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Crash de l'A320 : la thèse du suicide d'Andreas Lubitz de plus en plus probable, le copilote aurait souffert d'un "burn-out" en 2009
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On récapitule

Selon l'analyse des trente dernières minutes d'enregistrement de la boite noire du "Cockpit voice recorder" (CVR), le copilote était habité par la "volonté de détruire l'avion", a déclaré le procureur de la République de Marseille ce jeudi 26 mars. Retour sur une journée de révélations effrayantes.

L'enquête avance sur le crash de l'Airbus A320, qui s'est abîmé mardi 24 mars dans les Alpes-de-Hautes-Provence. Selon l'analyse des trente dernières minutes d'enregistrement de la boite noire du "Cockpit voice recorder" (CVR), le copilote, Andreas Lubitz, 28 ans, était habité par la "volonté de détruire l'avion", a expliqué Brice Robin, le procureur de la république de Marseille, ce jeudi 26 mars, éloignant toutefois la piste de l'acte terroriste pour le moment. Plus tard dans la journée, on a appris que le jeune homme avait souffert d'un "burn-out" en 2009.

Peu avant le drame, le commandant de bord et Andreas Lubitz, échangent de "façon normale, courtoise et presque enjouée", a expliqué Brice Robin lors d'une conférence de presse aujourd'hui. Tout semble se dérouler normalement jusqu'à ce que le commandant de bord demande à son copilote de prendre les commandes pour aller satisfaire un "besoin naturel". La mémoire sonore du CVR enregistre alors le bruit d'un siège qui recule et d'une porte qui se ferme : le système de verrouillage de la porte blindée est enclenché de l'intérieur de la cabine de pilotage.

Seul aux commandes, Andreas Lubitz active soudain le "flight monitoring system" pour actionner la descente de l'avion qui amorce donc une perte d'altitude. "L'action ne peut être que volontaire", explique Brice Robin. Malgré les appels du commandant qui cherche à retournerà son poste, Lubitz ne bouge pas. Il ne réagit pas non plus aux nombreux appels de la tour de contrôle de Marseille qui lui demande de modifier l'assiette de vol, d'actionner le "pull up" qui pourrait corriger la descente ou encore d'enclencher le code de détresse 77OO du transpondeur. "Dans la cabine, on n'entendra plus que le bruit d'une respiration humaine jusqu'au crash. Sans prononcer le moindre mot, dans un silence total, le copilote a respiré normalement jusqu'à l'impact, sans être haletant ou présenter les signes d'un quelconque trouble cardiaque", déclare Brice Robin. "Pendant d'interminables minutes", l'avion descend comme s'il atterrissait, ajoute-t-il. Les alarmes annonçant la proximité immédiate du sol se mettent à retentir, le commandant donne des coups désespérés dans la porte blindée pour tenter de la défoncer.

Juste avant l'impact final, l'aéronef glisse sur un talus à une vitesse de 700 kilomètres/heure avant de voler éclats sur les flancs du massif des Trois Évêchés. "À aucun moment, la tour de contrôle n'a reçu de “Mayday, Mayday”, ni aucun message d'urgence ou de détresse", précise le procureur. Quant aux malheureux passagers, ils ne se rendent compte du drame qu'au dernier moment : on les entend hurler juste avant le choc. L'appareil explose contre les rochers, ils meurent tous sur le coup.

Compte tenu de ces effrayantes révélations, l'enquête ouverte pour "homicide involontaires" pourrait être requalifiée en "homicides volontaires". Pour les familles, "la priorité immédiate est dans l'identification de leurs proches", puis ce sera "la recherche de la vérité", a déclaré l'avocat Bertrand Courtois sur BFMTV dans la soirée. En raison du suicide du Andreas Lubitz, qui a décidé de crasher l'avion, "la responsabilité de la compagnie aérienne est engagée", a-t-il indiqué. Selon lui, on ne peut "pas qualifier cela d'homicide involontaire à partir du moment où l'auteur de l'infraction est mort".

Ce jeudi soir des perquisitions ont eu lieu en Allemagne aux deux domiciles d'Andreas Lubitz. "Les perquisitions concernent aussi bien l'appartement du copilote à Düsseldorf que son logement à Montabaur", où le suspect vivait une partie du temps chez ses parents, a indiqué le procureur Ralf Herrenbrück. Vers 19h45, les enquêteurs ont mis fin à leur perquisition dans son logement de Montabaur, située entre Düsseldorf et Francfort. 

Pour l'heure, les enquêteurs ne se concentrent pas sur piste de l'acte terroriste. En effet, Andreas Lubitz n'était pas répertorié comme terroriste par les service spécialisés. Cet Allemand est décrit par son entourage comme un jeune homme calme et normal, sportif et bien dans sa peau. Il aurait toutefois souffert d'un "burn-out"en 2009, écrit Le Parisien. Il aurait été frappé par ce syndrome d’épuisement professionnel alors qu’il effectuait sa formation de pilote de ligne. Il l'avait alors arrêté pendant six mois avant de s'y remettre et d'obtenir sa licence.  

Selon la Lufthansa, maison mère de Germanwings, Andreas Lubitz a intégré en 2008 la formation de pilote et en est sorti diplômé en 2012. Il avait été embauché par Germanwings quelques mois plus tard. Cette après-midi, Carsten Spohr directeur de Germanwings a reconnu que Lubitz avait interrompu son cursus "pendant quelques mois"."Andreas Lubitz a suivi une formation à Brême puis à Phoenix -Arizona- puis sa formation s'est interrompue quelques mois il y a 6 ans avant qu'il ne la reprenne. Nous ne savons pas pourquoi, et si la cause en était médicale, nous n'avons pas plus d'éléments car le secret médical prévaut. Il a fait quelques stages puis est devenu 1er officier d'un A320 à son embauche en septembre 2013 (…) Tous les tests médicaux ou techniques ont montré qu'il était 100% apte", a-t-il notamment déclaré.

La mère d'une camarade de classe de Lubitz a  toutefoi déclaré à la Frankfurter Allgemeine Zeitung que le jeune homme avait confié à sa fille qu'il avait "apparemment eu un  burn-out, une dépression". Quand la jeune femme avait revu le copilote à Noël, ce dernier lui avait assuré exercer tout à fait normalement son métier.

L'analyse des boites noires de l'A320 a également soulevé des questions concernant les normes de sécurité au sein des cockpits des avions. Ce jeudi, les compagnies aériennes EasyJet, Norwegian Air et Icelandair ont notamment annoncé un changement de leurs procédures : elles imposeront désormais la présence de deux personnes dans le cockpit en permanence. L'absence temporaire du pilote ou du copilote devra donc être compensée par un autre membre de l'équipage. Le gouvernement fédéral canadien a également décidé d'obliger les compagnies aériennes canadiennes à prendre les mêmes dispositions. 

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