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Comment protéger les habitations de la montée des eaux ?
Comment protéger les habitations de la montée des eaux ?
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Atlantico Green

A cause du réchauffement climatique et de la montée des eaux, les architectes sont à la recherche de nouvelles structures pour éviter aux habitants des côtes de se retrouver les pieds dans l'eau.

Baptiste Furic

Baptiste Furic

Baptiste Furic est architecte, il est membre de l'association Bellastock qui fonctionne comme une plateforme de recherche architecturale. Elle favorise le travail collectif lors de projets liés à l’architecture, à la ville et au territoire.

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Atlantico : Avec le réchauffement climatique et la montée des eaux, les architectes sont à la recherche de nouvelles structures pour éviter que les habitants des côtes se retrouvent sous l'eau. Quelles sont les structures les plus impressionnantes déjà mises en place ? 

Baptiste Furic : Un architecte français travaille beaucoup sur la flottaison, il s'appelle Jacques Rougerie. Il possède une fondation et vient de se lancer dans un nouveau prototype qui s'appelle le Nautilus et dont l'objectif est qu'il puisse explorer les océans.  

Sa façon de travailler ? Le bio-mimétismes, il imite la nature afin de faire en sorte que les bâtiments flottent. Il a dessiné entre autres, un parc marin dont les gradins s'étalent sur l'eau comme des nageoires d'une raie mantra.

Et si l'on revient plus loin en arrière, les paquebots transatlantiques dont les premières réalisations datent du 19e siècle sont une belle performance de flottaison.

Il ne s'agit pas spécialement de nouveaux projets, par exemple l'ancienneté des cités lacustres montre bien que ce sont des techniques ancestrales. Les habitants avaient compris leurs problématiques environnementales et avaient construit leurs habitations en conséquence. A Venise, ils sont aujourd'hui prêts à investir beaucoup d'argent pour protéger cette cité classée au patrimoine mondial. Le problème de Venise ne porte (pas encore) sur la montée des eaux mais à force d'avoir mis des constructions, elles se sont affaissées. Des poteaux en métal sont donc placés sous les structures afin de les maintenir.

L'Ile-Saint-Louis, à Paris, est un autre exemple : c'est une construction sur pilotis en chêne, elle a été fondée dans la vase. Globalement, cette île n'existait pas, ses pourtours ont été fabriqués. Avec des poteaux en chêne que personne n'a changé depuis le XVIIe siècle.

Quels types de structures pourraient nous protéger de la montée des eaux ? Comment fonctionnent-elles ?

Il existe également les îles flottantes des Uros sur le lac Titicaca. Il s'agit de villes faites de joncs. Les habitants ramassent les joncs et font des fagots et avec cela, ils créent un base solide sur laquelle construire leurs habitations.  

En revanche, en architecture contemporaine, peu d'architectes se sont pour le moment saisi de ces problématiques.

Outre la flottaison, afin de lutter contre la montée des eaux, il est également possible de construire des digues. Mais l'exemple des Pays Bas montre que ce système sera à terme un échec. Car cela demande un entretien conséquent et on peut lutter contre la puissance de l'eau jusqu'à une certaine hauteur seulement. Sa pression est en effet très élevée : tout l'océan pousse sur la digue donc ce n'est pas viable.

Sinon, le système de construction sur pilotis demeure un moyen efficace. Au Brésil, les constructions des favelas, les palafittes, étaient en fait des constructions en bois sur pilotis.

Comment le problème est-il pris en compte en France ?

Le problème du pavillonnaire est que personne ne réfléchit plus aux contraintes locales. En France, nous sommes face à des plans locaux d'urbanisme (PLU) qui changent au bon vouloir du maire. Le problème est mal pris en compte en termes de construction. Plutôt que de rendre certaines zones inconstructibles, on devrait les limiter à certaines typologies de construction. Il faut se prémunir en construction sur hauteur par exemple.

La montée des eaux est un gros problème. Nous n'avons pas de solutions pour sauver toutes les constructions qui risquent de se retrouver sous l'eau. Par ailleurs, il y a tellement de cas que financièrement, ce n'est pas possible.

Se dirige-t-on vers de nouveaux métiers dans l'architecture? Des filières spécialisées en la matière sont-elles appelées à se développer?

Inévitablement, mais un architecte compétent n'a pas de souci à prendre en compte les risques et notamment les risques liés à la montée des eaux. D'autant plus si on le prévient par un système d'identification des risques, avec une connaissance du territoire. A partir des cartographies aujourd'hui, les architectes peuvent proposer des solutions techniques adéquates. Un architecte normal peut s'en sortir mais le flottant est compliqué. Il existe déjà des options dans les écoles, notamment pour comprendre plus en profondeur les principes d'Archimède. 

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