Tanguy Viel : chair de femme<!-- --> | Atlantico.fr
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Tanguy Viel publie "La fille qu'on appelle" aux éditions de Minuit.
Tanguy Viel publie "La fille qu'on appelle" aux éditions de Minuit.
©DR / Nadine Michau

Atlantico Litterati

Avec « La fille qu’on appelle » (Minuit), Tanguy Viel s’impose. Des personnages un peu- voire beaucoup- à l’Ouest. Sur le fond, un faux polar dénonçant l’emprise sexuelle. Pour ce qui est de la forme, un style éblouissant.

Annick Geille

Annick Geille

Annick GEILLE est écrivain, critique littéraire et journaliste. Auteure de onze romans, dont "Un amour de Sagan" -publié jusqu’en Chine- autofiction qui relate  sa vie entre Françoise Sagan et  Bernard Frank, elle publia un essai sur  les métamorphoses des hommes après  le féminisme : « Le Nouvel Homme » (Lattès). Sélectionnée Goncourt et distinguée par le prix du Premier Roman pour « Portrait d’un amour coupable » (Grasset), elle obtint ensuite le "Prix Alfred Née" de l'Académie française pour « Une femme amoureuse » (Grasset/Le Livre de Poche).

Elle fonda et dirigea  vingt années durant divers hebdomadaires et mensuels pour le groupe « Hachette- Filipacchi- Media » - tels le mensuel Playboy-France, l’hebdomadaire Pariscope  et «  F Magazine, »- mensuel féministe racheté au groupe Servan-Schreiber, qu’Annick Geille reformula et dirigea cinq ans, aux côtés  de Robert Doisneau, qui réalisait toutes les photos. Après avoir travaillé trois ans au Figaro- Littéraire aux côtés d’Angelo Rinaldi, de l’Académie Française, elle dirigea "La Sélection des meilleurs livres de la période" pour le « Magazine des Livres », qui devint  Le Salon Littéraire en ligne-, tout en rédigeant chaque mois une critique littéraire pour le mensuel -papier "Service Littéraire".

Annick Geille  remet  depuis quelques années à Atlantico -premier quotidien en ligne de France-une chronique vouée à  la littérature et à ceux qui la font : «  Litterati ».

Voir la bio »

Après l’accord signé entre Antoine Gallimard, président  de Madrigall et Irène Lindon, fille de Jérôme Lindon,  les -prestigieuses- éditions de Minuit  rejoindront le groupe Gallimard en  janvier 2022. A la veille de ce virage historique, le romancier Tanguy Viel   -qui publie  chez Minuit  depuis toujours - fait événement  avec: « La fille qu’on appelle » . Tanguy Viel est  un auteur narquois extrêmement futé qui dénonce  de livre en livre- mine de rien car il est tout sauf un militant - ce qui dans la France  d’aujourd’hui semble défait, frelaté,  pourri.  C’est le romancier proustien ( à sa manière) des provinces profondes,  avec sa langue à lui,  une voix étudiée pour nous atteindre et durer. Tanguy Viel ? L’orfèvre du style. Le spécialiste des fictions  faussement feutrées vous explosant au visage dans les dernières pages ;   l’observateur des projets avortés,  des échecs qui fabriquent un roman réussi. Le champion d’une  lucidité   à la Thomas Bernhard (1931-1989).Un Thomas Bernhard qui aurait le pied marin et un baromètre dans la tête : « climats, mon beau souci ! », soupire Tanguy Viel, au meilleur de sa forme. Un romancier du ressassement et des remords,  avec des intrigues ficelées au millimètre près, qui basculent dans la tragédie. Ce que l’auteur débusque, c’est l’injustice subie par les petites gens,  la misère ordinaire, la défaite des passions, le pourrissement  des relations. Une  lumière rasante s’empare du décor bretonnant, éclairant à peu près tout ce qui concerne l’humanité. Pas de parti, politique, de démonstration niaise, encore moinsde cahier du Maître, mais le tableau précis, méticuleux de nos abdications et défaites avec, tout autour de ces vies photographiées dans  nos provinces,  au millimètre près, le malheur qui explose, tel un château de sable  détruit par la marée. Le sel de la vie, la mort qui guette, les calculs des uns et l’espoir des autres. Les amis perdus et la famille comme un piège, tout y est. Cette fois, il y a un père qui, sans l’avoir voulu ,propulse sa fille chérie en enfer et dans le lit d’un maire assez merdique Il y a des  séquence à la Goya, avec les silhouettes repues et replètes des commerçants du coins, et leurs petits arrangements glauques,  nous découvrons aussi ces maquerelles qui sont les sœurs ainées du clown blanc,. La vestale sera offerte au maire peu regardant, la chair des femmes est  toujours gratuite quand on est un homme important.

