Pétrole en baisse : les opportunités et les pièges pour votre portefeuille<!-- --> | Atlantico.fr
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Les prix du pétrole ont accentué leur recul.
Les prix du pétrole ont accentué leur recul.
©Reuters

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Voici comment profiter de ce que certains qualifient déjà de "contre-choc pétrolier" sans prendre de risques excessifs.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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La baisse du pétrole a véritablement commencé cet été quand la Banque Centrale Américaine a annoncé qu’elle allait mettre un terme à sa politique d’expansion monétaire (QE3). La production mondiale étant supérieure à la demande, surtout à un moment où la croissance mondiale s’essouffle, les prix du pétrole ont accentué leur recul. Cette semaine, la décision de l’OPEP de ne pas baisser la production a conduit à une accélération du mouvement. Avec une baisse de 30% depuis juillet, certains évoquent même un contre-choc pétrolier.

Quelles peuvent-être les conséquences sur les marchés ? Comment en profiter sans prendre de risques excessifs ?

Le premier effet de cette baisse se fait directement sentir sur les pays producteurs, la Russie et le Venezuela notamment qui étaient déjà fragilisés. Le Brésil et le Mexique, dont les coûts de production sont élevés, vont souffrir également. Dans une certaine mesure, les Etats-Unis qui produisent leur pétrole de schiste sur les niveaux de prix actuels pourraient également être pénalisés si les prix du pétrole poursuivaient leur baisse, on peut même penser que la hausse du dollar attendue par la communauté financière serait repoussée…

Traduction pour un portefeuille : continuer de rester à l’écart des pays d’Europe de l’Est et d’Amérique Latine, ne pas renforcer la partie des valeurs américaines liées au pétrole ni les investissements en dollar.

En toute logique, des secteurs entiers souffrent de la baisse du pétrole : les entreprises parapétrolières (Technip par exemple) ou les grands groupes pétroliers (Total) ont d’ores et déjà vu leur cours baisser fortement.

Faut-il profiter de la baisse actuelle pour se positionner sur ces valeurs ?

Les plus audacieux pourraient s’y risquer en pariant sur des opérations de rapprochement : un marché qui se réduit, des prix de revient qui restent élevés… pourraient amener les entreprises à envisager des regroupements pour faire face à la situation. Haliburton/Baker Hugues aux Etats-Unis ou Technip / CGG en France sont des cas possibles. A ce stade, cela paraît néanmoins assez prématuré tant que la situation n’est pas stabilisée. En effet le passage à un baril aux alentours de 65$ va nécessiter de lourds ajustements qui vont prendre du temps.

Si on regarde du côté des consommateurs, la situation est au contraire très positive : l’économie mondiale va profiter de la baisse du pétrole. L’impact positif sur la croissance de la zone euro pourrait être de l’ordre de 0,30% en 2015. Compte tenu des faibles niveaux actuels de croissance, le coup de pouce est appréciable.

L’Europe, Allemagne en tête, fait clairement partie des gagnants de la baisse du pétrole, le Japon, la Chine et toute l’Asie également. Les économies occidentales étant très dépendantes de leur consommation domestique, chaque euro ou dollar économisés sur la facture pétrolière pourra venir soutenir l’activité.

Pour les portefeuilles boursiers; cela se traduit par un accroissement de la part que les investisseurs pourraient accorder à ces zones géographiques.

Sur le plan sectoriel, les secteurs les plus sensibles à la baisse du pétrole sont : les compagnies aériennes (Air France par exemple) ; le secteur automobile (Peugeot, Renault) ; les entreprises de transport en général et les entreprises qui fabriquent des infrastructures ; les entreprises chimiques et bien sûr les industrielles qui vont voir leurs marges profiter directement de la baisse du pétrole, enfin la grande distribution pourrait également profiter, même si c’est à la marge, du regain de pouvoir d’achat lié à la baisse du pétrole sur leur clientèle.

En conclusion, la baisse du pétrole ne fait pas que des gagnants : les pays producteurs et les entreprises liées à ce secteur devraient encore subir des ajustements douloureux surtout si le prix du pétrole venait à se stabiliser vers 60$.

A l’inverse, les pays consommateurs et les entreprises dont les coûts sont liés au pétrole pour elles-mêmes ou leurs clients vont directement et dès maintenant bénéficier de cette situation.

Pour l’Europe, étant donnée la situation de croissance molle actuelle, cette baisse du pétrole que personne n’anticipait est une aubaine un peu inespérée.

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