État des lieux inquiétant
La France « submergée par le narcotrafic » selon un rapport sénatorial
Après six mois d’investigation, la commission d’enquête sénatoriale sur le trafic de drogue a rendu ses conclusions.
Après six mois d’enquête, le rapport de la commission sénatoriale sur le narcotrafic présidée par le sénateur Jérôme Durain (Saône-et-Loire, Parti socialiste), rendu public mardi 14 mai, dresse un état des lieux inquiétant sur le narcotrafic, assorti de propositions de réforme.
« Le trafic s’infiltre partout, avec pour corollaire une violence exacerbée », notent les sénateurs avec fatalisme, « comme un flot qui monte inexorablement, le trafic semble toujours trouver un moyen de s’infiltrer ». Sa généralisation expose leurs habitants à une « vie quotidienne insoutenable » rythmée par les incivilités, l’insécurité, la dégradation des équipements collectifs, ponctuée de règlements de comptes ultra-violents entre gangs rivaux qui débouchent parfois « sur l’assassinat de victimes collatérales ».
L’état des lieux éclaire sur la constitution d’un modèle social parallèle avec ses hiérarchies propres : police chargée d’assurer la sécurité des réseaux, économie marquée par le « taylorisme »… Le trafic s’étend aussi dans les « zones rurales et les villes moyennes », comme en témoigne la situation de villes longtemps préservées du narcobanditisme, à l’instar de Besançon ou du Creusot (Saône-et-Loire). Le rapport s’attarde sur la situation calamiteuse dans les outre-mer, littéralement « abandonnés par l’Etat ».
« A court terme, le risque est de voir l’Etat de droit se déliter », avait prévenu Olivier Leurent, président du tribunal judiciaire de Marseille. Les sénateurs alertent également sur le risque « très élevé » de corruption d’agents publics et privés, intermédiaires indispensables à la conduite du trafic. « La France se situe (…) à un point de bascule : il faut agir maintenant pour circonscrire la contagion », écrivent-ils.
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