Les R&eacute;publicains ont 104 d&eacute;put&eacute;s dans leur groupe &agrave; l'Assembl&eacute;e et 85 ont accept&eacute;s de r&eacute;pondre &agrave; RTL. Et sur ces 85 personnes interrog&eacute;es, 24 r&eacute;pondent &ecirc;tre pr&ecirc;ts &agrave; soutenir Xavier Bertand &agrave; la prochaine pr&eacute;sidentielle. Val&eacute;rie P&eacute;cresse, elle, compte 14 voix, Michel Barnier 12 d&eacute;put&eacute;s, &Eacute;ric Ciotti, 3 voix et enfin Philippe Juvin 0... 30 d&eacute;put&eacute;s n'ont pas encore trouv&eacute; leur champion et restent orphelins de candidats &agrave; soutenir. Une situation &eacute;tonnante car il y a 5 ans, d&eacute;but septembre 2016, tous avaient trouv&eacute; leur candidat.
Pour les d&eacute;put&eacute;s LR, aucune t&ecirc;te d'affiche n'arrive &agrave; &eacute;merger de la meute et la fracture de la derni&egrave;re pr&eacute;sidentielle est encore pr&eacute;sente dans le parti. Mais pour beaucoup, une fois que le candidat officiel sera d&eacute;sign&eacute; ils se rangeront derri&egrave;re.&nbsp;

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Xavier Bertrand candidat le plus populaire chez les députés Les Républicains

Et si le problème de Xavier Bertrand était d’être le plus fort pour battre Marine Le Pen en 2022 ?