 Auteur entre autres de « Paris-Brest » ( adapté à la télévision),  de « l’Absolue perfection du crime » (prix Fénéon)  et de «L’ Article 553 du Code pénal » ( Grand prix RTL /Lire et prix François Mauriac de la région Aquitaine), Tanguy Viel  excelle dans l’exploration des passions tristes. Cette fois, il  observe le destin de « La fille qu’on appelle » ( la call girl )victime d’une erreur d’appréciation de son père- champion  de boxe dont la carrière connait des hauts, et pas mal de bas :« Cela, tous les boxeurs le savent, que le ring fait comme un phare dont sur le pont du bateau on compte les éclats pour estimer le danger, et qu’alors il arriva qu’il ne le vît pas, le danger, et  se laissât drosser sur les rochers, ainsi qu’il advient en boxe plus qu’en tout autre sport: que les clairs- obscurs d’une carrière y sont plus saisissants qu’une peinture du Caravage. » Écrivant pour la première fois à la troisième personne,  le romancier brestois  dit « kenavo » à ses  fictions précédentes,  tout en gardant   l’exploration des territoires et sa formule du faux polar, afin de se concentrer, cette fois, sur le sort  des  employées sexuellement  exploitées. « La fille qu’on appelle » est en effet la première fiction  rédigée par un homme pour  dénoncer « l’emprise »  des hommes et le harcèlement que subissent ces femmes qui se taisent, et ferment les yeux tandis qu’on les viole, faute de pouvoir financer leur indépendance.  Max -le -boxeur, avec sa carrière à éclipses -est aussi le chauffeur du maire  dans une ville bretonne. A son employeur,  Max demande un logement et un travail pour Laura, sa fille de vingt ans, qui arrive de Rennes. « Peut-être il aurait fallu commencer par lui, le boxeur, quand je ne saurais pas dire lequel des deux, de Max ou de Laura, justifie plus que l’autre ce récit, mais je sais que sans lui, c’est sûr, elle n’aurait jamais franchi le seuil de l’hôtel de ville, encore moins serait entrée comme une fleur à peine ouverte dans le bureau du maire, pour la bonne raison que c’est lui, son père, qui avait sollicité ce rendez-vous »,  précise l’auteur. La « fille qu’on appelle » est souvent  jeune et belle.  C’est le cas de Laura, sans  emploi, fille de Max, ce boxeur maladroit qui  demandant un service à son employeur,  Quentin le Bars précipite sa fille adorée dans un piège. « Lui bête de muscles qui surjouait en chaque veine saillante la force et la virilité, elle toute de courbes lascives et les dents blanchies qui mordillaient ses lèvres. Ils auraient pu se croiser donc, se regarder l’un l’autre pour ainsi dire incestueusement surles murs de la ville, mais ce n’était pas arrivé, comme si un système singulier de vases communicants avait voulu qu’ils ne captent jamais la lumière en même temps, mais alternativement, comme si là-haut dans le ciel un dieu rieur avait déplacé son unique projecteur de l’un vers l’autre puis réciproquement. Contraires l’un à l’autre, à force de développer chacun les signes les plus archétypaux du masculin et du féminin». Max, champion de boxe et employé du sieur Le Bars  semble évoluer dans un Saint -Malo  fictionnel .Les habitués de la Cité Corsaire, sans être tous lecteurs de François René de Chateaubriand, connaissent la terrasse de l’Univers, les baies vitrées du Casino, les cadeaux que se font discrètement les édiles locaux, la promenade des remparts, la vieille ville. Le granit impose aux façades sa sévérité sans faille.«Ils auront parlé́ de ça, le maire et son chauffeur, des grandes marées de plus en plus violentes et de ce qu’ils imputaient au changement climatique, qu’à ce rythme ici ce serait un jour comme Venise, une ville de canaux et de murs défraîchis, qu’à la place d’une voiture bientôt il faudra un zodiac pour vous emmener, a dit Max au maire. Et puis s’engouffrant dans le silence qui suivait, il a demandé́ si ça s’était bien passé avec Laura. Et Le Bars attendait la question, comme un batteur la balle au moment du lancer. Alors faisant mine d’être occupé de pensées toutes lointaines, il a semblé́ revenir à la réalité́ comme on sort du sommeil, disant : Comment ? oui, oui, très bien... on va voir ce qu’on peut faire pour elle. »

