Comment 10.000 ans de maladies ont laissé des traces dans notre ADN, pour le meilleur et pour le pire<!-- --> | Atlantico.fr
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Des chercheurs du laboratoire Auragen, à Lyon.
Des chercheurs du laboratoire Auragen, à Lyon.
©JEAN-PHILIPPE KSIAZEK AFP

Evolution

Une récente étude montre que les épidémies passées ont façonné notre génome, en favorisant la survie face aux maladies infectieuses, mais en augmentant simultanément le risque de maladies auto-immunes.

Une étude publiée récemment dans la revue Cell Genomics montre que la présence de variants génétiques qui protègent contre les maladies infectieuses ont augmenté en fréquence au fil du temps dans notre ADN grâce à la sélection naturelle, mais qu'ils augmentent également le risque de maladies auto-immunes, dans lesquelles le système immunitaire se retourne contre l'organisme. C'est une idée intrigante : au cours de l'évolution humaine, ce qui vous sauve pourrait revenir hanter vos descendants, notent les chercheurs.

Les chercheurs ont examiné les génomes de près de 2 900 Européens, remontant jusqu'à l'âge néolithique il y a environ 10 000 ans. Ils ont constaté que la plupart des changements génétiques liés à l'immunité se sont produits au cours des 4 500 dernières années, suggérant que l'augmentation de la densité de population, de l'agriculture et de l'élevage a accru notre exposition aux maladies infectieuses.

Ce qui est frappant, c'est que les variants génétiques liés aux maladies infectieuses ont diminué au fil du temps, tandis que ceux liés aux maladies auto-immunes ont augmenté. Cette découverte suggère que des événements anciens pourraient avoir contribué à l'augmentation moderne des maladies auto-immunes, qui touchent désormais environ 1 personne sur 10.

Les chercheurs ont également étudié trois de ces variants pour mieux comprendre leur fonction dans le système immunitaire. Ils ont constaté que chaque variant affectait de manière subtile mais cruciale la réponse immunitaire. Ces résultats pourraient ouvrir la voie à de nouvelles recherches sur l'immunité humaine, passée et présente, et aider à développer des approches pour lutter contre les maladies auto-immunes.

L'étude met ainsi en lumière comment les épidémies passées ont façonné notre génome, en favorisant la survie face aux maladies infectieuses, mais en augmentant simultanément le risque de maladies auto-immunes, offrant ainsi une perspective fascinante sur l'évolution de notre système immunitaire.

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