UMP, UDI et Modem à Paris font moins bien dans les sondages ensemble que séparément : les grandes coalitions finissent-elles par être contre-productives électoralement ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Le rassemblement UMP-UDI-Modem à Paris ne profite pas à Nathalie Kosciusko-Morizet.
Le rassemblement UMP-UDI-Modem à Paris ne profite pas à Nathalie Kosciusko-Morizet.
©Reuters

Soustraction

A en croire l'évolution des sondages, le rassemblement UMP-UDI-Modem à Paris ne profite pas à Nathalie Kosciusko-Morizet. Pis : la candidate UMP fait moins bien dans les sondages que lorsque les différents partis de droite présentaient chacun un candidat dans la capitale. Pour certains dissidents UMP, cela explique, du moins en partie, la déroute annoncée de NKM.

Thomas Guénolé

Thomas Guénolé

Thomas Guénolé est politologue et maître de conférence à Sciences Po. Son dernier livre, Islamopsychose, est paru aux éditions Fayard. 

Pour en savoir plus, visitez son site Internet : thomas-guenole.fr

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Atlantico : D'une manière générale, les grandes coalitions politiques permettent-elles réellement de toucher un large électorat ? Ou, à l'inverse, finissent-elles toujours par être contre-productives d'un point de vue électoral ?

Thomas Guénolé :Cela dépend du mode de scrutin. S'il est proportionnel à un seul tour, comme aux élections européennes, l'intérêt est très limité. Pour les municipales, qui combinent prime majoritaire, scrutin proportionnel, et  deux tours de vote, mieux vaut partir divisés au premier tour et rassembler toutes les voix obtenues en fusionnant les listes pour le second. En revanche, si le scrutin est à deux tours avec seulement deux candidatures retenues pour le second, comme la présidentielle, faire de grandes coalitions dès le premier tour est préférable, sauf à laisser l'autre camp en tête-à-tête avec le Front national. 

Est-ce ce que cela explique, au moins en partie, les difficultés que connait Nathalie Kosciusko-Morizet pour sa campagne à Paris ? 

Les difficultés de Nathalie Kosciusko-Morizet à Paris proviennent de ce qu'elle ne fait actuellement quasiment pas campagne sur le fond : on ne connaît à ce jour ni son slogan signifiant pour l'élection, ni ses 3-4 messages-clés résumant sa candidature, ni la dizaine de propositions-chocs qu'elle fait aux Parisiens sur les 10-12 thèmes correspondant à leurs préoccupations. La nature ayant horreur du vide, les médias se préoccupent donc des questions de personnes et de places sur les listes municipales, bien que ce soit totalement sans intérêt pour les électeurs parisiens : ils en parlent faute de contenu politique émanant de NKM à relayer, analyser, débattre et commenter. Cela étant, peut-être que le score total de la droite et du centre au second tour des municipales parisiennes aurait pu être plus élevé avec l'UMP et l'Alternative UDI-MoDem allant séparément au feu électoral au premier tour, pour ensuite se rassembler en vue du second.

Cette tendance est-elle valable pour la droite comme pour la gauche ou existe-t-il des différences en fonction des orientations politiques – et également des électeurs ?

Non, il n'y a pas de différence gauche-droite substantielle sur ces questions, sauf une : la gauche peut s'allier avec l'extrême gauche sans perdre de voix, alors que la droite perdrait lourdement des voix sur son aile gauche si elle s'alliait avec l'extrême droite. D'ailleurs, en 2012, au second tour, simplement en faisant campagne sur des idées compatibles avec celles du FN, la droite a perdu l'électorat d'extrême centre, qui a voté Hollande.

Est-ce que cela est dû au système électoral français ? Est-ce que les coalitions renforcent l'idée que les différents partis politiques ne sont finalement pas si éloignés les uns des autres, provoquant l'agacement des électeurs ? 

Non. Au contraire ! Dans tous les cas, les électeurs plébiscitent les grandes coalitions. Une grande coalition de la droite au centre ou de la gauche à l'extrême gauche, cela permet de battre plus sûrement le camp d'en face, et c'est donc généralement bien accueilli par les électorats concernés. Quant à une grande coalition gauche-droite d'union nationale, c'est plébiscité au delà de 7 électeurs sur 10.

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