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Solutions au réchauffement climatique  :  des universitaires de Cambridge tentent de trouver un moyen de re-geler l’Arctique
©WALTER DIAZ / AFP

Plus efficace que les grèves étudiantes

Une solution des plus radicales qui, à défaut d'être celle envisagée par les pouvoirs publics en dit long sur comment lutter contre le réchauffement climatique.

François Gervais

François Gervais

François Gervais est physicien, spécialiste de thermodynamique et professeur émérite à l'Université François-Rablais de Tours. Il est l'auteur de L'innocence du carbone aux éditions Albin Michel (2013).

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Atlantico : Quelles solutions envisagées par la communauté scientifique sont aujourd'hui les plus plausibles pour infléchir réellement le réchauffement climatique ? Pour l'inverser ?

François Gervais : La température moyenne de la Planète a augmenté de l’ordre de 1°C depuis le début du siècle dernier. Mais selon les données du Hadley Center britannique (HADCRUT4), 60 % de cette hausse s’est produite de 1910 à 1945 alors que les émissions de CO2 étaient 6 à 10 fois inférieures à ce qu’elles sont de nos jours, plaidant pour une cause principalement naturelle. Durant les 74 années suivantes, la température n’a augmenté que de 0,4°C en dépit de l’accélération des émissions à partir de 1945. Ce ne sont donc pas les observations qui sont inquiétantes mais les projections des modèles de climat repris par le GIEC. Leur problème est toutefois qu’ils ne sont pas d’accord entre eux, prévoyant des hausses avec une incertitude dans un rapport de 1 à 3, incertitude qui ne s’est pas réduite en 40 ans d’études en dépit de moyens considérables. Un corpus de 3000 publications dans des revues internationales conclut en revanche à une prééminence de la variabilité naturelle du climat sur la contribution anthropique. Cela dit, réduire notre addiction au carbone est sans doute sage car les ressources ne sont pas inépuisables. Mais jouer aux apprentis sorciers avec la géo-ingénierie est plus discutable. Et à quoi bon puisque des astronomes prévoient une moindre activité solaire dans les années à venir. Les recherches visant à retransformer le CO2 en carburant à partir de la photosynthèse de micro-algues sont intéressantes, surtout si le prix du baril devait considérablement augmenter à l’avenir. Toutefois, le supplément de CO2 dans l’atmosphère a enrichi la biomasse végétale de l’ordre de 20 % comme le vérifie le verdissement de la Planète observé par satellite. Serait-il raisonnable d’en contrarier le bénéfice en particulier pour les plantes nutritives ?   

Les experts semblent s'accorder sur le constat qu'enrayer le réchauffement climatique ne suffira pas à préserver l'environnement. Dès lors, au-delà des discours politiques, la communauté internationale est-elle condamnée à se tourner vers des solutions scientifiques, innovantes ou non ?

Préserver l’environnement de quoi ? De 0,4°C supplémentaire en trois quart de siècle sans garantie que cela continue si le soleil devait refaire une sieste comme lors du minimum de Maunder observé à la fin du règne de Louis XIV ? 0,4°C, est-ce si considérable comparé par exemple aux variations diurnes et saisonnières ? Observons sur un thermomètre extérieur en combien de temps est observé un écart de 0,4°C par une belle journée printanière. L’environnement, et nous êtres humains, ne nous y adaptons-nous pas ? Qu’une transition énergétique soit envisagée pour anticiper la fin des ressources fossiles, nous sommes bien d’accord. Mais au-delà de l’addiction exagérée aux énergies intermittentes, problématiques à bien des égards, comme l’Allemagne qui a beaucoup investi en ce sens commence à le ressentir tout en restant malgré tout en Europe principal émetteur de CO2, nous disposons de suffisamment de temps pour développer la recherche sur les énergies du futur et sur l’efficacité énergétique pour optimiser son utilisation.        

Généralement traité sous l'angle de la décroissance, le problème du changement climatique ne gagne-t-il pas à se libérer de tout discours idéologique ?

La croissance a contribué à un allongement important de l’espérance de vie et au mieux-être. Pourquoi souscrire à une idéologie mortifère qui n’est pas partagée en particulier par les pays qui ne sont pas dans l’OCDE et restent principaux demandeurs d’énergie pour leur croissance ? La France n’est responsable que de 0,9 % des émissions mondiales de CO2. Avec un impact qui se mesure en millièmes de degré selon la sensibilité climatique entachée de graves incertitudes fournie par le GIEC, quoi que nos politiques choisissent de faire ne changera rien de mesurable à la température de la Planète. Quant à montrer le « bon exemple », n’est-ce pas illusoire si l’Afrique et surtout l’Asie qui pèsent sur les émissions beaucoup plus que la France, voire l’Europe, et qui ont d’autres priorités immédiates, ne semblent pas décidés à le suivre ?

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