  A partir de cet argument, Tanguy Viel réalise le  tableau ultra- contemporain de ce que les femmes appellent « l’emprise », c’est-à-dire cette manière qu’elles ont  toujours au XXI siècle, malgré le féminisme, l’égalité, les lois, la République, tout enfin, de  se transformer en objets  sexuels pour  acquérir ou conserver les faveurs de l’ employeur. Consentement ou paiement en nature ?Face à la fille du boxeur, sa  proie, Quentin le Bars sort  du bois. « La fille qu’on appelle »   qui tombe du ciel crée son désir. La fille  de Max le boxeur est une gamine de vingt ans, sans emploi ni domicile, c’est-à-dire personne. Grâce à son protecteur – le maire donc-,  Laura acquiert un toit, un travail.  Son destin de « fille qu’on appelle » semble tracé. Tanguy Viel s’intéresse justement aux destins tracés, en général celui des petites gens.  Etre instrumentalisé,  tel est le sort de ceux qui subissent les décisions  des  autres. Ceux qui obéissent, en somme. Ministre de la République, celui qui est devenu l’amant de Laura est  un maire  très respecté  dans ce qui semble de plus en plus être  une sorte de Saint-Malo, si l’on en croit les descriptions  de  ce connaisseur qu’est Tanguy Viel  : «  Dans cette ville c’est ainsi: les jours de grand marnage la mer se tient là, à même niveau exactement que la ville qui s’étend en arrière, au point que depuis la route on pourrait la toucher quand par temps calme on la croirait d’asphalte et marcherait sur elle comme sur une esplanade. Et alors si d’aventure le vent et la houle ont pactisé au large pour pousser l’océan plus durement vers la terre, la route qui longe la mer est close, noyée sous les vagues qui viennent mourir dessus. «  La  fille  qu’on appelle » comprend  son intérêt, devançant les désirs de son employeur. En échange du gîte et du couvert , Laura devient de la chair de femme,  ce corps consentant que le maire peut s’offrir dès qu’il a cinq minutes,  en fin de journée. Laura  trouve normal de  faire plaisir à son bienfaiteur, puisqu’elle n’a ni pouvoir, ni fortune. C’est ce qu’on appelle « l’emprise », soit l’ascendant du fort sur le faible. « C’est à̀ ce moment-là̀ qu’elle l’a vu, Quentin Le Bars, ministre des Affaires maritimes, qui traversait la cour de l’Élysée dans le petit écran accroché au mur, une serviette sous le bras comme ont tous les ministres, ne manquant pas une caméra où faire un signe. Et pour elle c’était comme s’il la saluait personnellement, qu’il lui disait encore «À bientôt j’espère» .Tanguy Viel distille une subtile ironie, contemplant ses personnages avec une bonté camusienne ; lorsqu’il s’agit de truqueurs, de menteurs et  d’exploiteurs des femmes ou du petit personnel, il mord.« Et je ne sais plus ce soir-là si ce furent des ombres ou des bêtes sauvages qui ont quitté le hangar, mais je sais qu'un temps, pour sûr, on s'est écartés de l'idée d'homme », notait  déjà Tanguy Viel voici quelques années,  dans « L’Absolue perfection du crime ». Car c’est le point commun de tous ses livres :  le Brestois se plaît à traquer en ce lieu souvent invisible pour un regard moins acéré que le sien, tout ce qui ne va pas dans la France d’aujourd’hui. Ascenseur social en panne, familles éclatées, combines immobilières, domination masculine,  viols, vols, avec l’usage gratuit d’une « fille qu’on appelle » pour orgasmes à l’heure du thé : tout ce qui cloche, en somme. Plus ce qui cloche est  moche,  brutal, plus Tanguy Viel travaille dans le feutré, la douceur. Sa voix épouse alors la délicatesse  d'un phrasé aux  notes  déchirées, hachées- s’enroulant sur elles-mêmes tel un solo de saxo :  bluffant. La littérature, c’est de la musique.

« Hélène, a dit Franck ( à sa sœur,  une mère maquerelle NDLR) je te présente Laura... elle va travailler avec nous. Puis, essayant de faire passer l’affaire pour un détail, il a ajouté́: C’est la fille de Max. Dans son regard elle pouvait lire le mélange de – non, c’est plus tard, seulement plus tard, a-t-elle dit, qu’elle a cru déchiffrer ça, cet air un peu inquiet qu’il portait comme d’une enfance qui n’en finit pas, ses sourcils épais qui se soulevaient légèrement, qu’à travers eux on aurait pu croire qu’il portait quelque chose de la bienveillance ou bien de l’inquiétude du monde, ou bien – mais non, il n’y avait rien de tout cela, seulement le fait que même le diable n’a pas toujours un costume rouge ni des flammes dans les yeux. » L’écriture jongle avec l’intrigue, et c’est l’écriture qui gagne, même si nous sommes sous le charme du sujet, sorte de tragédie grecque se déroulant au cœur de la cité de Chateaubriand (1768 -1848) . L’un  des protagonistes se plaint, il a- comme nous tous- la nostalgie d’un monde « normal ».

« Un monde normal... mais qu’est-ce que vous appelez un monde normal ? ils ont demandé.

-Je ne sais pas... Un monde où chacun reste à sa place.

