Si vous voulez profiter de la vague de froid pour un plongeon glacial, voilà ce que dit la science sur l’intérêt (ou pas) pour votre santé <!-- --> | Atlantico.fr
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Un homme nage lors d'une compétition annuelle de natation hivernale dans une eau glacée, les températures extérieures chutant à moins 2 degrés Celsius, à Vilnius, en Lituanie, le 2 mars 2021.
Un homme nage lors d'une compétition annuelle de natation hivernale dans une eau glacée, les températures extérieures chutant à moins 2 degrés Celsius, à Vilnius, en Lituanie, le 2 mars 2021.
©AFP / PETRAS MALUKAS

Renforcement des défenses immunitaires

L’impact de bains gelés et de plongeons dans de l’eau glacée, à condition de ne pas y rester trop longtemps, est globalement positif.

Jean-Paul Hamon

Jean-Paul Hamon

Jean-Paul Hamon est médecin généraliste à Clamart,  président d'honneur et porte-parole de la Fédération des médecins de France. Il a été la voix des généralistes dans toutes les crises récentes.

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Atlantico : De plus en plus de Français semblent apprécier des plongeons dans l’eau glacée, pour les supposés effets positifs qu’ils disent en tirer. Que sait-on, exactement, de l’impact d’une telle pratique sur la santé ?

Jean-Paul Hamon : L’impact de bains gelés et de plongeons dans de l’eau glacée, à condition de ne pas y rester trop longtemps, est globalement positif. C’est une pratique qui favorise la circulation, qui tend à diminuer le stress et qui, d’après certains scientifiques, tend à renforcer les défenses immunitaires. Il est aussi évoqué une potentielle remontée de la libido… et d’aucuns mentionnent également des effets euphorisants, liés notamment au fait d’avoir bravé sa “peur” du froid. La recherche permet aujourd’hui de supposer que de tels bains permettent la sécrétion d’endorphines, de la même façon que cela arrive après un marathon par exemple, qui tend à euphoriser les participants.

D’une façon générale – sous réserve, encore une fois, d’éviter tout risque d’hypothermie en s’attardant un peu trop dans l’eau –, c’est un comportement bénéfique pour la santé. Ce n’est pas très étonnant, puisqu’il s’agit là d’une pratique ancestrale, que les scandinaves mettent en œuvre depuis très longtemps. Si cela avait présenté des risques graves pour la santé, il y a longtemps que cela n’existerait plus.

Ceci étant dit, en dépit de tous les bienfaits qu’il serait possible de citer, il importe de rappeler que tout le monde ne peut pas raisonnablement s’adonner à une telle activité : les gens souffrant de pathologies cardio-vasculaires, de même que les personnes âgées, devraient s’abstenir. Elles présentent un risque de vaso-constriction (c’est-à-dire un resserrement des vaisseaux sanguins) qui pourrait engendrer un accident coronaire ou cérébrale chez les personnes fragiles.

Certains affirment que cette pratique permet de réguler le sucre dans le sang, de renforcer le système immunitaire, de lutter contre les inflammations chroniques ou l'anxiété. Est-ce vrai ?

Indéniablement, tout ceci apparaît plausible. L’effet euphorisant que nous avons évoqué est documenté et observé, même si son fonctionnement exact peut être discuté : certains disent qu’il est mieux de se baigner dans l’eau froide le matin, pour mieux entamer sa journée tandis que d’autres assurent qu’il vaut mieux le faire en soirée, à condition de ne pas le faire juste avant de se coucher. En dehors des contre-indication que nous avons évoquées, il est certain qu’il s’agit d’une pratique bénéfique. 

Quand bien même la pratique s’avérait positive dans certaines situations, faut-il penser qu’elle en vaut la peine pour tous ?

La mise en danger est relative. Bien sûr, il est fortement déconseillé de se lancer dans l’eau quand on souffre d’une maladie coronaire ou d’hypertension. Ce serait jouer avec le feu que de prendre un bain glacé. Je pense que les gens concernés en sont conscients. Du reste, ainsi que l’on a pu le voir en Bretagne à l’occasion du dernier bain de la Saint-Sylvestre, celles et ceux qui s’adonnent à la pratique font attention (ils ont froid, sans doute !) à ne pas rester trop longtemps dans l’eau et ne s’exposent donc logiquement pas à un risque d’hypothermie. Dans ces conditions, il n’y a donc pas de grosse menace. 

Notons également que l’ambiance de fête, observée en Bretagne encore une fois, a un avantage très clair : c’est une activité pratiquée à plusieurs, ce qui signifie qu’il est toujours possible de veiller les uns sur les autres et donc d’intervenir si quelqu’un ne se sentait pas à l’aise ou, le cas échéant faisait un malaise.

Assurez-vous donc de ne pas pratiquer le bain de la Saint-Sylvestre en cas de contre-indication ou en le pratiquant seul(e), par exemple. Ne restez pas trop longtemps : deux ou trois minutes, c’est (très) largement suffisant. Prévoyez de quoi bien vous sécher et des vêtements chauds dans lesquels se glisser ensuite, pour ne pas prendre froid. Un coup de froid implique que les muqueuses se défendent moins bien face à une prochaine infection et il n’est jamais agréable de tomber malade.

Y a-t-il un risque, quand on est sportif par exemple, à s’entraîner par période de grand froid ou pratiquant ce genre d’activité ?

Tout dépend, encore une fois. Il faut prendre le temps de bien s’échauffer en amont, s’assurer d’être bien couvert mais avec des vêtements adaptés : ils doivent laisser passer la transpiration. Ces précautions prises, il est tout à fait possible de faire du sport par grand froid, ainsi qu’en témoigne la course à pied, pour ne citer qu'elle.

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