<h3>Atlantico : &Agrave; la lumi&egrave;re des pr&eacute;c&eacute;dents sondages, la candidature de Xavier Bertrand peut porter le champion des Hauts-de-France vers un second tour, mais pour acc&eacute;der &agrave; l&rsquo;&Eacute;lys&eacute;e le chemin semble se compliquer. S&rsquo;il appara&icirc;t comme &eacute;tant le meilleur candidat pour battre Marine Le Pen cela peut aussi devenir une gageure face &agrave; Emmanuel Macron. Comment son bon positionnement face au RN peut-il s&rsquo;av&eacute;rer compliqu&eacute; face au candidat En Marche ?</h3>
Christophe Boutin :&nbsp;La question qui se pose est de savoir contre qui Xavier Bertrand aurait &agrave; se battre dans l'hypoth&egrave;se d'un second tour des pr&eacute;sidentielles. A priori, il s'agirait d'affronter l&rsquo;un des deux leaders politiques qui, jusqu'ici, font la course en t&ecirc;te dans les sondages, Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
Face &agrave; la premi&egrave;re, le discours de Xavier Bertrand, r&ocirc;d&eacute; depuis des ann&eacute;es, est absolument sans ambigu&iuml;t&eacute; : il serait le politique le mieux plac&eacute; pour en terminer avec ce Rassemblement national qu'il continue d'&eacute;voquer sous le nom de Front National, comme pour mieux marquer que, lui non plus, n'aurait pas chang&eacute;. Le mieux plac&eacute; de tous, meilleur par exemple qu'un Emmanuel Macron qui rencontrerait une nouvelle fois son adversaire de 2017 ? Il est difficile de le dire. Mais, dans le cas d'un affrontement entre Xavier Bertrand et Marine Le Pen, la question du ralliement derri&egrave;re le leader des Hauts-de-France, de la quasi int&eacute;gralit&eacute; des R&eacute;publicains, des centristes, mais aussi d'une part des &eacute;lecteurs de LREM, du PS, et m&ecirc;me d&rsquo;EELV, ne semble gu&egrave;re poser de probl&egrave;mes.
En effet, certains commentateurs, chez les R&eacute;publicains et ailleurs, semblent voir deux choses dans les r&eacute;sultats de ces &eacute;lections de 2021 : d'abord, le fait que, sinon le RN, au moins Marine Le Pen, serait en perte de vitesse, ce qui pourrait affaiblir assez ce parti lors du premier tour de la pr&eacute;sidentielle pour leur permettre d&rsquo;&ecirc;tre pr&eacute;sents &agrave; sa place au second ; d'autre part, que s&rsquo;op&egrave;re un retour de leurs &eacute;lecteurs, et, plus que de la frange de cet &eacute;lectorat partie au RN, il s&rsquo;agit ici de cet &eacute;lectorat centriste qui s'&eacute;tait port&eacute; sur Emmanuel Macron et LREM en 2017 et peut-&ecirc;tre plus encore en 2019.
D&rsquo;o&ugrave; la tentation d&rsquo;un programme LR pour les &eacute;lections pr&eacute;sidentielles de 2022 que l'on pourrait r&eacute;sumer en trois tiers. Le premier tiers rel&egrave;verait de ce qu'on peut appeler un lib&eacute;ralisme financiaris&eacute; et europ&eacute;anis&eacute;. Les soutiens d'Emmanuel Macron comprendront alors &nbsp;qu'ils b&eacute;n&eacute;ficieront des m&ecirc;mes appuis qu'avec l'actuel h&ocirc;te de l'&Eacute;lys&eacute;e pour mettre en &oelig;uvre leur politique, et l'&eacute;lectorat &acirc;g&eacute; de LR sera rassur&eacute; par le fait que l'on ne bouleversera rien et, notamment, que l&rsquo;on ne touchera pas &agrave; l'euro. Le deuxi&egrave;me tiers rel&egrave;vera de la mise en place d'une surveillance g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;e de la population, surfant sur les proc&eacute;dures apparues au moment de la crise sanitaire. Cette politique sera cens&eacute;e r&eacute;pondre &agrave; cette demande s&eacute;curitaire qui d&eacute;passe le seul &eacute;lectorat &acirc;g&eacute; de LR, tout en rassurant les tenants du multiculturalisme, puisque, g&eacute;n&eacute;rale, cette surveillance ne donnera lieu &agrave; la stigmatisation d'aucune cat&eacute;gorie de la population. Restera le troisi&egrave;me tiers, qui fera d&rsquo;ailleurs la distinction entre Xavier Bertrand et Val&eacute;rie P&eacute;cresse&nbsp;: au premier, le &laquo;&nbsp;gaullisme social&nbsp;&raquo;, m&acirc;tin&eacute; d&rsquo;un soup&ccedil;on de populisme chti&nbsp;; &agrave; la seconde le &laquo;&nbsp;gaullisme soci&eacute;tal&nbsp;&raquo;, un rien &laquo;&nbsp;multicu&raquo; pour ne pas effrayer boboland. &nbsp;
Des images de leaders d&rsquo;une droite tr&egrave;s largement centriste donc, et si la diff&eacute;rence de l&rsquo;axe d&rsquo;attaque de Xavier Bertrand serait un soup&ccedil;on plus &eacute;loign&eacute; de celui d&rsquo;Emmanuel Macron que pour Val&eacute;rie P&eacute;cresse, la question se posera sans doute assez vite d'une certaine similitude si les deux hommes s&rsquo;affrontaient au second tour des pr&eacute;sidentielles, les deux discours relevant finalement d&rsquo;un m&ecirc;me progressisme. Chassant sur des terres tr&egrave;s proches, la question qu&rsquo;ils auront &agrave; se poser sera alors de savoir de quels ralliements ils disposeront.
