#Mali2013 : pourquoi être si pessimiste à propos des élections présidentielles ? <!-- --> | Atlantico.fr
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Mali2013.net produit des cartes interactives des incidents ou irrégularités constatées pendant les élections.
Mali2013.net produit des cartes interactives des incidents ou irrégularités constatées pendant les élections.
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Revue de blogs

Le premier tour de l'élection présidentielle sous haute surveillance au Mali s'est bien déroulé et pour la première fois, les électeurs et observateurs ont beaucoup utilisé les médias sociaux pour préparer et surveiller le scrutin.

Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle malienne devrait être proclamés aujourd'hui mardi 30 juillet, après un scrutin loin des pronostics catastrophistes. 6.3 millions d’électeurs pour des élections beaucoup aidées et pilotées par la communauté internationale. 

Du côté français, les blogs sont assez pessimistes, ou désabusés, sur l'effet que peut avoir une légitimation à marche forcée d'un président élu. L'un des blogs du journal La Croix résume : "Pressée de se désengager et de passer le flambeau à l’ONU, la France a poussé jusqu’au bout l’organisation d’une élection au Mali dès le 28 juillet malgré les difficultés pour organiser un scrutin aux normes démocratiques dans un pays déstabilisé par la guerre". "Nous serons intraitables" déclarait, en avril au Mali, le président François Hollande, signifiant en termes peu diplomatiques la volonté de Paris de voir des élections se tenir dans ce délai. La précipitation française suscite de nombreuses critiques enAfrique et ailleurs. "Après six mois d’opérations militaires contre les extrémistes dans le nord du pays, la France a besoin d’une stratégie de sortie et les élections, même précipitées, en tiennent lieu", affirme, sur le site de Foreign Policy,Eamonn Gearonmaître de conférences au département des études africaines de la Johns Hopkins School of Advanced International Studies (SAIS).

Mais sur place et sur les sites et blogs maliens, l'ambiance est passionnée et débordante d'espoir. Cette élection, c'est une possibilité de sortir de la crise, de l'immobilisme d'une situation bloquée et des tracas et vraies misères que cela cause à Bamako, surpeuplée par les réfugiés du nord. Sur le Net et Facebook, MaliJet est l'un des sites d'informations en continu les plus fréquentés avec Maliactuet les plus commentés : on ressent dans les commentaires le "moment historique" que la plupart des Maliens ne veulent pas compromettre. Même au Nord, le correspondant France 24titre : A Gao, "Tout le monde est prêt à voter : les jeunes, les anciens et même les vaches".

La communauté internationale a beaucoup investi pour préparer et surveiller ces élections express. Caritas Mali et Oxfam Afrique, comme d'autres grandes centrales humanitaires, ont formé à marche forcée des observateurs. "Caritas Mali raconte sur son blog la formation et le déploiement de 153 observateurs chargés de s’assurer de la transparence du scrutin."Aux côtés des observateurs de Caritas, plus de 2 000 observateurs seront déployés dans le pays, dont un gros contingent de l’Union européenne, de l’Union africaine ainsi que de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)". "Ces élections seront surveillées comme le lait sur le feu", résume le professeur Samaké. Autre gage de transparence : le Mali utilisera le fichier biométrique – une liste électorale informatisée qui "limite le risque de fraude et crédibilise les élections".

C'est aussi l'avènement de Facebook et des alertes par téléphone mobile, la pénétration d'internet grâce aux téléphones 3G progressant rapidement. De nombreux sites internet ont été ouverts en amont pour pouvoir suivre les élections et impliquer les électeurs dans la surveillance, commeMali2013.net, qui produit des cartes interactives des incidents ou irrégularités constatées. MaliVote met à jour les résultats par bureau de vote. Sur Angaelections, on peut aussi trouver les programmes, résultats et biographies des candidats. La radio télévision nationales'est aussi mise en ligne pour suivre les dernières nouvelles. 

Sur Twitter, deux mots ont souvent surgi sous le hashtag Mali2013 : IBK et NINA. Qui est IBK ? Les initiales du candidat favori pour l'instant, Ibrahim Boubacar Keïta, ancien Premier ministre (1994-2000),  69 ans, dont le challenger est Soumaïla Cissé, 63 ans, ancien ministre des Finances du Mali. Quant a NINA, il s'agit de la carte d'électeur biométrique, une nouveauté qui a provoqué une certaine confusion. 

Les problèmes n'ont pas disparu pour autant, et le blog Africa is a countryrepublie quelques analyses de fond en anglais sur les principales bombes à retardement  : le MNLA, les groupes armés islamistes et le trafic de drogue qui  transite par le nord du Mali en route pour l'Europe et le Moyen Orient. 

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