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Affaire « Jacquie et Michel » : les trois acteurs mis en examen se défendent
©ROMAIN LONGIERAS / HANS LUCAS VIA AFP

Accusations de viols

Trois ex-acteurs ou réalisateurs pornographiques ont été mis en examen le 17 juin dans l’enquête sur des viols lors des tournages pour le site français Jacquie et Michel.

S’ils nient tout abus lors de leur carrière, ils jettent un regard peu reluisant sur les coulisses de l’industrie pornographique. Désormais retraités, leur passé les rattrape. Jacques W., alias « Jack Wood », Thomas B., alias « Antonio », et Sébastien P., alias « Dorian », ont tous les trois été mis en examen le 17 juin 2022 pour « viols et complicités de viols », « proxénétisme aggravé » et « traite des êtres humains en bande organisée ».

Jack Wood, lors de sa garde à vue au 1er district de la police judiciaire parisienne, a expliqué « avoir arrêté le porno il y a plusieurs années » par dégoût des pratiques en interne. « Je n’étais plus en phase avec tout ce qui s’est dit autour de Jacquie & Michel et d’autres acteurs et réalisateurs », a-t-il assuré. Il dresse un portrait sombre de Michel Piron, fondateur et ex-patron de Jacquie et Michel : « J’avais compris rapidement que pour lui, une femme devant une caméra, c’était un morceau de viande qu’on mettait en présence d’un ou plusieurs chiens ».

Pourtant, trois plaignantes accusent Jack Wood de viols. L’une dit avoir été séquestrée et abusée sexuellement à son domicile dans le XIXe arrondissement de Paris, avant d’être prostituée de force et exploitée sur des tournages violents. Une autre raconte avoir subi de force des pénétrations anales douloureuses lors d’une scène, alors qu’elle avait spécifié dans son contrat qu’elle refusait une telle pratique. Jack Wood, lui, nie tout en bloc. Il parle d’une « machination », ou d’un « roman ». « On peut légitimement contester les déclarations des plaignantes qui ont manifestement été très encadrées dans la préparation de leurs témoignages et on regrette également que les enquêteurs n’aient pas cherché à recouper ou conforter ces déclarations », estime son avocat, Me Olivier Ang.

L’histoire est identique pour Dorian. Il aurait réalisé une dizaine de films en près de cinq ans pour la plate-forme mais aussi pour d’autres producteurs dont il a refusé de livrer les noms en garde à vue. Plusieurs plaignantes ont décrit un réalisateur tyrannique et agressif, mettant des actrices devant le fait accompli de pratiques sexuelles qu’elle ne désirait pas. 

Antonio a eu une carrière plus courte. Une plaignante assure avoir subit l’assaut de onze homme lors de scènes violentes. « Mon client s’est toujours assuré du consentement de ses partenaires », assure son avocat, Me Florian Medico. « Il ne tire aucune fierté de son activité passée d’acteur pornographique qu’il a stoppée depuis de nombreuses années, mais l’assume totalement. Je rappelle qu’il était tenu d’exécuter des scènes prévues par des contrats et non pour le plaisir. J’espère que ce dossier recevra une analyse juridique et ne répondra pas à une instrumentalisation militante », ajoute-t-il. 

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