Tenté par la retraite par capitalisation ? Les 10 pièges à éviter<!-- --> | Atlantico.fr
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"Il ne faut pas accepter de bloquer son épargne sur une longue période pour un rendement faible."
"Il ne faut pas accepter de bloquer son épargne sur une longue période pour un rendement faible."
©Reuters

Bas de laine

Avec le recul ininterrompu de l’âge de départ à la retraite, la capitalisation, moyen de compléter par soi-même ses revenus en investissant, refait surface. Voici les 10 pièges à éviter avant de se lancer.

Mathieu  Hamel

Mathieu Hamel

Mathieu Hamel est co-fondateur de Q-Hedge Technologies, société dont le cœur de métier est le trading automatisé d'ETF et qui édite MarieQuantier.com. MarieQuantier.com est une solution pratique pour préparer seul sa retraite ou pour faire fructifier son argent. C'est un service sur internet pour bâtir intelligemment son patrimoine en utilisant les marchés financiers sans y consacrer trop de temps. Normalien formé à la recherche à INRIA, a été trader au sein de la banque New Yorkaise Bear Stearns avant de gérer un portefeuille de plus de cinq milliards d’euro pour les australiens de Macquarie. Il intervient à l’Université Paris Dauphine.

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# Croire que l’immobilier est la solution miracle
L’immobilier aussi peut baisser. Pensez aux exemples du sud de l’Espagne, de la Floride ou même à la côte australienne. Dans tous ces endroits, l’immobilier a connu ces dernières années des baisses de leur valeur de plus de 50%. De plus, lorsque l’on investit dans l’immobilier locatif, il ne faut jamais oublier que les locataires peuvent ne pas vous payer. Il existe certes des assurances contre les impayés, mais cela amenuise considérablement la rentabilité de l’opération.
Solution : Un peu d’immobilier, un peu d’assurance-vie, un peu de Livret A et des placements en actions ET en obligations.

# Croire en général que ce qui est gratuit ne coûte pas cher

Il est souvent difficile de se forger une opinion au moment d’investir et certains conseillers sont avides de proposer gratuitement leurs services. Or, si beaucoup des conseils en investissement ne sont pas rémunérés, c’est parce que les vendeurs de conseils perçoivent des commissions en vous plaçant des titres particuliers. Il reste cependant possible que le conseil soit pertinent.
Solution : Demandez à payer vos conseils et assurez-vous qu’il n’y ait pas de commission versée.

# Croire qu’en dehors de l’effort, il y a un moyen durable de s’enrichir

Beaucoup de sites proposent des gains immenses en quelques heures (sur des sites sur le Forex ou les CFD par exemples). C’est possible mais très peu probable. Si vous aimez le poker et le casino alors évitez les marchés financiers : si jamais vous faisiez des gains, vous y paierez des impôts contrairement aux jeux !
Solution : Épargnez chaque mois et n’investissez que dans ce que vous comprenez.

# Croire en particulier que zéro frais d’arbitrage dans l’assurance-vie veut dire gratuit

Beaucoup d’assurances-vie proposent maintenant des frais de transaction pour acheter ou vendre des titres financiers, appelés frais d’arbitrage, à zéro euro. Or dans un contrat d’assurance-vie, les transactions ne se font pas immédiatement. Il y a régulièrement une journée ou deux qui s’écoulent entre le moment où l’on demande une transaction et le moment de l’exécution. Pendant ce temps, les prix peuvent fluctuer en votre défaveur et la compagnie d’assurance en profite pour réaliser un profit.
Solution : N’utilisez l’assurance-vie que pour son offre de fonds euros (sorte de livret A avec de meilleurs taux d’intérêts mais qui bloque l’épargne) et non pas pour ses unités de comptes (une sorte d’investissement sur les marchés financiers).

