Le New York Times lève le voile sur le rôle du cabinet McKinsey au cœur de la crise des opioïdes aux Etats-Unis<!-- --> | Atlantico.fr
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La rédaction du New York Times a fait de nouvelles révélations sur le rôle de McKinsey au sein de la crise des opioïdes aux Etats-Unis.
La rédaction du New York Times a fait de nouvelles révélations sur le rôle de McKinsey au sein de la crise des opioïdes aux Etats-Unis.
©Fabrice COFFRINI / AFP

Nouvelles révélations

Des révélations du New York Times épinglent le cabinet de conseil américain McKinsey qui a conseillé l’Etat français lors de la crise sanitaire. D’après le New York Times, McKinsey a été, en coulisse, au cœur de la crise des opioïdes qui a fait plus de 52.000 morts aux Etats-Unis.

Alors que le gouvernement et Emmanuel Macron ont été critiqués avant l'élection présidentielle pour avoir sollicité le cabinet de conseil américain McKinsey à de multiples reprises dans la gestion d’affaires publiques, le New York Times épingle le puissant cabinet américain dans un article publié le 29 juin.

Le New York Times fait référence à la crise des opioïdes qui a fait plus de 52.000 morts aux Etats-Unis. En février 2021, le cabinet McKinsey avait d’ailleurs été condamné à une amende de 573 millions de dollars pour fraude (liée à cette même crise).

Un an et demi plus tard, cette nouvelle enquête menée par le New York Times permet d’en savoir un peu plus. Selon le média américain, le cabinet McKinsey a joué un rôle clé dans la commercialisation de la pilule Opana, fabriquée par le laboratoire Endo et connue pour avoir été à l’origine de la crise des opioïdes aux Etats-Unis.

Les journalistes américains ayant mené l’enquête ont conclu que le cabinet McKinsey, tout en exerçant une forte pression sur le géant pharmaceutique Purdue, conseillait aussi le laboratoire Mallinckrodt qui a fabriqué des médicaments génériques opioïdes.

McKinsey conseillait Endo et Johnson & Johnson qui a fourni les matières premières ayant servi à fabriquer les opioïdes.

Selon le New York Times, le cabinet de conseil a aussi décidé de fournir ses conseils aux agences gouvernementales sur la manière dont il fallait gérer l’échec de la commercialisation d’un médicament ayant fait des dizaines de milliers de victimes.

Selon un document consulté par les journalistes, une procureure américaine s’est indignée de la situation et de la manière dont McKinsey gérait cette affaire :

« Pendant que les Américains mouraient des opioïdes, McKinsey mettait en avant sa réputation et ses réseaux afin d’aggraver la crise ».

Selon le New York Times, McKinsey « a aidé les clients à adopter des stratégies de marketing commercial plus agressives qui, au moins à deux occasions, ont conduit les entreprises à transférer leurs ressources vers des produits plus puissants ». 

Le New York Times accuse notamment McKinsey d’avoir recruté des experts pour influencer les clients. Selon une source auprès de la rédaction américaine, « lorsque la prescription des opioïdes a commencé à décroître en raison des mesures restrictives prises par le gouvernement américain, McKinsey a conçu de nouvelles approches pour booster les ventes ».

McKinsey a aidé le géant pharmaceutique Purdue Pharma à booster ses ventes d’OxyContin alors que le médicament faisait des ravages aux Etats-Unis.

« Au cœur des 15 ans de relation entre McKinsey et Purdue, il a été question pour le cabinet américain de mettre en place une stratégie ayant pour but de relancer les ventes d’OxyContin en ciblant les médecins, c’est-à-dire ceux qui publiaient des grands articles scientifiques faisant l’éloge du médicament », selon des révélations de la rédaction du New York Post.

En 2019, McKinsey a décidé de cesser de conseiller les entreprises sur les opioïdes – après que la relation de 15 ans de l'entreprise avec Purdue a été rendue publique dans le cadre d'un dossier déposé par le bureau du procureur général du Massachusetts.

New York Times

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