Terrorisme en Israël, guerre en Ukraine, c'est à chaque fois la démocratie et le capitalisme qu'on massacre…<!-- --> | Atlantico.fr
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Israël a une fois de plus fait les frais d'être au cœur de la cible au centre du monde arabe…
Israël a une fois de plus fait les frais d'être au cœur de la cible au centre du monde arabe…
©Julia Nikhinson / AFP

Atlantico Business

Sous couvert d'idéologie, c'est évidemment la démocratie qui est visée par les actions terroristes contre Israël. C'est aussi la démocratie que ciblent la Russie en Ukraine et la Chine à Taiwan… et avec la démocratie, ces conflits visent à démolir le capitalisme privé.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Les prétextes sont culturels, historiques, idéologiques ou religieux, mais tous les conflits qui se multiplient à la surface du globe depuis le début du 21e siècle ont pour principal objectif de paralyser les systèmes démocratiques et de prendre en otage ou de détruire les organisations capitalistes. Les attentats du 11 septembre à New York dans le plus grand pays democratique du monde, et plus spécifiquement dans le quartier des affaires financieres ont donne le depart d’une double guerre dans le monde . Politique et economique.

La Russie en Ukraine, qui défend le projet de reconstruire l'ancien empire soviétique, la Chine qui ne rêve que d'absorber l'exception prospère de Taïwan, l'Iran qui cherche à imposer des dictatures islamiques partout où cela sera possible, et la Palestine, via le Hamas et les courants terroristes islamiques qui reprennent une sorte de guerre sainte contre l'État juif. À chaque fois, tous veulent la destruction de leurs adversaires, et c'est évidemment particulièrement vrai pour le Hamas ou pour Daech vis-à-vis d'Israël. Les prétextes sont multiples : religieux, ethniques, culturels, etc., mais les véritables objectifs visent avant tout les organisations démocratiques et capitalistes.

Tous les conflits et ces agressions n'ont qu'un seul but : détruire la démocratie politique et la remplacer par des dictatures religieuses ou athées, peu importe. Il s'agit à chaque fois d'imposer par la force un ordre autoritaire et moral… en promettant aux peuples, faute de prospérité économique et sociale sur cette terre, un droit d'entrer au paradis pour une vie éternelle. Tout cela au bénéfice d'une oligarchie absolue qui confisque les richesses et règne par les armes et la corruption organisée en système de redistribution.

Depuis le début du siècle, les rapports géopolitiques se sont tendus mais simplifiés. Alors que les systèmes démocratiques bénéficient au tiers de la population mondiale, les systèmes capitalistes se sont imposés à la quasi-totalité du globe, et ce capitalisme a, qu'on le veuille ou non, diffusé une grande partie des progrès technologiques. Les progrès technologiques sont, qu'on le veuille ou non, générateurs d'amélioration des conditions de vie : ils ont apporté la formation, l'éducation et la santé. Mais évidemment, pas de façon égalitaire.

Du coup, les États totalitaires, ne pouvant pas ou ne sachant pas redistribuer les richesses, se sont encore plus durcis qu'auparavant pour éviter les révoltes et une déstabilisation de leur pouvoir. Les dictateurs, incapables d'offrir le progrès occidental, ont désigné l'Occident comme l'ennemi numéro un, partout où ils étaient en mesure d'attaquer, soit par des agressions militaires soit par des actions terroristes. Du coup, on a vu une montée en puissance contre les démocraties, parce que ces risques-là ont suscité les mouvements réactionnaires très populistes, car la démocratie tolère la liberté d'expression. C'est l'une de ses vertus, mais c'est aussi, quand la démocratie est attaquée, l'une de ses faiblesses.

Ce que la plupart des pays autoritaires, qu'ils soient d'essence religieuse ou idéologique, n'ont pas compris, c'est que la démocratie politique va de pair avec le capitalisme privé. Le capitalisme fonctionne à la liberté individuelle, la liberté de bouger, de créer, de posséder, etc. Toute liberté qui ne s'arrête que si elle nuit à autrui. Cette liberté nourrit la concurrence, et la concurrence génère le progrès. Cette liberté est donc sacrée dans tous les régimes capitalistes. Et ce que les États autoritaires n'ont pas compris, c'est que cette liberté était garantie par la démocratie. Sans démocratie, pas de liberté individuelle, et sans liberté individuelle, pas de capitalisme privé.

Les régimes autoritaires ont cherché à développer des capitalismes d'État, mais confrontés à leurs partenaires privés de l'étranger, c'était bancal. Ils ont cherché à produire de la richesse, mais sans démocratie, ils n'ont guère pu la redistribuer profitablement pour tout le monde. Ils ont même bloqué leur système. L'Union soviétique s'est effondrée dans la misère, la Russie de Vladimir Poutine n'a su vivre que de la rente pétrolière et gazière, et le produit de cette rente a été confisqué par l'oligarchie au pouvoir et dépensé dans l'entretien d'une force armée qui a du mal à prouver son efficacité. La Chine a cédé au capitalisme mondial, mais n'a principalement assuré son développement qu'en devenant l'usine du monde ; en bref, elle a perçu une rente que lui procurait une main-d'œuvre pas chère. Avec le progrès technologique, le peuple chinois s'est aperçu qu'il avait besoin de liberté pour être plus efficace, notamment au moment du Covid. Pékin a préféré enfermer son peuple plutôt que de l'informer de la réalité d'une situation peu glorieuse. Parallèlement, on lui a expliqué que l'ennemi était occidental et qu'il s'était infiltré partout, et surtout à Taïwan.

Dans le monde islamique, on s'est aussi replié radicalement sur les valeurs de la religion en s'armant contre tout ce qui relève de la culture occidentale : les produits et les services de l'économie de marché et de son terreau, à savoir la démocratie politique.

Israël a une fois de plus fait les frais d'être au cœur de la cible au centre du monde arabe… Pour des raisons religieuses et ethniques ? Sans doute… mais surtout parce que c'est la seule véritable démocratie de cette région. La seule aussi à savoir comment fonctionne une économie de marché et un capitalisme privé.

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