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59% des Français n'ont confiance "ni en la droite ni en la gauche pour gouverner"
©Reuters

Déprime générale

Selon un sondage Opinion Way pour le centre de recherche de Sciences Po (Cevipof) publié jeudi soir, les Français se disent moroses (32%) et se méfient de la politique (40%).

Les Français sont toujours aussi déprimés et se méfient toujours autant des politiques, révèle l'enquête annuelle d'Opinion Way pour le centre de recherche de Sciences Po (Cevipof) parue jeudi soir. Invités à décrire leur humeur, les sondés, qui avaient le choix entre plusieurs qualificatifs, sont 32% à répondre "méfiance" et tout autant à choisir "morosité" tandis que 29% d'entre eux optent pour le triste mot "lassitude". Depuis le mois de décembre et donc les attentats de janvier, la méfiance a augmenté six points. Selon l'enquête, les Français ont également peu d'espoir pour leur avenir : seuls 32% des personnes interrogées se disent optimistes.

Malgré tout, la confiance envers autrui, y compris "les gens d'une autre nationalité" ou "d'une autre opinion religieuse", est au beau fixe. De même pour l'estime de soi. Concernant le "vivre ensemble", si 62% (+4 sur décembre) des sondés, estiment que "la plupart des gens font leur possible pour se conduire correctement", 70% pensent "qu'on est jamais assez prudent à l'égard d'autrui".

Le scepticisme est également extrêmement important à l'égard de la politique. Celle-ci suscite "méfiance" (40%), "dégoût" (25%, - huit points sur décembre) et "ennui" (11%). De plus, 85% s'accordent pour dire que "les responsables politiques ne se préoccupent pas" de leur opinion. 59% n'ont confiance "ni dans la droite ni dans la gauche pour gouverner le pays", signe d'"une sorte de divorce profond entre les Français et leurs représentants politiques" explique le directeur du Cevipof, Martial Foucault. "Les attentats n'ont pas modifié cette tendance", ajoute-t-il. Toutefois, suite aux évènements de janvier, l'UMP (38%) est repassée devant le Front national (32%) en tant que parti représentant le mieux l'opposition de droite. Depuis décembre, la première a gagné quatre points et le second en a perdu cinq.

Au niveau des institutions politiques, les structures locales sont celles qui s'en tirent le mieux avec un taux de confiance de 68% envers le conseil municipal. L'institution présidentielle, quant à elle, gagne en grade (40%, soit +11 points par rapport au mois de décembre). De même pour la police (+11) et l'armée (+7). Ces chiffres positifs s'expliquent par un "un sursaut" post 11 janvier, explique Martial Foucault.

Les attentats ont également changé la vision des Français sur le besoin de se protéger. En effet, désormais, un sondé sur deux estime que "la France doit se protéger davantage du monde d'aujourd'hui" (+10 points par rapport à décembre).

Par ailleurs, pour 81% des sondés, la République est un symbole positif, contrairement à l'islam, perçu de manière négative par 69% d'entre eux. Enfin, si pour 87% des personnes interrogées, "les Français juifs sont des Français comme les autres",  seuls 68% sont de cet avis quand il s'agit des musulmans (75% en 2000). "On trouve un tiers des Français en désaccord avec l'idée que les islamistes radicaux ne représentent qu'une petite minorité des musulmans de France", conclut le directeur du Cevipof, évoquant une  "montée anti-islam".

Lu sur L'Obs

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