Syndrome de La Havane : des espions russes auraient utilisé des armes soniques pour cibler les diplomates américains<!-- --> | Atlantico.fr
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Un policier monte la garde en face de l'ambassade américaine à La Havane, le 3 mai 2022.
Un policier monte la garde en face de l'ambassade américaine à La Havane, le 3 mai 2022.
©YAMIL LAGE / AFP

"Bons baisers de Russie"

Les Etats-Unis avaient fermé leur ambassade à Cuba après de nombreux incidents ayant touché des diplomates américains.

Entre 2016 et 2017, des diplomates de l’ambassade américaine de La Havane subissaient d’étranges maux. Ces incidents auraient été provoqués par une arme à micro-ondes utilisée par des espions russes. Ils souffraient notamment de pertes d’audition, de vertiges, de maux de tête ou de problèmes cognitifs.

Une vingtaine d’employés de l’ambassade des Etats-Unis installée à La Havane ont été touchés entre 2016 et 2017. 

A partir de 2016, des diplomates américains en poste à Cuba ont dit être frappés de troubles étranges. Ces "incidents anormaux de santé", selon la terminologie employée aux Etats-Unis, ont ensuite été signalés ailleurs dans le monde (Chine, Allemagne, Australie, Russie, Autriche) et même à Washington. Au total, plus d’une centaine de diplomates, de membres de la CIA, d’officiers militaires et d’entrepreneurs américains, parfois leurs conjoints, leurs enfants et leurs animaux, ainsi que plusieurs responsables canadiens, ont été affectés par ces maux.

Malgré de nombreux examens et le suivi médical qui a été mis en place pour les accompagner, les autorités américaines n’avaient aucune explication à avancer. L'épisode à Cuba avait poussé le président Donald Trump à fermer le consulat.

Une enquête menée par le media d’investigation The Insider, en collaboration avec « 60 Minutes » et « Der Spiegel », a permis de recueillir des témoignages et des preuves qui démontrent l’implication de Moscou. Des agents russes du renseignement militaire du Kremlin, l’unité spécial 29 155, auraient utilisé une « arme à énergie dirigée ».

Plusieurs supérieurs de cette unité ont reçu des récompenses et des promotions pour leurs travaux sur le développement d’« armes acoustiques non létales », un terme utilisé dans la littérature scientifique militaire russe pour décrire à la fois le son et les fréquences radio.

« Ces agents russes ainsi que d’autres agents attachés à l’unité 29155, voyageant sous couverture, ont été géolocalisés dans des endroits à travers le monde juste avant ou au moment d’incidents de santé anormaux signalés », selon The Insider.

Washington s’est toujours abstenu de considérer cette vague de « symptômes » comme une attaque et d’en imputer la responsabilité à Cuba ou à une autre puissance étrangère.

Les diplomates pourraient avoir été victimes d’une arme sonique de la Russie. L’enquête journalistique, qui a duré plus d’un an et qui se base notamment sur des documents des services de renseignement russes interceptés et des journaux de voyage, dit avoir "découvert des éléments suggérant que ces incidents anormaux de santé […] pourraient provenir de l’utilisation d’armes à énergie dirigée, maniées par des membres de l’unité 29155" du GRU, le service de renseignement militaire russe. L’unité 29155 est chargée des opérations à l’étranger et s’est déjà retrouvée au centre de plusieurs affaires. Elle est notamment accusée de la tentative d’empoisonnement de l’ancien espion russe Sergueï Skripal au Royaume-Uni en 2018.

L’an dernier, un rapport américain considérait encore comme « très improbable » qu’un tiers soit à l’origine des mystérieuses lésions cérébrales subies par une centaine d’agents au total.

Des diplomates, mais aussi des officiers de la CIA ou des agents du FBI, ainsi que des scientifiques ont été impactés.

L’enquête révèle que les attaques auraient commencé dès 2014. Un employé américain du consulat de Francfort, en Allemagne, avait été hospitalisé après perdu connaissance, pour traumatisme crânien, sans choc préalable. Cet incident était intervenu quelques mois après l’annexion de la Crimée par la Russie.

L'Express

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