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Vague de plans sociaux : stop aux usines sous perfusion ! Quand la France doit comprendre la destruction créatrice
assure la pérennité de ses produits
face à la concurrence
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Contre l'aide financière !

La CGT estime à 75 000 le nombre de postes menacés par des plans sociaux « mis au congélateur » pendant la présidentielle. Mais en juin, The Economist estimait que la France allait à l'encontre des forces de marché en s'opposant aux fermetures d'usines. Or, si la France les subventionne, c'est parce que ses dernières sont parvenues à créer - sur un marché concurrentiel - des produits qui marchent.

Marc de Scitivaux

Marc de Scitivaux

Marc de Scitivaux est économiste, fondateur et directeur des Cahiers verts de l'économie. Proche d'Alain Madelin, c'est un ancien membre de son cabinet ministériel.

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Vague de plans sociaux : stop au darwinisme économique ! En sauvant ses usines, la France assure la pérennité de ses produits face à la concurrence

Atlantico : La CGT estime à 75 000 le nombre de postes menacés par des plans sociaux qui auraient été « mis au congélateur » le temps de l’élection présidentielle. Dans un article paru en juin, « Adieu, la France », The Economist estimait que le gouvernement français, en particulier avec la création d’un ministère du Redressement productif, allait à l’encontre des forces schumpétériennes de destruction créatrice – selon lesquelles des secteurs d’activités sont amenés à disparaître pour laisser place à de nouveaux. Les politiques économiques françaises s’inscrivent-elles dans ce type de configuration ?

Marc De Scitivaux : Il s'agit d'une tendance française qui s'explique par le rôle que reconnaît la société française au pouvoir politique. Elle pense que ce dernier doit maintenir des politiques qui se conforment à leurs choix.

Mais la classe politique n'a jamais pris le temps d'expliquer ce phénomène. D'ailleurs, Nicolas Sarkozy lui même a reproché, à trois reprises, à Lionel Jospin d'avoir déclaré que "L'Etat ne peut pas tout faire". Mais il n'y a malheureusement pas d'autres modèles de croissance. Dans le monde globalisé actuel, il faut adopter une politique fiscale et sociale qui attire les entrepreneurs et une fiscalité que attire les capitaux.

Mais, bien entendu, les travailleurs souhaitent conserver leurs emplois et il est toujours difficile d'accepter l'idée qu'il puisse aller au chômage pour qu'une autre personne aillent travailler dans une entreprise appartenant à un secteur dit d'avenir (ex : Google).

Ce type de politique peut-il se traduire par une baisse des investissements, et donc un retard dans les secteurs dits "d'avenir" ?

Nous sommes déjà en retard. Lorsque nous subventionnons une entreprise, cela signifie que nous ne sommes parvenues, sur un marché concurrentiel, à créer des produits qui marchent. Mais laisser des entreprises et des emplois disparaître sans mener, dans le même temps, une politique de développement des industries d'avenir créer un risque d'effet ciseau.

Ronald Reagan a dit, lorsqu'il a prononcé son discours sur la dérégulation des télécoms, qu'il ouvrait à l'esprit humain de nouveaux champs d'actions car, grâce à cette mesure, il créerait les emplois du futur.

Comment les autres pays européens gèrent les plans sociaux dans les secteurs en difficulté ?

La France est une exception par le rôle reconnu aux pouvoirs politiques.

La Suède, considérée à l'époque comme très socialiste en appelant à la redistribution des richesses créées, voyait son gouvernement refuser la moindre intervention dans le domaine économique. Le pays était donc socialiste dans la répartition des richesses, mais pas dans la création de celle-ci.

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