Guerre d'Ukraine : l'ultimatum des Russes pour Marioupol touche à sa fin alors que des soldats ukrainiens résistent dans l’aciérie Azovstal<!-- --> | Atlantico.fr
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Des soldats russes marchent dans une rue de Marioupol le 12 avril 2022, alors que les troupes russes intensifient leur campagne pour prendre la ville portuaire stratégique.
Des soldats russes marchent dans une rue de Marioupol le 12 avril 2022, alors que les troupes russes intensifient leur campagne pour prendre la ville portuaire stratégique.
© Alexander NEMENOV / AFP

Résistance

L’ultimatum russe exigeant la reddition des forces ukrainiennes à Marioupol vient de s’achever. Les derniers résistants ukrainiens, qui seraient accompagnés de 1.000 civils, se sont réfugiés dans l'immense aciérie Azovstal de la ville.

L’ultimatum de Moscou intervient alors que le commandant ukrainien local a averti que ses troupes ne pouvaient tenir que quelques « jours » ou quelques « heures », selon des informations de la BBC. Kiev a annoncé qu’un accord provisoire pour sauver certains civils de la ville avait été passé. La vice-première ministre ukrainienne, Iryna Vereshchuk, a écrit sur Facebook que les femmes, les enfants et les personnes âgées seraient autorisés à quitter Marioupol dans le cadre de l'accord.

Le maire de la ville, Vadym Boichenko, a déclaré à la télévision nationale que l'Ukraine espère envoyer 90 bus pour évacuer environ 6 000 personnes mercredi. Il a déclaré qu'environ 100 000 personnes restaient bloquées à Marioupol.

L'armée russe a indiqué mardi avoir mis en place « trois colonnes humanitaires » dans trois rues situées au Nord, à l’Ouest et à l'Est de l'usine Azovstal. Ces colonnes, composées d'une quarantaine de véhicules, dont des ambulances, doivent permettre de « transporter des gens », selon Moscou.

Un cessez-le-feu avait été proposé à 12h mardi pour qu'entre « 14h et 16h heure de Moscou, toutes les unités armées ukrainiennes sans exception et les mercenaires étrangers sortent (d'Azovstal) sans armes ni munitions ».

Selon les autorités locales, plus de 1.000 civils se sont réfugiés dans les souterrains de l'aciérie Azovstal de la ville de Marioupol, attaquée depuis plusieurs jours par les forces russes.

Cette usine à Marioupol est le dernier rempart tenant encore face à l'envahisseur russe dans cette ville portuaire stratégique pour Moscou.

Cette usine fabrique habituellement du matériel de chemin de fer, des grues et autres produits métallurgiques lourds.

Ce site industriel, l'Azovstal Iron and Steel Works, s'étend sur plus de 11km2. Certaines sources évoquent plus de 20 kilomètres de couloirs souterrains, jusqu'à 30 mètres de profondeur. L'information n'a pu être vérifiée par l'AFP de source fiable.

Serguiy Volyna, de la 36e brigade de la marine nationale, a adressé un message à la communauté internationale sur Facebook. Dans son message, il interpelle le président américain Joe Biden, son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre britannique Boris Johnson et le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ce soldat ukrainien retranché à Marioupol a lancé un appel désespéré à la communauté internationale, ce mercredi, pour que lui et les derniers combattants sur place soient secourus. « Nous vivons peut-être nos derniers jours, voire nos dernières heures », a déclaré Serguiy Volyna, de la 36e brigade de la marine nationale dans une vidée postée sur Facebook.

« L'ennemi est dix fois plus nombreux que nous, poursuit-il. Nous appelons et supplions tous les dirigeants du monde de nous aider. Nous leur demandons d'utiliser la procédure d'extraction et de nous emmener sur le territoire d'un pays tiers ».

Les autorités craignent la mort de 20.000 à 22.000 civils dans cette ville, les combats se concentrent autour du complexe métallurgique d'Azovstal.

Moscou s'est juré de prendre le contrôle de ce port stratégique du sud-est de l'Ukraine, qui lui permettrait de faire la jonction entre la Crimée, annexée en 2014, et les républiques séparatistes prorusses du Donbass.

La Russie avait appelé mardi les défenseurs de Marioupol à cesser « leur résistance insensée », après un premier ultimatum dimanche.

Alors que les forces russes avançaient lentement au cœur de Marioupol, le complexe tentaculaire est devenu le foyer de milliers de soldats ukrainiens, dont des combattants du bataillon Azov – une unité controversée de la garde nationale.

Si la ville de Marioupol devait tomber, cela libérerait environ 10.000 soldats pour participer à l'assaut russe recentré sur la région du Donbass et permettrait à Moscou de relier ses forces sur la péninsule de Crimée annexée aux forces séparatistes à l'Est.

Si Marioupol tombe, la Russie va se retrouver également avec le contrôle total de la mer d'Azov.

La chute de Marioupol offrirait également au président Vladimir Poutine une opportunité majeure pour ses objectifs de guerre et dans le cadre de la propagande.

Ses forces n'ont capturé qu'une seule grande ville ukrainienne - Kherson - et s'emparer de Marioupol permettrait au Kremlin de montrer à sa population que la Russie atteint ses objectifs et progresse.

Faire céder ou capturer les membres du bataillon Azov permettrait aussi à Vladimir Poutine de poursuivre son récit selon lequel le gouvernement ukrainien a été envahi par les « nazis ».

BBC

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