Magique Plenel…
Voici comment Mediapart a transformé un terroriste en un "prisonnier politique"
Le trotskysme a des dons dont nous sommes dépourvus.
Benoît Rayski
Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.
Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.
Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.
Un prisonnier politique, selon l'acception générale de ce terme, est quelqu'un qui est détenu pour ses idées, son militantisme et ses convictions. Cela s'appelle un délit d'opinion. Et à juste titre, cet emprisonnement est jugé inique et scandaleux.
Un assassin doit être nommé assassin. Et un terroriste doit être qualifié de terroriste. Mais à Mediapart, on voit les choses autrement. Dans une tribune appelant à voter pour Anasse Kazib apparait le nom de Jean-Marc Rouillan désigné comme "un ancien prisonnier politique". Un brevet d'honneur en quelque sorte...
Jean-Marc Rouillan s'est fait connaître dans les années 80-90. Il fut arrêté et jugé pour l'assassinat de René Audran, ingénieur général de l'armement et de Georges Besse, alors patron de Renault.
Verdict : la réclusion criminelle à perpétuité. Il était membre d'Action directe, la version française des Brigades rouges italiennes et de la Fraction Armée rouge allemande. Les remises de peine ont fait qu'il vit aujourd'hui sous le régime de semi liberté. Il a écrit un livre sur Action directe ce qui lui vaut dans sa notice biographique une flatteuse mention : "écrivain".
Il est, si on veut parler correctement le français, un ancien assassin. Pas pour Mediapart. Au Moyen Age, les alchimistes s'évertuaient, sans aucun succès, à transformer le vil plomb en or. Plenel dans ses alambics réussit là où ils ont échoué. Quelques précisions sur Anasse Kazib que Jean-Marc Rouillan soutient. Ce cheminot a quitté le NPA au motif qu'il le trouvait "pas assez révolutionnaire".
Sa participation à la manifestation contre l'islamophobie a fait beaucoup pour sa notoriété. Depuis il s'est déclaré candidat pour la présidentielle de 2022. Jean-Marc Rouillan et lui ont le même drapeau. Sa couleur : rouge sale !
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