de mettre en place une forme de sélection, a minima à l’entrée des filières sous tension. Le sujet est miné depuis que le projet de loi Devaquet, il y a trente et un ans, a mis des centaines de milliers d’étudiants dans la rue. Et la biochimiste Frédérique Vidal, qui dans sa vie précédente fut présidente de l’université de Nice, est bien consciente de manier de la matière explosive. Elle se garde ainsi de prononcer le mot tabou, lui préférant le concept de "pré requis" . Sur le fond, toutefois, l’idée de sélection est bien là. Pour justifier cette transgression, la ministre s’appuie sur la froide brutalité des chiffres : 40 000 néo bacheliers supplémentaires se sont inscrits dans le supérieur en 2017. Et il devrait y en avoir à peu près autant en 2018. Face à un tel afflux, algorithmes d’APB (Admission Post-Bac) ou pas, l’engorgement à l’entrée des facs est inéluctable. Reste que la démographie dans cette affaire n’est pas la seule variable d’explication."Ce n’est pas la première fois que les amphis craquent. En 1987, quand j’ai commencé mes études, on était bien plus nombreux, se souvient Vincent Thomas, le doyen de la fac de droit de Dijon. La différence, c’est qu’aujourd’hui nous n’avons pas le budget pour accueillir autant de monde". Voilà, voilà!

Aïe, ma langue française

Grand dossier dans Le Point qui en fait sa couverture sur la langue française qui nous interpelle : "ceci n'est pas une interview mais un entretien, publié non pas dans une news magazine, encore moins dans un "mag (pan pour nous !),mais dans un hebdomadaire d'informations générales "écrit le journal en avant propos de son "entretien" avec Alain Borer, (auteur de "De quel amour blessée", Gallimard, (et qui enseigne à Los Angeles), qui déplore "notre soumission à l'anglais" et "alerte contre un Azincourt dans la langue" (Azincourt, célèbre bataille perdue par la France contre l'Angleterre pendant la Guerre de Cent Ans). Sont raillées également "la positive attitude chère à Jean-Pierre Raffarin, le ParisRollers Marathon d'Anne Hidalgo. Le jugement de Borer est implacable : "ce qui se passe en langue pourrait se décrire en termes de mercatique (je n'ai pas dit "marketing"), car cela ressemble à la désindustrialisation : la fabrique de mots francophones est en panne. Jadis nous avons fourni 60% de son vocabulaire actuel. Désormais, non seulement nous importons, mais nous remplaçons des mots déjà existants. Nous nous soumettons". A cela il faut ajouter la bataille autour de l'écriture inclusive : "Il s'agit de déconstruire les inégalités hommes-femmes quitte à reconstruire le langage d'abord et c'est la partie la moins controversée de féminiser systématiquement les noms de profession . Ensuite il faut faire attention à la parité là où auparavant le masculin occultait  le féminin. À l'oral cela donne par exemple "étudiants et étudiantes", qui sonne comme le discours d'un politique désireux de ne pas se couper de 50 % de son électorat mais elle écrit ça se corse  avec l'usage des points milieu "étudiant-e-s". Cela vous paraît illisible ? Une ruse consiste à reformuler des noms différents en genre en "termes épicènes"  (qui peuvent être employés  au masculin et au féminin sens variation de forme... Remplacer "collaborateur" par "membre", " répondant" par "personne qui ont répondu". Elémentaire, non? A ce sabir vient s'ajouter "la poltronnerie toute virulence est effacée : "plus de place pour la réflexion spontanée, pour le raisonnement bâti au fur et à mesure d'une conversation ; non, les politiques soumis aux pressions des chaînes d'information en continu qui les interrogent dix fois par jour, préfèrent s'abriter derrière des réponses toutes faites, lisses et donc inoffensives, s'évitant ainsi bien des désagréments", comme celui de devoir se justifier à propos de "ceux qui foutent le bordel".

Brigitte Macron en son palais

"Mais que fait Brigitte Macron" ? interroge " Le Point" avant de répondre à la question avec force détails. L'épouse du Chef de l'Etat travaille "dans l'ancien bureau du Président Coty, à une table de travail" moderne mise à disposition par le mobilier national. Elle  s'est rendue dans les réserves de l'institution, une première depuis Claude Pompidou. L'épouse du Chef de l'Etat lit son courrier "la moitié de la journée" car écrit le magazine "si la masse de courrier servait à mesurer la popularité, Brigitte Macron ferait exploser les compteurs d'opinions favorables. Jamais une conjointe de président n'a autant plu. Une sympathie qui doit en partie à son image, travaillée. Mais l'explication n'est pas à chercher uniquement du côté des vestes bleues à col cuir et jeans slim. L'épouse du président présente aux observateurs un spectacle inédit". Alors que depuis trente ans, l'Elysée "ne bruit en effet que de scènes de ménage, divorces, ruptures, tromperies, répudiation, scandales et règlement de comptes rompant avec cette malédiction ombreuse et ces tristes vaudevilles, le couple Macron affiche sa santé amoureuse ,ne cessant, depuis qu'il prend la lumière, de répéter combien il est indissociable, "non négociable". Madame Macron a repris la maison Elysée en mains. Le couple présidentiel veut " transformer l'Elysée en maison des Français et des artistes" et pour ce faire, elle a "lancé un grand ménage, profitant de l'occasion pour renvoyer certains trésors dormir au dépôt ; idem pour les rideaux obscurcissant les pièces...Brigitte Macron a été effarée de constater que certaines tentures et tapisseries n'avaient pas été nettoyées depuis cinquante ans"...Son rôle ne s'arrête pas là " Brigitte Macron n'a pas maltraité ses amis qui sont aussi ceux du président, tous des connaissances conquises depuis les années Bercy."Et de citer Stéphane Bern, Philippe Besson Erik Orsenna, qui se sont vus confier des missions " dont François Nyssen, ministre de la Culture fut informée sans avoir son mot à dire". En lisant entre les lignes on comprend que la ministre en a été pour le moins frustrée  et que Brigitte Macron a alors  "redoublé d'attentions" à son égard. Sachez enfin que l'idée de planter un  potager dans un coin des jardins de l'Elysée a été abandonnée mais les légumes et autres herbes seront cultivées à la Lanterne, à Versailles.

En bref...

Entre les Insoumis et l'Express ce n'est pas la lune de miel. Le mag fait remarquer que " contrairement aux  autres groupes de l'Assemblée, les 17 élus n'autorisent pas leurs collaborateurs parlementaires à assister à leur réunion du mardi matin."Pour éviter que ne filtrent des désaccords éventuels" d'après une députée. Le magazine  relève par ailleurs que François Ruffin qui avait affirmé sur Twitter avoir touché 10.000 euros de droits pour l'écriture et la réalisation du film "Merci Patron", a minoré son gain ; d'après sa déclaration d'intérêts  à l'assemblée, ce sont 37 460 Euros qu'il a touché pour son oeuvre, et, ajoute le journal, on ne connaît pas le montant de son  pourcentage sur les 518 000 entrées réalisées par le film".

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