Primaire de la droite et du centre : un deuxième débat plus pugnace, Alain Juppé jugé plus convaincant<!-- --> | Atlantico.fr
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Selon un premier sondage Elabe pour BFM TV c'est toujours Alain Juppé qui a été jugé le plus convaincant, par 34% des téléspectateurs, contre 24% pour Nicolas Sarkozy. François Fillon semble émerger comme troisième homme.
Selon un premier sondage Elabe pour BFM TV c'est toujours Alain Juppé qui a été jugé le plus convaincant, par 34% des téléspectateurs, contre 24% pour Nicolas Sarkozy. François Fillon semble émerger comme troisième homme.
©ERIC FEFERBERG / POOL / AFP

Politique

Les candidats se sont affrontés une nouvelle fois pendant plusieurs heures.

  • C'est le deuxième débat de la primaire de la droite avant les votes du 20 et 27 novembre
  • Les sept candidats à cette élection se sont affrontés en direct de la salle Wagram à Paris, sur BFMTV, RMC, Dailymotion et iTélé
  • L’émission a été divisée en trois parties et a abordé l'Europe, l'éducation et la sécurité
  • Il y a eu 243 370 tweets pendant ce débat, par 32 253 utilisateurs, utilisant le hashtag #LaPrimaireLeDébat (ou un autre mot-clé lié au débat) entre 20h30 et 23h15

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Un débat plus pugnace, avec plus d'interruptions, plus d'échanges, plus d'affrontements, et une aigreur à peine masquée par le tutoiement de rigueur entre membres du même camp politique. Un débat où chacun est resté sur ses propres positions et où il n'y a pas eu de vainqueur clairement démarqué. C'est sans doute cela, et peut-être le retour de la cravate de Bruno Le Maire, dont l'absence avait été si remarquée au premier tour, qu'il faut retenir de cette soirée. 

Ceci dit, selon un premier sondage Elabe pour BFM TV c'est toujours Alain Juppé qui a été jugé le plus convaincant, par 34% des téléspectateurs, contre 24% pour Nicolas Sarkozy. François Fillon semble émerger comme troisième homme à la place de Bruno Le Maire : l’ancien Premier ministre a convaincu 15% des spectateurs et 21% des sympathisants de la droite et du centre, alors que le député de l'Eure plafonne à 10% de spectateurs et 11% des sympathisants de droite et du centre.

Les candidats sont restés dans leurs postures, à la fois sur le fond et sur la forme. Nicolas Sarkozy aggressif, se voulant l'apôtre de la droite dure. Jean-François Copé populiste, se voulant sur scène le représentant du français de base. Nathalie Kosciusko-Morizet fidèle à sa ligne centriste. Jean-Frédéric Poisson jouant la carte du franc-parler, mais sans cette fois briller autant qu'il l'avait fait lors de la première soirée. 

Une soirée où les candidats ont facilement pu faire la surenchère dans leurs propositions, notamment autour de la sécurité et du terrorisme, qui a donné lieu à une des passes d'armes les plus animées--et sans doute la plus intéressante, sur le fond--du débat, au sujet des relations entre la France et l'Arabie saoudite, étant donné les pratiques de ce régime et ses liens avec le terrorisme. 

Un débat qui s'est aussi beaucoup concentré sur les problématiques de politique électorale et politicienne. On a parlé du Front national : front républicain, ou "ni-ni" ? Et qui était pour le "ni-ni" avant qui, et qui a changé d'avis ou pas changé d'avis ? (Rappelons que Nicolas Sarkozy avait déclaré qu'il pourrait voter pour François Hollande si celui-ci était opposé à Marine Le Pen, alors qu'il avait auparavant prôné le "ni-ni".) Et on a énormément parlé de François Bayrou, bête noire de certains et allié d'autres. Est-il décemment possible de revendiquer comme son allié un homme qui a appelé à voter pour la gauche au second tour de la dernière élection présidentielle, qui boude la primaire dans laquelle il veut maintenant jouer le chien dans un jeu de quilles ? Là aussi, les missiles ont fusé de part et d'autre, notamment bien sûr entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, les deux principaux protagonistes, Nicolas Sarkozy accusant son principal rival de monnayer le soutien de François Bayrou contre des circonscruptions mais, surtout, contre des concessions inacceptables.

Dans le débat sur l'éducation, beaucoup ont prôné la fin du collège unique, le "retour aux fondamentaux", l'évaluation stricte des élèves et des professeurs. Prônant un retour de l'autorité à l'école, une Laurence Ferrari goguenarde a demandé à Jean-François Copé s'il ne voulait pas aussi le retour de l'uniforme, ce à quoi l'intéressé a répondu du tac au tac que si, bien sûr. Une répartie qui fera jaillir d'extase les partisans de cette idée. 

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A la suite du débat, Alain Juppé a été interpellé par une policière, l'interrogeant sur le mouvement des policiers, qu'il a dit "comprendre". "Vous avez le droit au soutien des pouvoirs publics et vous ne l'avez pas suffisamment aujourd'hui." Il a ensuite demandé les coordonnées de son interlocutrice pour la recontacter.

Sur BFM, Jérôme Chartier a défendu François Fillon de toute charge d'attaque personnelle contre Nicolas Sarkozy. Selon le député LR, dans un débat où la plupart des candidats ont attaqué Nicolas Sarkozy, François Fillon s'est démarqué en refusant d'attaquer qui que ce soit. 

Franck Riester, porte-parole de Bruno Le Maire, a concédé que son candidat est en retard dans les sondages, mais a néanmoins affirmé que "sur le terrain, c'est complètement différent" car "les Français ont envie de changement." "C'est ce qu'ils me disent sur le terrain, pour beaucoup d'entre eux, et je pense qu'ils s'exprimeront de la sorte le jour des primaires." 

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Invités des matinales ce vendredi matin, certains candidats ont déploré les longs échanges autour du soutien de François Bayrou à Alain Juppé, lors du débat. 

"J'espère qu'au moins ce débat aura permis de nous sortir de cette séquence grotesque dans laquelle Nicolas Sarkozy a choisi de nous mettre tous pendant dix jours de parler matin midi et soir de Bayrou", a lancé Jean-François Copé sur BFMTV. "Ça n'a aucun sens. La vertu du débat d'hier a été de clore le caractère stérile de cette polémique", a-t-il conclu.

Interrogée par Radio Classique, Nathalie Kosciusko-Morizet a exprimé ses regrets : "Je reste un peu sur ma faim sur les thématiques abordées. Le débat sur Bayrou nous a fait perdre du temps", a-t-elle jugé.  Pour elle, le débat "était intéressant parce qu'il y a eu beaucoup d'interactions entre les candidats".

L'ancien ministre du Logement Benoist Apparu, quant à lui, a estimé que "la question de Bayrou, c'est juste politicien. "Nicolas Sarkozy demande à Alain Juppé de ne pas faire ce qu'il a fait hier", a attaqué le maire de Châlons-en-Champagne, en référence au gouvernement d'ouverture mis en place par l'ancien chef de l'État à son arrivée à l'Élysée.

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