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Truffé de symboles maçonniques et de signes énigmatiques, visite du monument le plus secret de Paris
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Bonnes feuilles

Les affaires figurant dans ce livre ont pour point commun de défier l'entendement et d'avoir défrayé la chronique française. Expert reconnu, David Galley réunit pour la première fois, dans un ouvrage richement illustré, 33 enquêtes sur des phénomènes étranges, inexpliqués, irrationnels. S'appuyant sur de nombreux témoignages, il lève un coin du voile sur cette France mystérieuse qui depuis des lustres fait régulièrement la une ! Au fil de ses enquêtes, il nous entraîne au coeur de ces histoires inexplicables qui exacerbent croyances, mythes et légendes. Extrait de "Enquêtes sur la France mystérieuse" de David Galley, aux Editions de l'Opportun (1/2).

David Galley

David Galley

David Galley est producteur de télévision et un expert reconnu en histoire. Il est l'auteur de nombreux reportages sur les phénomènes inexpliqués et les énigmes historiques.

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Savez-vous qu’à Paris, au milieu du Champ-de-Mars, se trouve un monument des droits de l’homme érigé à l’occasion du bicentenaire de la Révolution française. Non ? C’est bien normal, il ne fait l’objet d’aucune publicité. Plus étonnant encore, le monument est truffé de symboles maçonniques, mais aussi d’autres signes encore plus énigmatiques.

À l’ombre de « la Dame de fer », le monument des droits de l’homme passe presque inaperçu. En plus d’être absent des guides touristiques, il n’est, sur place, indiqué par aucun panneau. Pourtant, ce monument a bien été créé en 1989 pour rassembler les Parisiens autour du souvenir et de l’héritage de la Révolution française. Son ambition est vaste, dès lors comment expliquer qu’il se fasse aussi « discret » ?

Un temple symbolique

Avec ses allures de temple égyptien, le monument des droits de l’homme est l’œuvre d’Ivan Theimer, peintre et sculpteur tchèque, né en 1944 à Olomouc en Moravie. Il a émigré en France en 1968 et vit désormais à Paris. On lui doit d’autres oeuvres comme la sculpture des deux tortues place de la Victoire à Bordeaux ou encore L’Allegoriadel Mare à Follonica en Italie.

Le monument peut également faire penser à un ancien temple juif. En réalité, il est truffé de références à la franc-maçonnerie.

Par exemple, sur la face sud-ouest est dessiné un triangle, qui symbolise l’élévation de la pensée humaine. À l’intérieur de ce triangle se trouvent trois points que l’on peut associer à l’autre nom des membres de la franc-maçonnerie : « les frères trois points ».

Un hommage aux francs-maçons ?

Quel est le lien avec la Révolution française ? Les francs-maçons furent en grande partie à l’initiative des événements qui menèrent à la Révolution française, ce que confirme le franc-maçon Jacques Ravenne en avril 2008 : « C’est un monument qui a étépensé, conçu, semble-t-il, pour marquer, ôcombien, le rôle important de la maçonneriedans cette époque historique de la Révolutionfrançaise. »

Dans son article Paris, capitale maçonnique publié dans Le Figaro du 10 juillet 2012, le journaliste Vincent Nouzille atteste du symbolisme du lieu : « Ce petit monument […] célèbre les vertus des Lumières et l’esprit de la liberté, là où, en 1790, eut lieu la première fête de la Fédération inspirée par La Fayette, puis les célébrations de l’Être suprême souhaitée par Robespierre. Les ornements égyptiens du monument et les symboles ésotériques (delta rayonnant, soleil, dessins de Newton) qui le parent attisent l’imagination de ses visiteurs. »

Le monument comprend également une représentation de la Déclaration des droits del’homme et du citoyen de 1789. De nouveau, Jacques Ravenne s’en explique : « La célèbredéclaration des droits de l’homme […] a étépensée, conçue, écrite dans les loges maçonniques avant que d’apparaître publique. Eton retrouve cette origine dans les symbolesdes francs-maçons qui sont peu lisibles pourle profane mais très éclairés pour l’initié :l’oeil maçonnique dans le triangle, forme parfaite, l’équerre et le fil à plomb, symboles de rectitude et de droiture morale tel que l’on conçoit le citoyen de par le monde. »

Des commanditaires initiés ?

Mais pourquoi les références maçonniques sont-elles aussi nombreuses ? Une rumeur persistante veut que ce soit le président de la République d’alors, François Mitterrand, qui ait commandité le monument. Or même si l’ex-président était très attiré par l’astrologie, les symboles ou l’ésotérisme en général, il n’était pas connu pour être franc-maçon.

En réalité, c’est Jacques Chirac, alors maire de Paris, qui est à l’origine de cette commande particulière. C’est donc lui qui a fait le choix de la symbolique maçonnique. Serait-ce parce que le grand-père de Jacques Chirac était franc-maçon, vénérable de sa loge en Corrèze ?

Quant à l’architecte Yvan Theimer, il est, en tant qu’immigré, très attaché à la patrie des droits de l’Homme issus de l’idéal humaniste des francs-maçons. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait accepté d’insérer dans son œuvre des références maçonniques. Outre les symboles, des noms de révolutionnaires  et de personnalités liés à la franc-maçonnerie figurent plus ou moins explicitement sur le monument. Citons par exemple Les Noces deFigaro, mises en musique par Mozart, également franc-maçon.

Des références et des symboles plus énigmatiques

Aux côtés des références maçonniques apparaissent des symboles ésotériques. On peut y voir notamment un Ouroboros, en clair un symbole ésotérique représenté par un serpent qui se mord la queue. Il représente le cycle éternel de la nature.

Plus surprenant, le monument met en avant des noms d’artistes n’ayant aucun lien ni avec la Révolution, ni avec la franc-maçonnerie, comme celui du peintre Nicolas Poussin. À côté de son nom figurent le titre d’une de ses toiles particulièrement énigmatique : Les Bergers d’Arcadie, ainsi que l’expression Et in Arcadia ego (littéralement « moi aussi j’ai été/je suis en Arcadie »), tirée du même tableau et symbolisant la mort 1.

Aucune explication sur les symboles ne peut se trouver sur place, ce qui ajoute à la perplexité et à l’incompréhension générale.

En effet, comment un monument censé rassembler tous les Français autour d’un événement marquant de leur histoire collective peut-il s’adresser à une toute petite frange de la population ? La véritable énigme est peut-être à rechercher de ce côté-là.

Extrait de "Enquêtes sur la France mystérieuse", de David Galley, publié aux éditions de l'Opportun. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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