<h3>Xavier Bertrand pourrait-il gagner contre Emmanuel Macron sans mobiliser une partie de l&rsquo;&eacute;lectorat RN&nbsp;? Peut-il surfer sur un &eacute;lectorat anti-Macron&nbsp;?</h3>
On conna&icirc;t le vieil adage &eacute;lectoral : au premier tour on vote&nbsp;pour, au second, on vote&nbsp;contre. Dans un syst&egrave;me qui n&rsquo;en retient que deux parmi les candidatures multiples du premier, l'une des motivations principales pour amener aux urnes les &eacute;lecteurs du second tour qui ont perdu leur champion est effectivement de les motiver contre l&rsquo;un des deux restants en lice &ndash; ce qui est plus ais&eacute; &agrave; obtenir qu&rsquo;un vote en faveur de l'un de ces deux-l&agrave;.
Sur l&rsquo;&eacute;lectorat RN, il importe de faire attention au prisme de ces &eacute;lections de 2021. Plusieurs explications peuvent en effet &ecirc;tre donn&eacute;es &agrave; la perte de vitesse de Marine Le Pen et de son parti. Un affadissement du discours, qui oublie ses fondamentaux, comme le dit &Eacute;ric Zemmour&nbsp;? L&rsquo;effet pervers de la &laquo;&nbsp;nationalisation&nbsp;&raquo; d&rsquo;une &eacute;lection r&eacute;gionale qui incite &agrave; se r&eacute;server pour le vrai combat, dans moins d&rsquo;un an&nbsp;? L&rsquo;impact de l&rsquo;absence de propagande &eacute;lectorale dans une France p&eacute;riph&eacute;rique qui a oubli&eacute; l&rsquo;&eacute;lection&nbsp;? Celui de la fin de la crise Covid sur une jeunesse qui vote largement RN mais qui aurait pr&eacute;f&eacute;r&eacute; profiter de ses jours de libert&eacute;&nbsp;? On peut s&rsquo;interroger en tout cas sur le vide &eacute;lectoral qui a frapp&eacute; le RN plus que d&rsquo;autres partis. Doit-on croire, comme le fait Xavier Bertrand, que ses m&acirc;choires sont bris&eacute;es&nbsp;? Il n&rsquo;est en tout cas pas &eacute;vident que l&rsquo;&eacute;lectorat RN ne lui revienne pas, et moins encore qu&rsquo;il se portera sur Xavier Bertrand dans un combat contre Emmanuel Macron&nbsp;: ces deux facettes du progressisme sembleront en effet trop proches &agrave; un &eacute;lectorat conservateur, et leurs r&eacute;ponses pratiques trop &eacute;loign&eacute;es des attentes d&rsquo;un &eacute;lectorat populiste.
Reste une autre question, celle du &laquo;&nbsp;retour au bercail&nbsp;&raquo; des &eacute;lecteurs LR, sur lequel on peut aussi avoir un doute. L'&eacute;lectorat qui s'est port&eacute; sur les candidats ou listes des R&eacute;publicains lors de ces &eacute;lections r&eacute;gionales et d&eacute;partementales est un &eacute;lectorat assez &acirc;g&eacute;. Cet &eacute;lectorat, obs&eacute;d&eacute; par la s&eacute;curit&eacute;, voit dans le changement un risque et lui pr&eacute;f&egrave;re la continuit&eacute;. Dans cette d&eacute;marche, il est ici largement revenu voter pour les hommes et les femmes qu&rsquo;il avait port&eacute;s au pouvoir en 2015 et dont il a estim&eacute; qu&rsquo;ils n'avaient pas d&eacute;m&eacute;rit&eacute; dans l&rsquo;exercice de leurs fonctions &ndash; et notamment lors de la crise sanitaire. On voit d'ailleurs que ce m&ecirc;me &eacute;l&eacute;ment a jou&eacute; en faveur de candidats PS, clairement reconnus par leur &eacute;lectorat, au d&eacute;triment l&agrave; aussi des scores de LREM. Mais une &eacute;lection ne fait pas l&rsquo;autre, et moins encore quand elles sont &agrave; la fois diff&eacute;rentes par leur objet et assez proches dans le temps pour &eacute;carter en 2021 le vote sanction dirig&eacute; contre le Pr&eacute;sident&nbsp;: dans dix mois, ce sera autre chose.
Pour en revenir &agrave; l&rsquo;hypoth&egrave;se du duel Bertrand/Macron au second tour de 2022, il est vrai que la personnalit&eacute; du second semble finalement presque plus clivante que celle du premier. Nous nous retrouvons en fait en 2012, quand, apr&egrave;s l&rsquo;agitation sarkozienne et la d&eacute;testation qui entourait le Pr&eacute;sident, les Fran&ccedil;ais avaient fait le choix du &laquo; pr&eacute;sident normal &raquo;. Nicolas Sarkozy payait aussi la trahison de cet &eacute;lectorat de droite qu&rsquo;il avait arrach&eacute; au FN en 2007, et qui ne lui avait pas pardonn&eacute; en 2012 ses palinodies. Mais, de m&ecirc;me, Emmanuel Macron risque de payer ce que