Et comme elle essayait de se représenter ce monde-là, normal et fixe, où chacun comme une figurine mécanique aurait eu son aire maximale de mouvement, ses yeux étaient venusse perdre dans le tissu bleu de la veste en face d’elle» 

Parfois, on dirait du Carson McCullers : c’est dire.

Annick GEILLE

Tanguy Viel /La fille qu'on appelle/ Les Éditions de Minuit/176 pages/ 16,00 €

Extrait 

« Si je t’en mettais une tu verrais ce que ça fait dans la tête ! »

Si on m’avait dit que je boxerais encore à quarante ans, a-t-il dit au maire.

La boxe, a répondu l’homme à l’arrière et regar- dant toujours dehors, on dit que ça se passe beaucoup dans la tête.

Et Max les yeux fixés sur la route devant lui a fait une moue invisible qui signifiait peut-être « si je t’en mettais une, tu verrais ce que ça fait dans la tête» – mais invisible assez, cette moue presque intérieure, pour que dans le même temps son silence ait valeur d’acquiescement, parce que bien sûr le maire avait raison, la boxe, c’est d’abord dans la tête, la boxe est un sport de nerfs et de force mentale, oui, cela, ce n’est pas Max qui dirait le contraire.

En tout cas c’est courageux d’aller défier Costa, a repris le maire.

C’est maintenant ou jamais, a répondu Max, le temps ne joue pas pour moi. En quoi il avait raison, que la boxe à son âge, du moins la sensation qu’il en avait, c’était comme patiner sur un lac gelé à la toute fin de l’hiver, et malgré les victoires il n’était pas dupe de la fine pellicule de glace sur laquelle il continuait d’évoluer, ne craignant pas d’y effectuer encore les figures les plus délicates, mais attendant résigné qu’un jour la glace se fendille d’un coup et qu’il se noie dans l’eau trop froide.

Vous allez gagner, Max, j’en suis sûr.

Et alors profitant de ce qu’à cet instant le maire avait l’air d’être avec lui, Max a fini par évoquer ce qui lui trottait dans la tête depuis plusieurs jours, cela que le matin même en se levant il s’était pro- mis d’aborder et qui n’avait rien à voir avec la boxe, non, c’était à propos de sa fille, il voulait lui parler de sa fille: Je voulais vous demander un petit service, monsieur le maire, c’est à propos de ma fille, elle est revenue s’installer ici et...

Oui, bien sûr, a dit le maire, dites toujours.

C’est-à-dire qu’elle a fait une demande de loge- ment auprès des services de la ville mais vous savez ce que c’est, ça prend du temps, alors je me suis dit que peut-être, en passant par vous...

Et le maire lui avait évité de s’enliser, avait écourté aussi vite sa demande, disant :

Bien sûr, Max, dites-lui de passer me voir à la mairie, je verrai ce que je peux faire.

Et pendant que la voiture s’avançait le long des vieux gréements comme dans un musée en plein air, Max avait respiré intérieurement, comme aussi bien il serait ressorti d’une salle d’examen en ayant le sentiment d’avoir réussi, en même temps qu’il répétait à l’homme à l’arrière que c’était vraiment gentil à lui de prendre le temps de la recevoir, qu’il n’était pas obligé de faire ça pour lui, pendant que lui, l’homme à l’arrière, était occupé à réajuster sa cravate ou épousseter les manches de son costume, lui répondant que ce n’était rien, qu’en un sens ça faisait partie de ses attributions, qu’il avait été élu pour ça, pour rendre service. Et Max espérait que ça se passe bien. Qu’elle serait à la hauteur. Il a dit ça plus tard, Max, qu’il avait pensé cette phrase: oui c’est vrai, j’espérais qu’elle soit à la hauteur.

À la hauteur il faut croire qu’elle le fut; en tout cas quand la porte du bureau s’est refermée derrière elle et qu’elle s’est retrouvée face au maire, lui non plus n’a pu s’empêcher de jeter ce regard vertical et plongeant sur sa silhouette à elle. Mais à cela elle ne fit pas attention, saisie par l’immense volume du très luxueux bureau où elle venait d’entrer. Un instant, elle a cru qu’elle était à l’Élysée ou quelque chose comme ça, à cause de tous les vieux fauteuils et les tapisseries médiévales représentant telle scène de chasse, les épaisses boiseries qui dans leurs caissons sertissaient les plafonds peints, dès lors qu’en France, c’est comme ça, dans les cabinets des maires persiste l’Ancien Régime. Lui, encore assis sur son fauteuil de cuir, aussitôt s’est levé, se frayant un passage entre les vieux meubles pour l’accueillir et lui serrer la main, disant dans le même élan: Bonjour Laura! Vous allez bien ?

Copyright Tanguy VIEL/ « La fille qu’on appelle »/ Editions de Minuit

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