LFI-RN : quand les deux partis partagent bien plus qu’on ne le pense<!-- --> | Atlantico.fr
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Un écran géant affiche les discours Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen après les résultats du premier tour de l'élection présidentielle française, le 10 avril 2022
Un écran géant affiche les discours Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen après les résultats du premier tour de l'élection présidentielle française, le 10 avril 2022
©LUDOVIC MARIN / AFP

Points communs

Des électeurs RN qui votent Insoumis, et vice-versa … Les deux formations partagent bien plus qu’elles ne le prétendent : au moins 2 millions d’électeurs extrêmement fluides !

Léo Walter, nouveau député Insoumis, peut remercier les électeurs du Rassemblement National : ils ont fait tomber Christophe Castaner. Au soir du premier tour, le candidat Nupes (LFI) rassemblait que 29 % des voix. Sa victoire n’était pas jouée d’avance. Mais le candidat de l'union de la gauche a progressé de plus de 6 000 voix entre les deux tours, sans que l'abstention ne varie, ou presque. 

Louis Aliot, maire RN de Perpignan, l’explique sans détours « contre monsieur Castaner, je pense qu'il y a des électeurs du Rassemblement National dans sa circonscription qui vont réfléchir à deux fois, qui, peut-être, même en se bouchant le nez, iront voter contre monsieur Castaner »

Cette circonscription des Alpes-de-Haute-Provence ne fait pas exception. Partout en France, nombre d'électeurs RN ont voté au secours de la Nupes et réciproquement, lorsqu'il s'agissait de faire perdre un candidat macroniste. En réalité, derrière l’apparente opposition entre LFI et le RN, il aurait de nombreux points communs : la fluidité entre ces deux électorats fonctionne d’ailleurs dans les deux sens.

D'après une étude Harris Interactive-Toluna publiée ce 19 juin, 24 % des électeurs d'un candidat Rassemblement National battu au premier tour se sont tournés vers un candidat Nupes au second tour, lorsque ce dernier affrontait un candidat macroniste. L'inverse fonctionne aussi : lorsqu'un candidat Nupes a été battu dès le premier tour, 24 % de ses électeurs se sont tournés vers le candidat RN au second tour !

Pour Jean-Daniel Lévy, d'Harris Interactive, on assiste à l'émergence d'un très net « front anti-Macron ». L'élection massive de députés ancrés dans une forme de radicalité politique (72 députés LFI, 89 députés RN) s'explique donc en partie par la mort du front républicain. 

« Le Rassemblement national n'a pas pu décrocher 90 sièges sans des reports de voix d'électeurs venus de la gauche », explique François Kraus de l'Ifop, pour qui « cette porosité varie selon les régions. Elle est manifestement plus forte dans les régions avec une ancienne tradition de gauche populaire et radicale, comme les bassins miniers du Pas-de-Calais et de Lorraine, voire parfois dans des villages de régions populaires comme les Pyrénées-Orientales », précise-t-il. 

Le Point

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