son &eacute;lectorat de gauche de 2017 a consid&eacute;r&eacute; comme sa trahison dans bien des domaines &ndash; du d&eacute;mant&egrave;lement des services publics &agrave; la violence contre les manifestants. Cela conduira peut-&ecirc;tre pas cet &eacute;lectorat &agrave; aller voter pour Xavier Bertrand ; mais cela peut le conduire &agrave; ne pas se d&eacute;placer pour soutenir Emanuel Macron - il serait int&eacute;ressant de voir le taux d&rsquo;abstention dans un second tour avec une telle configuration, o&ugrave; ni la droite RN, ni la gauche n&rsquo;iraient aux urnes. Cela laisse donc la voie ouverte pour Xavier Bertrand et la perspective d&rsquo;une victoire, si du moins Emmanuel Macron est plus d&eacute;test&eacute; sur sa gauche qu&rsquo;il ne le serait lui-m&ecirc;me sur sa droite : son discours n&rsquo;incitera certes pas la droite RN &agrave; voter pour lui, mais elle d&eacute;teste assez Macron pour ne pas aller le soutenir ; il incitera aussi la gauche &agrave; ne pas choisir entre les deux. On serait alors devant deux groupes de taille sensiblement &eacute;gale.
<h3>Dans tous les cas de figures n&rsquo;est-ce pas finalement la candidature de Marine Le Pen qui est menac&eacute;e ?</h3>
La candidature sans doute pas : le parti est tenu d&rsquo;une main de fer, et il semble bien difficile d&rsquo;imaginer une crise interne de cette ampleur &agrave; dix mois de l&rsquo;&eacute;lection. Ce qui pourrait menacer Marine Le Pen - mais menacerait aussi Xavier Bertrand - serait l&rsquo;irruption d&rsquo;un candidat charismatique qui sache rassembler l'int&eacute;gralit&eacute; de la droite conservatrice fran&ccedil;aise. Cela para&icirc;t peu plausible, m&ecirc;me si l'exemple d&rsquo;Emmanuel Macron montre clairement que dans nos d&eacute;mocraties modernes, avec des soutiens bien plac&eacute;s, un candidat peut s'affirmer dans un d&eacute;lai record et surprendre les commentateurs.
Il conviendra par contre de tenir compte de cette importante abstention qui a frapp&eacute; le Rassemblement national lors de ces &eacute;lections. J'ai &eacute;voqu&eacute; quelques pistes qui relativisent le ph&eacute;nom&egrave;ne, mais il faudra aussi certainement que la candidate clarifie son discours sur un certain nombre de points. Depuis 2017 en effet &ndash; arrivant d&rsquo;ailleurs ainsi &agrave; compenser l&rsquo;effet d&eacute;l&eacute;t&egrave;re du d&eacute;bat du second tour des pr&eacute;sidentielles, o&ugrave; elle ne s&rsquo;&eacute;tait pas montr&eacute;e &agrave; son avantage - elle a b&eacute;n&eacute;fici&eacute; essentiellement des fautes des autres, commises &laquo; par action et par omission &raquo;. Un certain nombre de th&eacute;matiques, dont on pensait qu'elles &eacute;taient prioritairement les siennes, celles de l'identit&eacute;, de l'immigration ou de l&rsquo;ins&eacute;curit&eacute;, n'&eacute;taient ainsi pas trait&eacute;es, ou mal, et elle progressait dans les sondages sans rien avoir &agrave; faire &agrave; chaque fois qu'un probl&egrave;me se posait dans ces trois domaines - et Dieu sait que depuis 2017 nous n'avons pas manqu&eacute; d&rsquo;&eacute;v&egrave;nements tr&egrave;s graves.
Mais cette ascension m&eacute;canique pourrait &ecirc;tre remise en question si un nouveau discours apparaissait, sur lequel, sans le caricaturer comme peut le faire &Eacute;ric Zemmour, on ne peut que constater une &eacute;volution et un rapprochement avec ce que pr&ocirc;ne le reste de la classe politique, ce politiquement correct sous tutelle m&eacute;diatique. La nature, m&ecirc;me politique, ayant horreur du vide, nul doute que si d'autres s'emparent alors de ces questions, c&rsquo;est &agrave; leur profit que jouera le m&ecirc;me syst&egrave;me de vases communicants. Marine Le Pen n'est donc pas menac&eacute;e &agrave; court terme, pour 2022, mais on peut se demander si l'on ne touche pas ici &agrave; certaines limites, qu&rsquo;il s&rsquo;agisse de celles de la structure partisane ou de sa dirigeante, et &agrave; la fin d&rsquo;une rente de situation mise &agrave; mal par une d&eacute;diabolisation mal men&eacute;e.

Et si le problème de Xavier Bertrand était d’être le plus fort pour battre Marine Le Pen en 2022…?

Meilleur candidat face au RN

Et si le problème de Xavier Bertrand était d’être le plus fort pour battre Marine Le Pen en 2022…? Rassemblement national Emmanuel Macron Elysée Christophe Boutin

Dans son camp

Dans son camp

Xavier Bertrand candidat le plus populaire chez les députés Les Républicains

Atlantico Rédaction

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