Eurovision 2024 : Greta Thunberg, les vikings macrobiotiques, l'antisémitisme ... et la grande déception de la FI<!-- --> | Atlantico.fr
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Eden Golan, la chanteuse israélienne arrivée 5e par la grâce des votes du public
Eden Golan, la chanteuse israélienne arrivée 5e par la grâce des votes du public
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Zone Franche

Les coulisses de la variétoche, c'est plus complexe qu'on l'imagine.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Je me laisse sans doute emporter par mon lyrisme naturel, mais il y avait quelque chose d’épique dans cette édition 2024 de l’Eurovision. La matière d’un roman sur l’époque ou peut-être même celle d’un opéra (comique ou non, ça reste à voir)...

Qu’une espèce de radio-crochet ringard et insipide, qu’on regardait gosses parce qu’il n’y avait que trois chaînes et même pas de VHS dans mon cas, ait pu concentrer autant de sujets, déchaîner autant de passions, susciter tant de commentaires et de stratégies, mérite tout de même qu’on s’y arrête cinq minutes.

Il y avait la question Israël-Hamas bien sûr, et cette armée de types en keffieh pourchassant une chanteuse de 20 balais en pleurs à travers les rues de Malmö pour lui faire payer la réponse de son gouvernement à une attaque terroriste menée par d’autres types en keffieh, mais ça n’était qu’un tout petit morceau de l’histoire...

Car il y avait Malmö, justement, cette troisième ville de Suède, qu’on se figurait jadis comme un paradis de vikings macrobiotiques et sociaux-démocrates mais qu’on dit désormais gangrenée par la violence des gangs et l’antisémitisme.

Il y avait la Greta, double égérie du GIEC et de l’UNWRA, en keffieh elle aussi, alertant intersectionnellement la jeunesse sur les dangers conjoints des émissions de CO2 et du sionisme.

Il y avait encore ces jeunes de tous les sexes, qui se trémoussaient sur une scène en chantant pour la paix comme ils auraient parfaitement pu le faire, littéralement pour certains d’entre eux, au Nova festival neuf mois plus tôt…

Mais il y avait surtout cette « bataille du vote », cette soudaine découverte du patriotisme cocardier des Mathilde Panot, Aymeric Caron et autres Thomas Portes, partant à la chasse aux tweetos sans prépuce soupçonnés de double allégeance ; leur déception en entendant Slimane, qu’ils essentialisaient d’avance comme militant à la Fi, indiquer qu’il appréciait sa concurrente israélienne ; ce découplage proprement étonnant entre choix des jurés « professionnels » et faveurs du public…

Tenez, il y avait tellement d’angles à observer dans ce concours de variétoche, qu’à défaut d’en tirer un roman ou un opéra-bouffe, je me suis le carrément infligé jusqu’à l’ultime twelve points. Et si je m’étais seulement débrouillé pour débloquer l’envoi de SMS surtaxés sur mon téléphone, j’avoue que je serais même allé jusqu’à voter : 99 centimes, franchement, ça les valait largement.

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