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"Un sénateur de droite ressemble beaucoup à un sénateur de gauche !"
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Élections sénatoriales

Ce dimanche auront lieu les élections sénatoriales. Le Sénat pourrait basculé à gauche... mais pas sûr que cela change grand chose au fonctionnement de cette institution française particulière...

 Authueil

Authueil

Authueil est un célèbre blogueur.

Soutier dans un grand paquebot de la république, il fréquente régulièrement les couloirs de l'Assemblée Nationale.

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Dimanche, ce sont les sénatoriales, avec le renouvellement d'une moitié du Sénat. Peu de Français sont au courant, et encore moins comprennent l'importance (très relative) de ce scrutin. En fait, le seul enjeu est symbolique, en cas de basculement à gauche de la présidence du Sénat. Pour le reste, c'est une affaire interne au milieu politique.

Dans notre système politique, le Parlement est en retrait par rapport à l'exécutif (président et gouvernement), et au sein du Parlement, l'Assemblée nationale à une prééminence qui lui permet d'avoir le dernier mot en cas de conflit. Surtout, le gouvernement ne peut être renversé que par l'Assemblée nationale. Aucun risque de motion de censure au Sénat. La gauche a pu gouverner sans difficulté avec un Sénat de droite. On peut donc penser que Sarkozy serait à peine gêné par un Sénat de gauche. L'adoption des textes prendra un peu plus de temps, et encore ! 

La procédure parlementaire implique une lecture au moins dans chaque chambre. En cas de désaccord, on réunit une commission mixte paritaire avec 7 députés et 7 sénateurs. Si le même parti à la majorité dans les deux chambres, les choses s'arrangent à ce stade. Sinon, on peut arriver à un échec de la CMP, 7 contre 7. Dans ce cas, on repart pour une lecture dans chaque chambre, et si le désaccord persiste, c'est l'Assemblée nationale qui a le dernier mot. Le Sénat peut retarder, mais pas bloquer un texte de loi. 

Il s'agit d'une assemblée assez particulière. Les sénateurs sont plus discrets et moins politisés que les députés. Élus par des grands électeurs qui sont les élus locaux (maires des petites communes en tête), les sénateurs sont avant tout à leur écoute, et qu'on soit un maire de droite ou de gauche, on est devant les mêmes problèmes et les mêmes soucis. D'où une plus grande facilité à obtenir des consensus au Sénat sur nombre de sujets. Un sénateur de droite ressemble beaucoup à un sénateur de gauche !

Une chambre très productive

Les sénateurs ont toujours cultivé une très grande discrétion, fuyant les médias pour la plupart d'entre eux. Qui connaît Jean-Pierre Bel, Président du groupe PS et possible Président du Sénat en cas de victoire de la gauche ? Ils n'ont pas besoin de cela pour être élus. Ils n'aiment pas les franc-tireurs et travaillent collectivement, au sein des commissions. Cela donne souvent un meilleur résultat technique, car ils prennent le temps de peaufiner leurs textes et d'étudier à fond les problèmes. C'est à la fois très confortable, car on à affaire à des « pros », mais aussi parfois difficile car une fois que les sénateurs ont une idée en tête, ils font ce qu'ils veulent et on ne les fait pas rentrer dans le rang comme les députés. Si ces derniers temps, les choses ont été un peu plus tendus, le Sénat a toujours été cogéré entre la droite et la gauche. Le sénateurs de gauche, bien qu'autrefois très minoritaires, ont toujours été écoutés et associés. Ce n'est pas du tout le cas à l'Assemblée nationale, où les propositions de l'opposition sont systématiquement rejetées, parce que venant de l'opposition.

Le Sénat basculera sans doute à gauche, mais probablement pas cette fois ci. C'est le résultat du basculement à gauche des maires ruraux. Autrefois, l'archétype du maire rural était l'agriculteur de centre-droit. Aujourd'hui, c'est le jeune retraité de la fonction publique qui vote plutôt à gauche. Fatalement, cela se ressent sur les élections locales, dans les Conseils généraux, et plus tard, sur le Sénat.

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