Hebdos : Ceux qui jouent le front anti Le Pen, ceux qui jouent ni-ni; Macron l’homme qui parlait de tout et rien dans le Point, Zemmour celui qui préférait la radicalité au pouvoir, Pécresse celle qui parle à Bernard Arnault comme à sa boulangère<!-- --> | Atlantico.fr
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La plupart des hebdomadaires reviennent sur la campagne présidentielle.
La plupart des hebdomadaires reviennent sur la campagne présidentielle.
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Revue de presse des hebdos

« Elections, radicalisation, décompositions, France contre France » à la Une de l’Express. « Emmanuel Macron La grande confession » à la Une du Point. « Alerte nationale » face à Marine Le Pen à la Une de l’Obs. « Macron Le Pen Non ce n’est pas un remake de 2017 » à la Une de Marianne.

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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L’Express compare les programmes des deux concurrents, Marianne souligne point par point les différences entre 2017 et 2022, l’Obs lance une alerte nationale face au danger Le Pen, Le Point consacre 13 pages à une interview d’Emmanuel Macron.

Elisabeth Borne à Matignon ?

Pour Le Point, « avant même le premier tour, les spéculations sur le casting d’un éventuel second mandat d’Emmanuel Macron échauffaient les piliers de la macronie. L’un d’eux en est sûr : la meilleure pour Matignon, c’est Élisabeth Borne : « Les deux réformes impossibles menées durant ce quinquennat, celles de la SNCF et de l’assurance-chômage, c’est elle », rappelle-t-il. Un ex-LR, lui, n’en doute pas : « Elle est femme, polytechnicienne, elle vient de la gauche, communique peu, elle sera Première ministre si Macron l’emporte. »

Ou bien Michel Barnier à Matignon ?

Dans Le Point « un stratège de LR va jusqu’à regretter que Michel Barnier, ancien chef de la diplomatie, n’ait pas remporté la primaire interne : « On aurait dû miser sur lui ! Avec l’Ukraine, on aurait fait le parallèle avec Joe Biden, il aurait incarné la sagesse. Macron aurait été obligé de dialoguer avec lui. » Un proche de l’ancien commissaire européen lui prédit même une haute destinée : « Pourquoi pas Premier ministre de la cohabitation d’Emmanuel Macron ? » .

Edouard Philippe sous surveillance

Le Point écrit qu’Emmanuel Macron est prudent : « Le candidat veille à ce qu’Édouard Philippe ne prenne pas trop de poids à l’Assemblée nationale dans la prochaine législature. L’objectif est donc de « bordurer » les ambitions du fondateur du parti Horizons. »

Emmanuel Macron et la mort

Le Point a interrogé Emmanuel Macron pendant trois heures sur les sujets les plus divers.  La faiblesse de l’Occident a encouragé Vladimir Poutine ?  « Oui. Il y a une double explication à cela : d’abord, le constat de la dépendance européenne aux États-Unis d’Amérique, et le choix de ceux-ci de ne pas faire respecter la lign rouge lorsque les armes chimiques ont été utilisées en Syrie en 2013.»

L’addiction aux écrans ? « Elle désapprend le désœuvrement et l’ennui. Or l’esprit humain a besoin de divagation, de temps perdu. (…) Et la dialectique, l’art de la discussion : elle enferme, provoque un recroquevillement sur des cercles de followers. Il n’y a rien de plus désespérant que des gens qui pensent tous de la même façon. Cela vaut pour moi aussi !

La mort ? « J’y pense, bien sûr, de plus en plus, même, c’est physiologique ! C’est le cheminement de Montaigne… Mais le rapport à la mort, ces dernières années, je l’ai surtout eu comme chef des armées ».

Gouvernement : qui va rester ?

Selon Le Point : « Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Gabriel Attal, Sébastien Lecornu, Julien Denormandie, Élisabeth Borne et Amélie de Montchalin sont pressentis pour rester. » Mais « Olivier Véran et Jean-Michel Blanquer, très visibles durant la crise Covid, pourront-ils continuer ? « Ils n’ont pas démérité, mais ils sont marqués », élude un proche du président.

La baisse du chômage

Dans Le Point, interview de Sophie Pedder, journaliste de ll’hebdomadaire britannique The Economist : selon elle, en France, on ne parle plus du chômage. « C’est incroyable de constater que ce sujet a complètement disparu des radars. En 2017, le chômage était la troisième préoccupation des Français et il n’est même plus dans le top 10 ! (…) Or, avec un taux de chômage autour de 7 %, on peut dire que le problème est presque réglé, mais les Français donnent l’impression de s’en moquer. Et personne ne donne crédit de cette baisse du chômage à Macron. » déclare la journaliste

Attribuer intégralement la baisse du chômage à Macron indépendamment de l’évolution de la zone euro relève peut être de l’amour d’une fan, pas de la raison économique …

