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Meurtre d’Enzo : pourquoi le suspect devrait sortir de prison avant le début de son procès
©©Capture d'écran CNews

Tragique

Le mis en cause, âgé de 15 ans, restera au maximum un an en détention provisoire. Mais il peut d’ores et déjà faire une demande de libération.

« Le tueur de mon fils est actuellement en prison mais il y a de grandes chances qu'il ressorte avant son jugement ». C’est par ces mots que la mère d’Enzo, un jeune homme de 15 ans tué à coups de couteau par un adolescent du même âge, samedi 22 juillet dans l’Eure, exprime son désarroi. « Imaginer qu'il puisse ressortir avant son jugement est pour moi insupportable. C'est inconcevable qu'il puisse continuer à voir sa famille, ses amis, à faire la fête et à vivre alors qu'il a retiré la vie du mien. Ce n'est pas logique », poursuivait la maman de la victime.

L'adolescent soupçonné d'avoir porté des coups de couteau à Enzo est actuellement dans un centre de détention pour mineurs. Et il en sortira bien avant la tenue de son procès. « Les délais maximaux pour la détention des mineurs sont moins importants que ceux pour les majeurs. Pour les mineurs de 13 à 15 ans, la détention provisoire est d’une durée de six mois renouvelable une seule fois, donc un an au maximum », explique une magistrate à nos confrères du Figaro. Or, « en général une instruction pour meurtre dure plus qu’un an, même si je pense qu'ils vont essayer d'aller vite, donc il y a clairement un risque qu’il soit libéré avant le début de son procès », poursuit cette source.

L’adolescent suspecté d’avoir tué Enzo sortira forcément de prison d’ici un an, au terme de la durée de détention provisoire maximale pour les mineurs. Mais il peut très bien retrouver la liberté plus tôt. Au bout de six mois, une première audience aura automatiquement lieu devant le juge des libertés et de la détention (JLD). Ce dernier examinera si les critères de la détention provisoire sont toujours remplis, à savoir conserver les preuves ou les indices, empêcher des pressions sur les témoins, empêcher une concertation entre les mis en cause ou encore garantir le maintien du suspect à la disposition de la justice.

Par la voix de son avocat, la mère d’Enzo regrette également de « ne pas exister » dans la procédure. « Elle a récupéré le corps de son fils dans un état déplorable, en lambeaux, mais elle ne connaît même pas les résultats de l'autopsie. La loi ne permet pas qu’elle ait accès au dossier, avant d’avoir été entendue par le juge d’instruction, ni de la convoquer à l’audience devant le juge des libertés et de la détention (JLD) », explique Me Mehdi Locatelli. La mère d’Enzo n’a pas été convoquée à cette audience. « La maman regrette de ne pas avoir eu la parole devant le JLD. Le procès est celui des mis en examen et les victimes n'existent pas », dénonce l’avocat. « Si le suspect fait une demande de libération, il y aura une nouvelle audience et on ne sera même pas convoqués », poursuit-il.

Le Figaro

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