Guerre en Ukraine : une ONG dénonce des viols de masse perpétrés par les militaires russes dans les zones occupées et contre les prisonniers<!-- --> | Atlantico.fr
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L'ONG SEMA Ukraine porte assistance aux victimes depuis le début du conflit en 2014.
L'ONG SEMA Ukraine porte assistance aux victimes depuis le début du conflit en 2014.
©SEGA VOLSKII/AFP

Crimes de guerre

L'ONG SEMA Ukraine dénonce une politique systématique et délibérée de la part du Kremlin. Des milliers de femmes seraient concernées, mais elles rencontrent des difficultés à faire reconnaître ces crimes par la justice ukrainienne.

Le conflit en Ukraine a fait des dizaines de milliers de morts, mais aussi des victimes de violences sexuelles. Ces crimes souvent sous-estimés, existent pourtant bel et bien. En Ukraine, les militaires russes s'adonnent à des viols de masse dans les zones occupées ainsi qu'à l'encontre des prisonniers civils et militaires. C'est le constat dressé jeudi 13 juin par l'ONG SEMA Ukraine, qui porte assistance aux victimes depuis le début du conflit en 2014 et qui dénonce aujourd'hui une politique systématique et délibérée de la part du Kremlin.

Le 24 février 2022, lorsque les premières détonations se font entendre autour de Kiev, Daria, 33 ans, se réfugie chez ses parents. Quelques jours plus tard, l'armée russe s'empare de son village. "Plusieurs soldats russes ont forcé la porte de notre maison et ont commencé à mettre en joue ma famille et moi, raconte-t-elle. Et tout en menaçant de nous tuer, ils m'ont demandé de les suivre." Daria est emmenée dans une maison abandonnée. Pendant deux jours, elle subit des viols répétés. D'autres femmes sont violentées sous les yeux de leurs proches.

Dans son rapport de mars 2024, la commission d'enquête indépendante des Nations unies rapporte de nombreux crimes de violences sexuelles et de viols, sur des femmes, des mineurs, ou encore des hommes. Ces crimes sont difficiles à quantifier, tandis que les ONG parlent de milliers de victimes.

Mais ces victimes ont un accès limité à la justice. Florence Hartmann, spécialiste des crimes de guerre, explique que le code pénal ukrainien, datant de l'ère soviétique, ne reconnaît pas le viol comme un crime à part entière. "Les enquêteurs ukrainiens rassemblent les témoignages, mais sont-ils à même de juger devant leurs propres instances ?, s'interroge-t-elle. C'est la question qui se pose, car le crime en lui-même ne sera pas traité comme tel." Cette situation a poussé Daria a porté plainte devant une juridiction étrangère, qu'elle préfère pour le moment taire. 

France info

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