Droite : opération survie

Le Point raconte que « Valérie Pécresse avait déjà couché sur le papier le nom de ses Premiers ministres. Elle était prête à présider, avait préparé l’armature de son gouvernement, rédigé jusqu’au moindre décret. « Tous les textes de loi étaient prêts », se désole un fidèle. Elle s’y voyait. « En décembre, après sa victoire à la primaire, on imaginait nos arrêtés de nomination ministérielle ! » se remémore un autre. Sur sa liste pour Matignon figuraient quatre noms : François Baroin, Xavier Bertrand, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez. »

Mais, (est-ce une signe ?) la présence de Valérie Pécresse sur les réseaux sociaux était famélique : « Son compte TikTok abritait 8 700 abonnés à l’aube du premier tour… contre 2,8 millions pour Emmanuel Macron et 1,8 million pour Jean-Luc Mélenchon. »

La haine anti-Macron

Dans Le Point, Julian Jackson, le biographe anglais du général de Gaulle analyse la campagne électorale française. L’intensité de la haine vouée à Macron ? « C’est une composante du populisme anti-élite, mais la France y ajoute la disparition quasi totale des deux partis majeurs, le PS et LR, que Macron aura accélérée. D’abord, à gauche, en 2017, avec l’aide de François Hollande et de Jean-Luc Mélenchon, puis à droite, durant son quinquennat. Macron a fait le vide avec une symétrie inquiétante, laissant la place aux extrêmes. »

Le flou règne à gauche

Pour Le Point « Le flou règne partout à gauche. Sandrine Rousseau veut prendre sa revanche sur Yannick Jadot, en entrant à l’Assemblée et en prenant le parti. Mais l’essentiel est peut-être ailleurs. À plus de 70 ans, Jean-Luc Mélenchon va-t-il tirer sa révérence ? Quelques-uns de ses proches le pensent. Dans la voiture qui le ramenait de son meeting de Lille, dans la nuit du 5 au 6 avril, il s’en est ouvert à un vieil ami : « Tu te rends compte, c’était peut-être le dernier meeting de ma vie. » Dimanche soir, juste après l’annonce des résultats, il a eu une curieuse formule. À la tribune, entouré notamment de Mathilde Panot et de Manuel Bompard, il a dit : « Les

jeunes me diront : “On n’y est pas encore arrivé.” Alors je dis : “Faites mieux !” » Un « Faites mieux » qui sonne comme une révérence, mais aussi comme un défi. S’il s’en va, les Insoumis risquent de se déliter. « Il est le ciment qui fait tenir tout le monde », remarque un ténor socialiste. »

La double revanche de Le Pen

L’Express estime que « la qualification de Marine Le Pen a un goût de double revanche. Contre Eric Zemmour, d'abord, qui a menacé des mois durant de lui barrer la route, captant, au plus fort de sa dynamique, presque la moitié des électeurs lepénistes dans les sondages. Revanche contre Emmanuel Macron, ensuite. Cinq ans que la présidente du Rassemblement national attend un match retour contre le chef de l'Etat, après son humiliante défaite de 2017. »

L’Obs lance une « alerte nationale » face à Le Pen

Pour l’Obs « Le duel entre le président sortant et la candidate du RN n’a rien d’un “remake” de 2017. Macron n’incarne plus la nouveauté et peine à répondre aux attentes de la France qui souffre. Le Pen, elle, a achevé de banaliser l’extrême droite. Sa victoire n’est plus impossible Il y a quelques semaines, un ministre anticipait déjà le duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen : la surprise de cette élection présidentielle, prédisait-il, serait qu’il n’y en aurait pas ; après avoir testé plusieurs options, Eric Zemmour à l’automne, Valérie Pécresse au lendemain de son investiture par Les Républicains, les Français retomberaient finalement sur l’affiche annoncée ».

« On prend les mêmes et on recommence, avec la même issue et « cinq ans de plus » pour le sortant, comme le scandent ses partisans ? Même dans le camp du président, qui a viré en tête le 10 avril (27,8 %), personne ne croit à l’évidence de ce bis repetita. 2022 n’a rien du simple « remake » de 2017. Emmanuel Macron n’a pas les mêmes réserves de voix qu’il y a cinq ans. Les projections sur le second tour suffisent à s’en rendre compte : Marine Le Pen, qui améliore son score de premier tour (23,1 %), pourrait l’emporter et l’alerte n’est pas feinte. »

« Macron n’est plus le candidat de la disruption. Ça, c’est terminé, reconnaît un député LREM. C’est derrière nous et c’est logique : après cinq ans de présidence, il a un bilan. Et pour ses opposants, quelque part, son bilan, il le porte comme un boulet. »

Valérie Pécresse : plus dure sera la chute

L’Express revient sur le naufrage de Valérie Pécresse : « C’est une fiction issue de notre culture gaullienne : l'élection présidentielle serait la "rencontre" entre un candidat et le peuple français. La formule tient du lieu commun, tant commentateurs et élus la serinent à longueur d'interventions télévisées. L'élimination de Valérie Pécresse dès le premier tour, avec 4,7 % des suffrages, rappelle à quel point elle demeure une réalité. »

"Elle est intelligente mais inadaptée socialement, analyse un cadre LREM qui la connaît bien. Elle parle à Bernard Arnault comme à la boulangère du coin. C'est trop long pour l'un et incompréhensible pour l’autre. »

« Elle rêvait de ramener la droite à l’Elysée, elle risque d’amener son parti à la banqueroute. S’il survit à la désunion entre les

conservateurs et les tenants d’une ligne plus modérée… » analyse l’Obs.