# Accepter de bloquer son épargne sur une longue période pour un rendement faible

Beaucoup de mécanismes de capitalisation comme l’assurance-vie, le PEA ou le PERP proposent un intérêt en échange de l’acceptation d’un blocage de l’épargne pendant de nombreuses années. Dans le monde entier, les investisseurs n’acceptent de bloquer leur argent (et sur cinq ans maximum) que pour des rendements de "hedge funds", c’est-à-dire autour de 10% ou 15% par an. Nous vous laissons deviner ce que nous pensons de 3% pour huit ans de blocage dans le cas de l’assurance-vie.
Solution : La liberté n’a pas de prix ! Réfléchissez à deux fois avant de bloquer le fruit de votre travail ou de celui de votre famille. Payer des impôts dans le cadre d’un compte-titres peut être le prix de cette liberté.

# Augmenter son nombre d’opérations d’achat/vente sans augmenter ses performances

Acheter et vendre a un coût. Il faut dès lors s’assurer avant de le faire d’avoir une bonne raison. Celles-ci sont d’ailleurs légion tant les marchés financiers présentent d’opportunités. Cependant l’investissement est une activité pour laquelle le sang froid est de mise. Nul besoin de s’exciter ni de s’agiter pour réussir.
Solution : Toujours se demander avant d’acheter ou de vendre si on a une bonne raison de le faire.

# Oublier que l’argent investi en assurance-vie est prêté aux Etats

Les fonds déposés sur les fonds euros de l’assurance-vie assurent une partie significative du financement des déficits publics. Par conséquent, le gouvernement est à la fois juge et partie. Il est capable d’influencer l’incitation fiscale afin de pouvoir financer ses dépenses à moindre frais. Lorsque l’on prête de l’argent à une entreprise ou à un Etat, il est sage de se demander s’il est solvable. L’argent que l’on investit en assurance-vie a beau être garanti, si l’Etat n’est plus en mesure de rembourser, l’investissement s’en ressentira d’une manière ou d’une autre.
Solution : Ne pas tout miser sur l’assurance-vie et diversifier ses placements.

# Croire que capitaliser veut dire investir dans des actions… uniquement

Beaucoup de personnes pensent bourse et actions lorsqu’on leur parle de capitalisation. Rien n’est plus faux. Capitalisation doit vouloir dire : investissement. Dans l’immobilier et dans les marchés financiers. Et sur les marchés financiers, il ne faut surtout pas oublier les obligations, qui sont les prêts accordés à des entreprises ou à des Etats. Ainsi, le Plan d’épargne en action (PEA) n’est pas un bon moyen de capitaliser car il ne permet pas d’investir dans des obligations. Or, pendant la crise des subprimes par exemple, les actions ont baissé et les obligations ont fortement monté.
Solution : Diversifiez vos placements entre immobilier, actions ET obligations.

# Croire que les crises financières sont dues aux produits dérivés, aux traders de Goldman Sachs ou à un autre bouc-émissaire quelconque

Les fluctuations ne font pas partie de la vie financière mais de la vie tout court. Chercher des explications simplistes, dignes des pires théories du complot, ne vous fera que vous détourner de votre objectif premier : faire fructifier votre épargne.
Solution : Ne pas écouter les rumeurs ou tuyaux.

# Oubliez qu’un compte de résultat non-audité n’engage que celui qui veut bien y croire

La confiance, c’est bien. Sur les marchés financiers, le contrôle, c’est mieux. Dans les faits lorsqu’une entreprise publie ses résultats pour l’année (son bénéfice), tout ce qu’elle affirme est vérifié par un cabinet d’audit comptable. Ce dernier engage sa réputation sur la véracité du bénéfice annoncé par l’entreprise. Si même aux Etats-Unis, une entreprise comme Enron est parvenue à manipuler le plus grand cabinet d’audit de l’époque, que penser des entreprises des pays émergents ? Non seulement les cabinets d’audit y sont moins expérimentés, mais la corruption y sévit en prime.
Solution : Ne vous intéressez aux marchés émergents que si vous vivez sur place ou alors par le biais d’un fonds d’investissement spécialisé qui possède les épaules pour le faire.

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