Les opposants à la loi Travail descendent dans la rue; de violents affrontements avec les CRS

"Une mauvaise loi, même adoptée, reste une mauvaise loi. La loi Travail a beau avoir été d’ores et déjà adoptée (le 21 juillet dernier), Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, et tous les adversaires de cette réforme agitée du quinquennat Hollande comptent bien encore faire entendre leur désapprobation. Les syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL et FIDL appellent une nouvelle fois les Français à la grève. Entre 12 500 et 13 500 personnes selon la police, et 40 000 selon la CGT, ont manifesté ce jeudi à Paris pour réclamer le retrait du texte. 

Ce jeudi, des appels à protester ont été lancés dans la fonction publique, à la Poste, chez Air France, France télévisions ou les intermittents du spectacle.  Des meetings et manifestations sont prévus dans plus de 110 villes. A la SNCF et à la RATP, le trafic devrait être normal. Dans le transport aérien, la direction générale de l'Aviation civile (DGAC) a recommandé aux compagnies de réduire de 15% leurs programmes de vols dans les deux aéroports parisiens de Roissy et Orly, ainsi qu'à Beauvais. Près de 1 200 policiers seront mobilisés, des violences ayant entaché les dernières journées de mobilisation.

À Paris, plusieurs manifestants ont lancé des objets contre les forces de l’ordre, dont des cocktails molotov. Les CRS ont riposté par des jets de gaz lacrymogènes. Seize individus ont été interpellés. Douze personnes ont été blessées, dont plusieurs policiers.

La question reste de savoir si les syndicats vont être capables de mobiliser les foules, alors que la guerre semble déjà passée. Bien que Philippe Martinez espère "une grosse mobilisation", Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, est lui plus pessimiste, s'attend à voir "moins de monde". A Paris, les deux leaders syndicaux marcheront ensemble à partir de 14h00, entre Bastille et République.

Au printemps dernier, la mobilisation contre cette loi portée par Manuel Valls et la ministre de Travail Myriam El Khomri avait rassemblé des centaines de milliers de personne.  La plus forte mobilisation, le 31 mars, avait réuni 390.000 personnes dans l'Hexagone, selon la police, 1,2 million selon les syndicats. Mais  le 5 juillet, au début des vacances scolaires, à peine 30.000 personnes avaient battu le pavé dans toute la France, selon les chiffres de la police.