« A cette humiliante défaite vient s’ajouter un nouveau tourment à régler de toute urgence : pour sauver les finances du parti et rembourser sa dette, Valérie Pécresse a dû lancer un appel national aux dons. Elle comptait en effet sur « 7 millions d’euros de remboursement de l’Etat » qui ne viendront pas. Chez les militants de droite, cet appel réveille le douloureux souvenir du « Sarkothon », il y a dix ans, lorsque les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy avaient été invalidés par le Conseil constitutionnel. A l’époque, les adhérents s’étaient cotisés à hauteur de 11 millions. « C’était Sarko ! Mais cette fois-ci, pas sûr que ça marche… », lâchait laconiquement Roger Karoutchi, lundi matin, au 238, rue de Vaugirard, devant le siège que Les Républicains louent depuis 2019, après avoir déjà été contraints de le vendre pour apurer leurs comptes. » souligne l’Obs.

L’échec d’Eric Zemmour

D’après l’Obs, l’ancien journaliste du « Figaro », défait mais peut-être pas encore battu, s’imagine toujours en « chef de l’opposition » face à Emmanuel Macron. Mais déjà, au RN, on se frotte les mains en pariant sur un nouvel effondrement de la bulle Zemmour aux législatives. La « boucherie » de la présidentielle augurera-t-elle d’autres illusions perdues ? Eric Zemmour pourrait bien réussir à décrocher un mandat (plusieurs hypothèses sont déjà envisagées, à Paris ainsi que dans le Vaucluse et le Var), mais qu’en sera-t-il de son parti, fort de 120 000 adhérents ? « Son rêve de réactiver le clivage gauche-droite est un échec total. La preuve, les deux candidats qualifiés sont ceux qui se sont placés au-delà de ces considérations partisanes », siffle-t-on autour de Marine Le Pen, assurant que « Zemmour va se faire dévorer par les deux bouts : par nous, plus forts que jamais, et par la droite, qui refusera une alliance avec Macron ».

Cité par l’Express, « un ami de longue date » estime que « ce qu'il faut retenir d'Eric Zemmour, finalement, c'est qu'il ne rêve pas de prendre le pouvoir. Il se complait dans sa radicalité ».

Economie

La SNCF obligée d’aider sa concurrente

Marianne raconte que « la compagnie ferroviaire italienne Trenitalia, qui a commencé à s’installer en France en piquant des parts de marché à la SNCF, peut s’enorgueillir d’avoir reçu un soutien actif du service public. Ce dernier, en effet, a accepté de lui accorder des remises importantes sur le tarif des péages prélevés sur les utilisateurs du réseau ferroviaire afin de l’entretenir. Trenitalia, qui propose des allers-retours Paris-Lyon, bénéficie ainsi d’un coup de pouce accepté par une SNCF soumise à une pression amicale d’un gouvernement prétendant défendre le service public en lui mettant des bâtons dans les roues.

Etranger

L’autocrate Poutine

L’Express a lu Spin Dictators. The Changing Face of Tyranny in the 21st Century (Princeton University), qui vient de paraître en anglais,« l'économiste Sergei Guriev et le professeur de sciences politiques Daniel Treisman montrent comment les tyrans traditionnels, ayant basé leur pouvoir sur la brutalité et la violence (les "dictateurs de la peur") ont cédé la place à des "spin dictators", autrement dit des dictateurs passés maîtres dans l'art de la communication et de la manipulation. Si le but reste le même - la domination sur une société -, ces autocrates du XXIe siècle se sont adaptés à leur époque et savent donner le change en se donnant des airs de démocrates. Vladimir Poutine en fut longtemps l'archétype, avant que son régime ne se brutalise ces dernières années ».

Poutine va-t-il payer l’invasion de l’Ukraine ? Sergei Guriev répond : « Je suis certain qu'il restera moins longtemps au pouvoir du fait de cette guerre que s'il s'était abstenu d'envahir l'Ukraine. C'est une immense erreur stratégique. Soulignons qu'une erreur majeure comme cette invasion n'est nullement un "bug" du régime dictatorial, c'est au contraire l'une de ses caractéristiques. En supprimant toute opposition, vous ne pouvez qu'aboutir à de telles bourdes. »

« Mais les Russes vont commencer à se poser des questions quand les difficultés économiques s'accumuleront. Ils se demanderont pourquoi les médias officiels assurent que la Russie est une grande puissance, alors que les prix dans les magasins disent le contraire. Je pense que le frigidaire l'emportera sur la télévision.  Quand les Russes ouvriront leur frigidaire vide, ils délaisseront la propagande des médias officiels et chercheront des réponses ».

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