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Secret story : un casting décevant compensé par une machinerie télévisuelle imparable
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Télé-réalité

Troisième numéro de Secret Story vendredi soir. Lancé il y a maintenant deux semaines, ce programme phare de TF1 affiche pour l'instant des audiences décevantes. Mais il serait faux de parler d'échec...

Paul-Antoine Solier

Paul-Antoine Solier

Paul-Antoine Solier est responsable du développement d’une société de production de télévision. Il est diplômé de l’EM LYON et titulaire d’une maîtrise de Droit Public à l'Université Paris II.

Pour le suivre sur Twitter, c'est ici.

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Le démarrage de la sixième saison de « Secret Story » est mitigé sur TF1. Bien qu’en tête des audiences, le Prime Time de lancement était sous la barre psychologique des 20% de part de marché le 25 mai dernier. Les gros matchs de Roland Garros font également souffrir la quotidienne (notamment Tsonga / Djokovic cette semaine). En revanche, le programme reste très solide sur la cible des 15/34 ans (jusqu’à 54% en 2e partie de soirée le vendredi).

Au risque d’en contrarier certains, ce démarrage en demi-teinte n’est pas la marque d’une érosion de la dernière téléréalité « d’enfermement » encore diffusée en France. Le casting, volontairement lisse, est compensé par une mécanique de jeu toujours plus présente  qui permet une infinité de scénarios.

Un casting sans risque

Toutes les émissions de téléréalité reposent sur le casting. Depuis l’accident industriel de « Carré Viiip » l’année dernière, le traumatisme est encore vivace chez TF1. Des consignes très strictes ont été données et il n’est pas question de pécher une nouvelle fois par excès de vulgarité. Sans être agrégés de lettres classiques, les candidats ne massacrent pas la langue de Molière comme certains de leurs prédécesseurs. Certains classiques du genre ont été rayés du générique, pas de bimbo siliconée ni de gay déjanté. L’ensemble manque certainement d’aspérité et surtout d’humour. Chaque saison avait son duo comique (Benoit et Thomas saison 4, Zelko et Zarko saison 5). Ici, la plupart des candidats sont issus de familles aisées et contrôlent leur image, sans se lâcher.

Une mécanique de jeu de plus en plus développée

On peut penser que le concept de « Secret Story » est proche du concept original de « Loft Story » mais en réalité il est très différent. Au fil des saisons, la mécanique de jeu est de plus en plus prononcée. L’émission n’est ni plus ni moins que l’adaptation télévisuelle du jeu adolescent « Action ou Vérité ». Secrets à découvrir, salles cachées, indices, énigmes, missions commandées, les journées des candidats sont rythmées par des manches de jeu, avec de l’argent à la clé. Ainsi, le manque de relief des personnages est compensé par la mécanique de jeu. La production ne mise pas tout sur la personnalité des candidats, ceux-ci sont embarqués dans une  grosse machine bien maîtrisée. Le concept assume certaines méthodes de fabrication qui étaient avant cachées au public. Ainsi, la fameuse « Voix » est celle de la production, les « stimuli » (les actions commandées en coulisses par la production) sont montrés aux téléspectateurs et prennent la forme de jeux.

Un soap-réalité

Les participants à ce type d’émission ont grandi avec la téléréalité. Ils en maîtrisent les codes et savent parfaitement se mettre en scène. L’enjeu est pour eux de capitaliser un maximum de notoriété pendant leur présence à l’antenne pour exister médiatiquement le plus longtemps possible après l’émission. Les candidats sont des professionnels et sont d’ailleurs contractuellement considérés comme tel. Ces quasi-comédiens sont les héros d’un soap opera, inspiré de leur vie, et mis en scène par la production. C’est le « Hélène et les garçons 2.0 ».  Cette dimension « soap » est très présente dans la saison actuelle qui joue beaucoup sur les triangles amoureux. On préfère miser sur des amourettes « mélo » plutôt que sur des attitudes provocantes, c’est déjà ça…

Ne vous étonnez donc pas si cet été encore votre ado se précipite sur la télévision au retour de la plage. Et ce sera probablement encore le cas l’année prochaine…

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