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Christiane Taubira plaide pour l'accueil des migrants et regrette la "panique" de l'Europe
©Thomas SAMSON / AFP

Leçon de morale

"L'Europe avait une occasion d'exister, de retrouver son magistère éthique sur une scène internationale pleine de fracas", écrit l'ancienne Garde des Sceaux, dans une tribune au JDD.

L'ancienne Garde des Sceaux, Christiane Taubira, revient dans une longue tribune au JDD sur les désaccords entre pays européens autour de l'accueil des 629 migrants sauvés en mer Méditerranée par l'Aquarius.

Après avoir énuméré les épisodes où la France a accueilli des réfugiés en nombre (guerre d'Espagne en 1936, guerre des Balkans en 1990, "boat people" vietnamiens, guerre d'Algérie...), elle estime qu'avec la crise actuelle, "l'Europe avait une occasion d'exister, de retrouver son magistère éthique sur une scène internationale pleine de fracas, où prospèrent la crânerie, la fourberie, l'ivresse de l'impunité, le désarroi".

Oubliant opportunément les centaines de milliers de réfugiés accueillis en Europe depuis 2015, Christiane Taubira écrit que l'Europe "avait l'opportunité et la capacité de prouver que ses chartes et conventions ne sont pas que chiffons de papier" mais qu'au lieu de cela, "la panique gagne. La Chancelière recule, l'Italie bascule, et chez nous la parole officielle fait des gammes sur la misère du monde après des trémolos sur les personnes sans abri et les personnes réfugiées qui, en quelques mois, étaient censées ne plus se trouver à la rue."

"Il n'est pas question de dire ici qu'il est simple d'accueillir. Il ne s'agit ni d'enjoliver, ni de banaliser, ni même de dédramatiser. Ce n'est pas un conte", admet-elle. "La population augmenta par pics et il en résulta sans doute des pressions sur les services publics, il fallut partager, il y eut des tensions. Mais le fait est : la société ne s'est ni effondrée ni même affaiblie", lors des précédentes crises, résume Christiane Taubira. "Elle absorba une part du monde et s'en épanouit, dans sa langue, sa gastronomie, ses arts, ses artisanats, sa littérature...", écrit celle qui, en 2007, regrettait que les Guyanais de souche deviennent minoritaires "sur leur propre terre".

"Pendant ce temps, dans toute l'Europe, cette impuissance fait la courte échelle aux extrémistes irresponsables et fanfarons", écrit l'ancienne ministre socialiste.

Lu dans le JDD

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