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Interdiction de l'appli UberPop : ce qu'en pense la Toile
©Reuters

Revue de blogs

Le vieux monde, celui des taxis bougons, ne se laisse pas faire et a réussi à faire interdire l'appli UberPop, à coup de grèves et d'embouteillages.

Claire Ulrich

Claire Ulrich

Claire Ulrich est journaliste et fan du Web depuis très longtemps, toujours émerveillée par ce jardin aux découvertes, et reste convaincue que le Web peut permettre quelque chose de pas si mal : que les humains communiquent directement entre eux et partagent la chose humaine pour s'apercevoir qu'ils ne sont pas si différents et qu'il y a donc un moyen de s'entendre.

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Presque 60 000 personnes ont signé la pétition pour sauver Uber, les taxis amateurs. Et il y aurait 500 000 utilisateurs en France, selon le blog de tech Techcrunch, ce qui semble vastement exagéré, et correspond vraisemblablement au nombre de personnes ayant téléchargé l'application pour héler virtuellement une voiture. Le profil démographique et connecté des utilisateurs de Twitter fait qu'ils sont outrés, naturellement. Exemples :

Docteur masqué : "Désolé les #taxis, on n'a pas indemnisé les fabricants de bougie quand on a inventé l'électricité... #TaxiParis #Uber #UberPOP"

Maitre Eolas : Les monopoles des professions réglementées, c'est mal. Sauf celui des taxis. #UberPop 

@Marty_SGL 1 : Merci les taxis pour #UberPOP, en attendant peut être qu'on vous choisiras quand vous vivrez au 21eme siècle.

Muriel de Vericourt, sur Industrie-techno, voit un nouveau modèle d'innovation, toujours dans la surenchère, avec Uber : "Loin de la transformation progressive d’un secteur à coup d’améliorations successives du service proposé, Uber a plutôt joué la stratégie de l’éléphant dans un magasin de porcelaine. Disruptive, son offre a brutalement ringardisé celle des taxis, et mis en évidence les pesanteurs lié au système de réglementation de la profession via un système de licence".

La start-up ne s’avoue pas vaincue. Elle a même déjà préparé la prochaine étape, UberPool, qui permet cette fois de prendre plusieurs passagers en covoiturage payant. Et la cellule R&D du groupe, Uber Garage, a aussi testé d’autres activités, comme un service de coursier à New York ou de livraisons à Washington.

Ce qui semble vraiment irriter tous les réseaux sociaux est le double discours de réformes pour désengonçer la France qui battent aussitôt en retraite devant les vieilles habitudes et monopoles.

A ce propos, Mathieu Fontaine surContrepoints dépiaute les forces en présence. Pour lui, les taxis sont un vulgaire monopole, pas si aux abois que ça, et se livre à une analyse du modèle d'un monopole très français : "Ils sont 50 000 en France et 18 000 en région parisienne. Ils bénéficient d’un puissant syndicat et lorsqu’ils sont mécontents, tout le pays se retrouve paralysé par des autoroutes mises au ralenti. L’été dernier, la France a subi des manifestations de taxis grognants contre le déploiement des VTC, insistant pour que l’État réglemente davantage cette nouvelle concurrence et débouchant in fine sur le vote de la loi Thévenoud. Cette concurrence qualifiée de « déloyale » mettrait en péril une profession protégée. Chefs de file de cette farandole de véhicules en colère, les Taxis G7 crient à la menace. Et pour qu’on y croie, n’hésitent pas à sortir des discours alarmistes pourtant bien loin de la réalité. Depuis toujours, le Groupe G7 dirigé aujourd’hui par Nicolas Rousselet et propriétaire des taxis du même nom, jouit d’une situation de monopole incontestée à Paris et en région parisienne. On compte en effet 7 500 taxis G7 sur le territoire francilien, auquel on peut ajouter 2 500 Taxis bleus, une autre filiale du Groupe. Une force de frappe qui devance de loin celle des VTC, dont le nombre pointe à 4 000 à Paris, contre 60 000 à New York pour 20 000 taxis en circulation. La différence de ratio entre les deux villes se traduit par une hégémonie traditionnelle des taxis en France qui savent tirer là où il faut pour traverser le temps en conservant leur monopole." Mathieu Fontaine cite aussi Jacques Attali : "C’est à la façon dont un pays gère le problème de ses taxis que l’on peut mesurer sa capacité à se réformer en profondeur" (2008).

Nicolas Ashton, qui dirige une autre compagnie de VTC concurrent de Uber, Snapcar, s'est fendu d'une lettre ouverte (en anglais) à André Rousselet, PDG de G7. On y apprend que les banques refusent désormais les prêts aux taxis (jusqu'à 250 000 euros) pour l'achat d'une licence de taxi. La preuve d'un monopole en danger. 

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